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dimanche 27 avril 2014

INFORMATIONS OUVRIERES N° 298 ,l'hebdo du POI

                             
                                                   Parti Ouvrier indépendant

                           
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L' ĖDITO d'INFORMATIONS OUVRIERES  n°298

Mercredi 23 avril 2014 | POI |Inconscience ou provocation ?
L'EDITO d'INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.

Plus de 1 000 emplois sont détruits chaque jour en France. Jamais le nombre de
chômeurs quittant Pôle emploi parce qu'ils ont retrouvé un travail n'a été aussi bas.
Partout le chômage s'étend et frappe particulièrement la jeune génération. C'est dans ce
contexte dramatique qu'Hollande a osé évoquer ses états d'âme : il pourrait ne pas être
candidat à l'élection présidentielle de 2017 au cas où le chômage ne baisserait pas d'ici
là. La belle affaire ! On ne sait ce qui l'emporte ici, de l'inconscience ou de la
provocation.

N'en déplaise au président, les travailleurs, les jeunes et surtout les chômeurs n'ont que
faire de ses états d'âme. En revanche, ils sont en droit de s'interroger : Hollande n'est-il
pas président ? N'aurait-il pas le pouvoir, dans les nombreuses entreprises où l'Etat a
une participation, de bloquer les plans et garantir l'emploi ? Dans la fonction publique
n'aurait-il pas le pouvoir de maintenir les emplois et de créer les dizaines de milliers de
postes nécessaires dans les écoles, les hôpitaux, les administrations publiques ?
S'agissant des entreprises d'une importance stratégique pour l'économie du pays
(sidérurgie, automobile, aéronautique…), n'aurait-il pas le pouvoir de bloquer les plans
de licenciements ? Ne serait-ce pas la voie la plus directe pour combattre le chômage ?

Qui s'opposerait à ces mesures ? L'Union européenne ? C'est un fait : au nom de la
concurrence libre et non faussée, elle interdit toute intervention de l'Etat dans
l'industrie. C'est un fait : l'Union européenne, ses traités, sa Banque centrale, son
Parlement imposent la «
 réduction des déficits publics » et le remboursement de la
dette pour apurer les milliers de milliards d'euros donnés pour renflouer les
capitalistes. S'opposent aussi à une telle politique les capitalistes eux-mêmes qui
dénoncent le « coût du travail » trop élevé en France.

La « stratégie de l'emploi » de François Hollande se résume à ceci : essayer de
convaincre les patrons qu'ils seraient avisés d'investir dans notre pays. Lesquels
patrons rétorquent à Hollande : pour que nous investissions en France, vous devez
réduire le coût du travail, briser la Sécurité sociale de 1945, réduire nos charges,
remettre en cause les garanties collectives (conventions et statuts). Faites-moi
confiance, leur répond Hollande : avec mon pacte de responsabilité, je vais contraindre
la classe ouvrière à renoncer à nombre de ses droits, permettant une surexploitation
sans précédent. Les patrons voudraient y croire… mais ils se méfient d'une classe
ouvrière qui n'a jamais accepté de subir sans réagir. Ils voudraient le succès du pacte…
mais craignent qu'il ne débouche sur l'explosion sociale. Ont-ils tort ?

Garantir l'emploi, créer l'emploi, c'est répondre à l'aspiration fondamentale de tout
jeune, de tout travailleur de pouvoir vivre dignement de son travail.Cela implique de
ne pas craindre de remettre en cause le carcan de l'Union européenne, de ses
institutions, et de ses traités qui font de la stabilité de l'euro la clé de toute politique. Le
premier pas dans cette direction, c'est le rejet du pacte de responsabilité, instrument de
destruction des emplois et des droits.

En un mot, cela passe par la rupture avec la classe capitaliste et ses institutions.

Quant au reste — les états d'âme de François Hollande ou la stabilité de l'euro —, les
travailleurs sont en droit de dire : cela ne nous concerne pas.

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