Retraites: CGT et CFDT font leur rentrée sur fond de division
Par AFP | AFP – lun. 2 sept. 2013AFP/AFP/Archives - Les numéros un de la CFDT Laurent Berger et de la CGT Thierry Lepaon font leur rentrée chacun à sa manière: le premier, favorable à la réforme des retraites, dévoilera sa stratégie tandis
Les
numéros un de la CFDT Laurent Berger et de la CGT Thierry Lepaon font cette
semaine leur rentrée chacun à sa manière: le premier, favorable à la réforme
des retraites, dévoilera lundi sa stratégie tandis que le second enchaînera les
meetings pour décrier ce projet.
Entouré des membres de
sa direction, M. Berger, aux commandes de la CFDT depuis moins d'un an
(novembre 2012), précisera lors d'une conférence de presse lundi "les
revendications de la CFDT sur l?ensemble des sujets sociaux", indique la
centrale.
"Réforme des
retraites, situation de l?emploi, pouvoir d?achat? La rentrée est marquée par
une situation économique et sociale préoccupante. Dans ce contexte tendu, la
CFDT reste plus que jamais mobilisée", affirme-t-elle.
Dès l'annonce des
grandes lignes de la réforme des retraites mardi par le Premier ministre
Jean-Marc Ayrault, la direction de la CFDT avait salué "les mesures de
justice" qu'elle contenait.
Toutefois, le syndicat
prend soin de se démarquer: "cette réforme est celle du
gouvernement", insiste M. Berger qui émet aussi des critiques, notamment
sur la mise à contribution des petites pensions: "C'est un volet que nous
ne soutenons pas", dit-il.
Le leader de la CFDT a
par ailleurs des réserves sur d'autres aspects de la politique du gouvernement.
Il le trouve ainsi "trop timide" dans la lutte contre le chômage des
jeunes.
"Sur le fond, la
CFDT approuve évidemment la réforme des retraites - et avec le dossier
pénibilité on voit bien sa marque dans ce projet - mais son souci est de ne pas
avoir une image collée à celle du gouvernement", estime auprès de l'AFP
Bernard Vivier, directeur de l?Institut supérieur du travail.
Selon lui, "la
CFDT est très attentive à ne pas replonger dans les difficultés qu'elle a
connues en 2003", lorsque son accord à la loi Fillon sur les retraites
avait déclenché une grave crise interne et une hémorragie de militants.
De son côté, "le
gouvernement a pris soin de ne pas gêner la CFDT", estime M. Vivier. La
presse a attribué en partie la décision du gouvernement d'abandonner la piste
d'une hausse de la CSG pour financer les retraites à sa volonté de ne pas
mettre en porte-à-faux cette organisation, réservée sur cette mesure.
Pas le même type de
syndicalisme
Au final, la centrale
de Belleville n'a pas basculé dans le front du refus syndical, celui des
organisations CGT-FO-FSU-Solidaires, qui organisent ensemble une journée de
grève et de manifestation le 10 septembre.
"Je ne serai pas
sans la rue le 10", affirme M. Berger pour lequel la CGT et FO "n'ont
pas le même type de syndicalisme" que lui.
La CGT, elle, a placé
sa rentrée sous le signe de l'opposition à la réforme des retraites, y
adjoignant des revendications sur les salaires et l'emploi.
Thierry Lepaon, élu à
la tête du premier syndicat français en mars dernier, enchaînera les meetings
cette semaine: lundi à Marseille, mardi à Nantes, mercredi à Montpellier, jeudi
en région parisienne (Saint-Denis La Plaine).
Il tiendra un dernier
meeting le 9 septembre à Lyon, à la veille de la manifestation à laquelle
appellent aussi les syndicats de la fonction publique CGT, FO, FSU et
Solidaires.
La CGT a pour objectif
de réunir 10.000 salariés dans ses différents meetings.
Mais pour réussir la
mobilisation, elle est "un peu gênée par la démarche politiquement habile
du gouvernement qui veut aller rapidement" dans l'adoption de la réforme
des retraites, souligne M. Vivier. Le projet sera présenté le 18 septembre en
Conseil des ministres pour un débat début octobre à l'Assemblée.
"Sur la méthode,
ce gouvernement est encore plus mauvais que le précédent, puisqu'on nous
annonce une procédure d'urgence devant le parlement" (une lecture dans
chaque chambre), dénonce dans une interview à l'Humanité Eric Aubin, membre de
la direction de la CGT. Selon lui, le gouvernement veut ainsi "éviter
qu'il y ait un débat public et une mobilisation la plus large possible".
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