Aucune légitimité !
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
Dans la lettre adressée aux organisations ouvrières qui se sont prononcées contre l’intervention militaire en Syrie pour leur proposer une initiative commune, notre parti, le POI, précise que « rien ne saurait légitimer cette agression contre le peuple syrien, ni les décisions de Hollande, ni la discussion au Parlement, ni les décisions de l’ONU » (1).
De son côté, l’éditorialiste de L’Humanité écrit ce 2 septembre : « Comment décréter la guerre ou la paix pourrait-il être l’apanage d’un homme seul au XXIe siècle ? Au moins François Mitterrand s’était-il soumis au vote du Parlement avant de faire parler les armes lors de la première guerre d’Irak en 1991. » Question : le vote de 1991 conférait-il une quelconque légitimité à l’agression contre le peuple irakien ? Non !
Aujourd’hui comme en 1991, et au-delà des prétextes invoqués, le seul fondement de l’intervention, ce sont les intérêts des multinationales, des banques, des spéculateurs et capitalistes dont la défense commande la politique de l’administration américaine et de son petit supplétif François Hollande (non sans crises et contradictions).
Mais si l’on se place du point de vue du droit des peuples, aucune légitimité ne peut être reconnue à l’intervention militaire qui menace. Le président de la République, chef des armées, peut décider seul ? Cela découle en effet du caractère bonapartiste et antidémocratique des institutions de la Ve République (dont l’élection du président de la République au suffrage universel est la clé de voûte). Mais même agrémentée d’une touche d’approbation parlementaire, l’agression contre le peuple syrien serait-elle légitime ? La question vaut, tout autant, pour la « réforme » Hollande-Ayrault des retraites.
L’aggravation des conditions d’exploitation et le démantèlement des garanties collectives n’ont d’autre motif que le respect des diktats du FMI, de l’Union européenne et de la BCE (elle-même reliée à la Réserve fédérale des Etats-Unis, c’est-à-dire, là encore, au capital financier nord-américain). Mais ces mesures n’ont aucune légitimité du point de vue des travailleurs, des jeunes, des chômeurs, des retraités. Un vote du Parlement pourrait légaliser ces mesures ; il ne les légitimerait pas pour autant, du point de vue de la démocratie.
Quels que soient les votes de l’ONU ou du Parlement, la légitimité est dans le camp du combat contre l’intervention en Syrie, comme elle est du côté de l’action de classe unie pour le retrait de la contre-réforme Ayrault des retraites. Qu’il s’agisse de la menace de guerre ou des contre-réformes du gouvernement, le respect de la démocratie et des droits légitimes des peuples et de la majorité sont contradictoires aux institutions de la Ve République et de l’Union européenne.
C’est pourquoi le Parti ouvrier indépendant se prononce pour la rupture avec ces institutions, pour la liquidation des traités de l’Union européenne et l’établissement d’une véritable souveraineté du peuple à travers une Assemblée constituante. Cela, pour ouvrir la voie à l’union libre des peuples et nations libres de toute l’Europe, libres de ne pas obéir aux diktats de guerre et de misère de la Réserve fédérale de Washington et de la Banque centrale européenne de Francfort. De manière immédiate, le POI renouvelle son appel d’urgence à réaliser l’unité pour empêcher l’intervention militaire en Syrie. A bas la guerre ! A bas l’exploitation !
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