Par ERIC DECOUTY
Les faits sont incontestables. Les petits Français ont la
journée scolaire la plus longue d’Europe et l’année la plus courte. Un
enseignement ramassé sur quatre jours que tous les spécialistes jugent aussi
ridicule qu’inefficace. C’est cette réalité que depuis plus d’un an Vincent
Peillon s’efforce de changer. Dans la douleur. Car le chantier d’une réforme
promise par François Hollande, ne cesse de se heurter
aux rigidités syndicales et aux réticences des élus. Des professeurs
restent mobilisés contre une demi-journée de travail supplémentaire - en
écourtant d’une demi-heure les quatre autres jours -, et entretiennent un
blocage corporatiste. Des communes, de leur côté, rejettent encore un texte au
motif, parfois légitime, que leurs caisses sont vides pour payer
des animateurs. Certes, le ministre de l’Education nationale a fait
parfois preuve de maladresse, a probablement manqué de clarté. Mais les
enjeux imposent une autre attitude aux partenaires de cette réforme. Car
en modifiant sensiblement le rythme de travail, il en va d’abord de l’intérêt
des enfants. Et en offrant à tous la possibilité d’accéder à des activités
périscolaires c’est une école plus égalitaire que tente de recréer Vincent
Peillon. L’ambition politique impose à tous, enseignants, politiques et
parents, une mobilisation sans faille. Les élus ont le devoir de mobiliser
des fonds en privilégiant l’école plutôt que la construction d’une maison
de la chasse ou des travaux dans la mairie, et les corporatismes doivent
s’effacer devant ce qui constitue une priorité nationale.
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