Lu dans le DL du 30.10.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Angela Merkel,
le début de la fin
Après la Bavière, la Hesse.
Pour la CDU, les scrutins régionaux se suivent
et se ressemblent. Angela Merkel a connu dimanche son deuxième revers
électoral depuis le début du mois.
En octobre 2018, son camp n’a pas fêté la
bière comme l’exige la tradition munichoise, mais la piquette.
Hier, dans une
réaction qui l’honore, la dirigeante de l’Allemagne en a tiré les conséquences.
Elle abandonne la présidence de son parti et renonce à se présenter au
poste suprême en 2021.
Son quatrième mandat sera donc le dernier, il
pourrait même s’achever plus tôt que prévu.
Rien ne dit, en effet, que la
fragile coalition avec les démocrates sociaux du SPD passera l’hiver.
En 2016, décidant d’accueillir 900 000 demandeurs d’asile de manière
unilatérale, la Chancelière a pris un gros risque.
La sacrant « reine de
l’Europe », l’opinion publique internationale saluait alors son noble geste.
Sauf que l’intégration massive d’une population étrangère ne se décide pas
par décret.
Au gré des événements, Angela “la généreuse” se voit vite taxée
d’angélisme coupable.
Sa cote de popularité chute, après une série
d’agressions sexuelles par des migrants à Cologne, puis l’attentat de Berlin.
« Ce sont les morts de Merkel », proclamait aussitôt l’extrême droite qui,
avec l’AfD, n’a cessé depuis d’engranger des voix.
Les Verts, parallèlement,
ont repris des couleurs au Parlement.
Et « Mutti », critiquée de toutes parts
dans un climat mondial délétère, a fini par perdre la main.
Jusqu’à
programmer, maintenant, la fin de sa carrière politique.
Ce n’est pas en France qu’on verrait des choses pareilles.
Chez nous,
battu dans les urnes, le ténor républicain s’acharne ordinairement à un
improbable come-back.
Pour un De Gaulle qui démissionne, combien de
Giscard, de Sarkozy, de Hollande ?
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