POLITIQUE - Il a dû jeter l'éponge : Jean-François Copé, dont l'ambition allait jusqu'à l'Elysée, a annoncé mardi 27 mai qu'il quitterait le 15 juin la présidence de l'UMP, englué dans la proliférante affaire de fausses factures Bygmalion. Invité du 20h00 de TF1, Jean-François Copé a demandé aux Français de "ne pas douter" de son "intégrité", ajoutant que "des collaborateurs" avaient "abusé de (sa) confiance". "Une page se tourne, je ferai de la politique autrement", a-t-il dit.
Le député-maire de Meaux a tout tenté pour se maintenir à ce poste conquis de très haute lutte en 2012, ferraillant pendant plus de deux heures devant ses pairs réunis en bureau politique à l'Assemblée nationale. Mais les ténors comme François Fillon, Xavier Bertrand, NKM ou François Baroin faisaient de son départ la condition sine qua non de la survie du mouvement créé en 2002 par Jacques Chirac.
L'atmosphère du BP a été, selon plusieurs grands élus, "extrêmement violente". "Il faut que tu partes", a tonné Fillon. "Ta gestion du parti n'est pas acceptable, pars", a renchéri Bertrand. "Tu as servi tes amis, ça se retourne contre toi !", a cinglé NKM, tandis que Baroin avertissait : "Nous ne nous serrons plus la main".
En même temps que Jean-François Copé, c'est toute la pléthorique direction de l'UMP qui démissionne, avec sa cohorte de vice-présidents. Un congrès extraordinaire devrait se tenir à Paris le 12 octobre, un an avant la date prévue. En attendant ce congrès, trois anciens Premiers ministres -l'actuel favori des sondages, Alain Juppé, le sénateur Jean-Pierre Raffarin et François Fillon- prennent la barre du parti.
Selon un participant, le nom de Nicolas Sarkozy n'a pas été cité lors du BP. Pourtant "l'affaire Bygmalion, c'est l'affaire des comptes de campagne de Sarkozy", avait accusé la veille l'avocat de cette agence de communication, Me Patrick Maisonneuve. Jérôme Lavrilleux, jusqu'à dimanche directeur de cabinet de Jean-François Copé, a corroboré cette version. Il a affirmé en larmes que des meetings du candidat avaient été indûment facturés à l'UMP, dédouanant cependant Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy.
LIRE AUSSI
• Pourquoi la gauche fait profil bas
 Le ministère de la Jeunesse va dénoncer un contrat avec Bygmalion
Suivez ci-dessous en direct les suites de l'affaire Bygmalion :