Alstom : Montebourg annule sa rencontre avec GE suite à la proposition de Siemens
Le HuffPost/AFP | Publication: 27/04/2014 13h38 CEST | Mis à jour: 27/04/2014 13h46 CES
Sur le dossier Alstom, Montebourg veut prendre le temps. | AFP
ÉCONOMIE - Le ministre de l'Economie a "reporté" sa rencontre avec le PDG du groupe américain General Electric, intéressé par le rachat du pôle énergie d'Alstom, à l'instar de l'allemand Siemens, le gouvernement français souhaitant "disposer du temps nécessaire à un examen sérieux des propositions", a annoncé le ministère dimanche.
Arnaud Montebourg a reporté sa rencontre avec Jeffrey Immelt et "aucune date" n'est pour l'heure fixée pour un entretien, a indiqué son service de presse. "Le gouvernement souhaite disposer du temps nécessaire à un examen sérieux des propositions" actuellement sur la table, à savoir celle de GE mais aussi celle de l'allemand Siemens, a indiqué le ministère de l'Economie dans un communiqué.
"GE et Siemens sont deux investisseurs importants en France et des acteurs de premier plan au sein de notre tissu industriel national", souligne Bercy dans son communiqué. "Le gouvernement est prêt à examiner leurs projets avec le souci de préserver les intérêts de la base industrielle de la France et à y participer financièrement", poursuit-il.
"Il sera particulièrement ferme sur ses exigences de maintien et de créations d'emplois, d'investissements et de recherche-développement en France, ainsi que le maintien des centres de décision en France", martèle le ministère, qui sera "extrêmement vigilant, s'agissant du maintien de l'excellence et de l'indépendance de la filière nucléaire française".
"Compte tenu des enjeux stratégiques pour l'industrie et l'économie française, le gouvernement n'acceptera pas qu'une décision soit prise, quelle qu'elle soit, dans la précipitation et sans l'instruction conjointe avec les intérêts de la nation des choix alternatifs", conclut Bercy.
L'offre de Siemens alléchante sur le papier
L'opération voulue par General Electric vise l'achat des actifs du groupe français liés à l'énergie (équipements pour centrales thermiques, lignes à haute tension, énergies renouvelables, soit les divisions "Power" et "Grid"), qui représentent plus de 70% de l'activité d'Alstom et un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros. La transaction est estimée à quelque 10 milliards d'euros, selon la presse.
Le groupe industriel allemand Siemens a de son côté proposé au français Alstom, par écrit dimanche matin, de reprendre son activité énergie convoitée par l'américain General Electric contre une somme en numéraire, à laquelle s'ajouterait "la moitié de sa branche transports", affirme dimanche Le Figaro.
Un peu plus tôt, Siemens avait annnoncé avoir fait part à Alstom "de sa disposition à échanger sur les questions stratégiques soulevées par une coopération future", se refusant à divulguer davantage de détails.
Sur son site internet, Le Figaro affirme avoir pris connaissance du contenu d'un "courrier porté ce matin au PDG d'Alstom", Patrick Kron, dans lequel le patron de Siemens, Joe Kaeser, lui "propose un échange d'actifs".
Dans cette offre qui n'est "pas formelle", dit le journal, le groupe allemand propose "de reprendre l'activité énergie d'Alstom, contre une somme en cash".
Ce paiement serait complété par l'apport de "la moitié de sa branche transports, qui regroupe les trains à grande vitesse et les locomotives, mais pas les rames de métro", précise le quotidien.
Des "engagements" en direction du gouvernement
Prenant en compte les préoccupations exprimées par le gouvernement français sur l'emploi et l'éventuelle perte de centres de décision, Siemens "formule un certain nombre d'engagements" sur ces questions, ajoute-t-il.
"De plus, il se dit prêt à donner des gages concernant la gestion de la partie nucléaire de l'activité énergie d'Alstom, considérée comme particulièrement sensible", avance encore le journal.
Dans ce courrier, Joe Kaeser "rappelle qu'une rencontre entre les deux hommes a eu lieu le 10 février dernier, et qu'il n'y a été donné aucune suite, malgré une conversation téléphonique fin février".
Selon Le Figaro, le patron de Siemens estimerait que "c'est désormais le bon moment pour reprendre les discussions et rentrer dans le détail d'une négociation en vue d'une transaction".
Contacté par l'AFP, le groupe allemand n'a pas souhaité commenter ces informations.
Selon la presse, Alstom devait de son côté tenir un conseil d'administration dans l'après-midi - non confirmé officiellement -, afin d'examiner l'offre de rachat de son activité énergie formulée par GE, lequel offrirait près de 10 milliards d'euros.