La nouvelle bataille des retraites
lundi 2 septembre 2013
La contre-réforme des retraites annoncée par le gouvernement « socialiste » prolonge et aggrave celle qui avait été imposée par le gouvernement Fillon en 2010. A l’époque, les dirigeants du PS s’y opposaient et disaient aux manifestants : « votez pour nous en 2012 et nous abrogerons cette réforme inique ». A présent qu’ils sont au pouvoir, non seulement ils n’abrogent rien, mais ils en rajoutent dans la régression sociale. Leur cynisme et leur soumission aux intérêts du patronat n’ont décidément pas de limites.
Tout a été dit, notamment par L’Humanité et la CGT, sur les conséquences sociales catastrophiques des contre-réformes qui se sont succédé depuis 1993, lorsque Balladur engageait la destruction des conquêtes de 1981. Ces reculs ont tous entraîné une baisse importante du niveau des pensions. Résultat : la moitié des retraités touchent une pension inférieure au SMIC. Et plus de 4 millions d’entre eux perçoivent le minimum contributif (621 euros par mois).
Messieurs-dames les ministres « socialistes » ont-ils une vague idée de ce que signifie, de nos jours, vivre avec 621 euros par mois ? Non ? Qu’ils délaissent un instant les dorures et velours de leurs vastes bureaux et daignent observer, dans les rues de Paris, le flot montant de la misère qui pousse tant de personnes âgées – entre autres – à se nourrir dans les poubelles. Les mesures annoncées par Jean-Marc Ayrault ne feront qu’aggraver ce phénomène. Par ailleurs, l’augmentation des cotisations retraite se traduira par une baisse des salaires nets.
En plus de la baisse mécanique des pensions du fait de l’allongement de la durée de cotisation, le gouvernement a ajouté une petite abjection de son cru, à laquelle même la droite n’avait pas songé : il prévoit de soumettre à l’impôt la majoration de 10 % dont bénéficient les retraités qui ont au moins trois enfants – puis, à partir de 2020, de supprimer cette majoration. Il précise que les économies ainsi réalisées profiteraient aux retraites des femmes – à condition qu’elles n’aient pas trop d’enfants !
« Ah ! Mais nous sommes socialistes ! », clamaient depuis des mois Hollande et ses ministres.« Et donc nous, à la différence de la droite, nous allons faire une réforme JUSTE ! » Par « juste », ils entendent : qui ponctionne non seulement les salariés et retraités qui peinent à joindre les deux bouts, mais aussi les capitalistes richissimes qui saccagent l’économie et pillent les caisses de l’Etat. Or, même cet idéal de justice extrêmement modeste a fait long feu. Il a suffi d’un froncement de sourcil de Mr Gattaz, le patron du MEDEF, pour que Pierre Moscovici se précipite aux Universités d’été des patrons et y annonce que le gouvernement allait« intégralement compenser » la hausse des cotisations retraite par une baisse des cotisations famille, dès 2014 et au moins jusqu’en 2017.
Pour qu’on comprenne bien qui décide dans ce pays, Mr Gattaz n’a pas remercié le ministre pour ce nouveau cadeau fiscal. Il l’a froidement accueilli comme on empoche un dû – puis, impassible, a réclamé l’abrogation de l’ISF et de la « taxe à 75 % ».
La stratégie syndicale
A l’exception des dirigeants du PS, de la CFDT et d’autres syndicats minoritaires, toutes les forces du mouvement ouvrier sont opposées à cette contre-réforme. Leur capacité de mobilisation est colossale, comme l’ont prouvé les mouvements de 2003 et 2010. Cependant, ces deux grandes luttes se sont soldées par des défaites. Quelles leçons peut-on en tirer pour la bataille qui s’engage ?.... Pour lire la suite cliquer ici---->http://www.lariposte.com
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