Bangladesh : cinq jours consécutifs de manifestations et fermetures de dizaines d’usines textiles
Les organisations syndicales disent avoir obtenu la promesse d’augmentations de salaires importantes à partir de novembre. Les travailleurs dont le salaire mensuel est d’environ 38 dollars revendiquent un salaire à 100 dollars.
Toute la semaine, les affrontements ont été extrêmement violents, c’est ainsi qu’à 40 km au nord de Dacca, des milliers d’ouvriers se sont confrontés à un centre de policiers réservistes. Les routes reliant la capitale Dacca au nord et à l’ouest du pays ont été bloquées par des milliers de manifestants, munis de bâtons comme seule défense. Respect du droit de manifestation et de grève ? C’est "pour prévenir d’éventuelles attaques d’usines", que plus de 300 sites industriels ont été fermés a affirmé à l’AFP la police du district de Gazipur.
Les manifestations contre les faibles salaires et les mauvaises conditions de travail secouent le secteur de l’habillement du Bangladesh depuis l’effondrement en avril dernier du Rana Plaza, qui a tué 1127 personnes.
Le Bangladesh est désormais le deuxième exportateur mondial de prêt-à-porter derrière la Chine. L’essor de l’industrie textile (4500 usines) est lié à son insertion grandissante dans la chaîne de sous-traitance internationale, en partie en raison de la montée des coûts de la production en Chine. Le textile représente 80 % des exportations bangladaises, 15 % de son produit intérieur brut (PIB), 45 % de l’emploi industriel – 4 millions de salariés dont 80 % de femmes. Le Bangladesh fournit notamment des grands noms tels que l’américain Walmart, le français Carrefour ou encore le suédois H&M.
Un "comité international d’accueil" pour la délégation syndicale du Bangladesh à l’OIT
Près de Dacca (Bangladesh), le 26 juin, un bâtiment industriel de huit étages a été fermé après l’apparition de fissures jugées dangereuses. Elles étaient similaires à celles qui avaient précédé l’effondrement du bâtiment de Savar, enfouissant tous les ouvriers qui y travaillaient, et faisant 1229 morts.
« Nous avons visité le complexe et nous en avons interdit l’entrée jusqu’à ce qu’il soit inspecté par les experts », a indiqué Kamsul Hasan Molla, le représentant du gouvernement local. « Nous l’avons fermé par mesure de précaution car nous ne pouvons prendre aucun risque après l’horrible tragédie du Rana Plaza. »
La tragédie de Savar a braqué les feux des projecteurs sur les conditions de sécurité, mais aussi de travail. Là étaient employés 3500 ouvriers parfois payés moins de 40 dollars par mois.
Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements du monde.
Les conditions d’exploitation de cette main d’œuvre font la fortune de grands groupes de distribution : Carrefour, Tesco, H&M, Walmar.
Après l’accident de Savar, les autorités du Bangladesh avaient fermé une vingtaine d’usines pour les mêmes raisons. 17 ont été réouvertes après l’avis des experts.
L’entente Internationale des travailleurs dont est membre le POI en France, a lancé un appel à soutenir le comité international d’accueil de la délégation syndicale du Bangladesh à l’Organisation Internationale du Travail (OIT)
Elle publie sur son site la liste des 56 premiers signataires.
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