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mardi 30 avril 2013

Jean-Marie Pernot "Le 1er Mai est l’occasion de remettre à jour les questions sociales"

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SOCIAL-ECO -  le 30 Avril 2013
Mobilisation

Jean-Marie Pernot "Le 1er Mai est l’occasion de remettre à jour les questions sociales"

           
Chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires), Jean-Marie Pernot analyse le mouvement social en France dans un contexte où la plus grande défiance à l’égard du gouvernement porte sur l’emploi.
À la veille de ce premier 1er Mai après l’élection 
de François Hollande, 
comment analyser le mouvement social en France, dans un contexte 
de crise politique profonde ?
Jean-Marie Pernot. Traditionnellement, le 1er Mai 
est l’occasion de remettre à jour 
les questions sociales. 
Et aujourd’hui, au cœur de 
la conjoncture politique actuelle, il est assez clair que la question sociale est cardinale. La plus grande défiance à l’égard 
du gouvernement porte sur 
sa politique en matière d’emploi. 
La déception est énorme. 
Le gouvernement est calé sur 
une politique de réduction trop rapide des déficits dictée par l’Europe mais totalement contre-productive. Les gens attendaient évidemment autre chose. 
Par ailleurs, les mouvements sociaux sont toujours sous-tendus par l’idée d’un changement politique. C’est ce qui a nourri, par exemple, le grand nombre de manifestations durant la période Sarkozy. Mais aujourd’hui, que signifie l’attente du « gouvernement d’après » ? Certains pensent 
à une réorientation «à gauche», mais si cette idée n’aboutit pas, 
le «gouvernement d’après» 
serait très, très à droite… 
Ce n’est paslà un support très positif pour les mobilisations sociales.
Les syndicats apparaissent aujourd’hui pour le moins divisés. S’agit-il de divergences temporaires sur des sujets précis, ou, au contraire, d’une division profonde et durable ?
Jean-Marie Pernot. Les divisions syndicales sont en effet particulièrement affichées, 
mais en réalité, on ne fait que redécouvrir des divergences qui ne datent pas d’hier. Aujourd’hui, l’ANI du 11 janvier pèse lourd. Il y a un désaccord profond entre les deux plus importantes confédérations (CGT, CFDT–NDLR), sur un sujet important. 
La CFDT a montré des convergences avec le gouvernement et le patronat, mais elle est dans l’air du temps, elle reflète aussi l’état d’esprit d’un grand nombre de salariés qui sont dans une logique défensive, et défaitiste. 
La CGT se veut plus volontariste, le désaccord est donc cohérent. Quant à savoir si le clivage 
va durer, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte. D’abord, le changement des deux premiers dirigeants va peut être libérer un peu l’espace par rapport 
à d’anciens contentieux. Mais ça 
ne jouera qu’à la marge. L’évolution des politiques économiques et sociales ou une catastrophe aux élections municipales qui verraient une montée de radicalisation 
à droite peuvent être des éléments déterminants qui pousseraient 
les syndicats à se rapprocher. Peut-être aussi les syndicats vont-ils 
se pencher sur les résultats du sondage CSA que vous publiez 
et qui montre, tout de même, 
une confiance en berne des salariés vis-à-vis du mouvement syndical.
À quoi diriez-vous que cette baisse 
de confiance est liée ?
Jean-Marie Pernot. En premier lieu à la situation économique et sociale. Les salariés font moins confiance aux syndicats car le mouvement syndical ne parvient pas à entraver la perte des emplois,et le recul des conditions de vie. Sur l’ANI par exemple, nous avons d’un côté 
des syndicats signataires qui accompagnent la dégradation 
du marché du travail et de l’autre, des syndicats qui ne l’ont pas signé mais qui n’ont pas été capables d’empêcher quoi que soit. L’absence de résultats, le manque de prise des syndicats dans la réalité leur reviennent en boomerang. D’autant que les deux premières centrales ont accompagné le changement politique. Il est certes difficile d’imaginer 
un syndicalisme en bonne santé dans un pays qui connaît trois millions de chômeurs depuis trente ans, mais s’afficher un peu plus souvent ensemble ne ferait tout de même pas de mal.
Entretien réalisé par Marion d’Allard

Bangladesh : la griffe des marques sur les usines de la mort

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MONDE -  le 30 Avril 2013

Bangladesh : la griffe des marques sur les usines de la mort

     

Les manifestations se succèdent après l’effondrement d’un immeuble abritant plusieurs ateliers de textile qui a causé la mort de 381 personnes et en a blessé des milliers d’autres. Quelque 15 000 ouvriers défilaient hier à nouveau à Dacca.
Des centaines de portraits de disparus étaient de nouveau brandis, hier, dans les rues de la périphérie de Dacca. Des centaines de portraits comme autant d’interpellations. Ce n’est pourtant pas faute de savoir qui porte une responsabilité dans le drame survenu mercredi dernier, avec l’effondrement de l’immeuble illégal Rana Plaza dans la capitale bangladaise qui aurait causé la mort d’au moins 381 ouvriers (sur 3 000) et fait des milliers de blessés graves, des femmes dans leur immense majorité. Soit la pire catastrophe humaine et industrielle de la jeune histoire du Bangladesh.
En quittant leurs chaînes de travail, hier, les 15 000 ouvriers réclamaient la peine de mort pour les propriétaires de l’immeuble abritant les entreprises de confection sous-traitantes de grandes marques occidentales, à l’instar de l’espagnole Mango et de la britannique Primark, seules enseignes à avoir confirmé les commandes passées aux ateliers du Rana Plaza. « Ils ont bloqué des routes en chantant “Pendez Rana” », rapportait Badrul Alam, le chef de la police locale. Mohamed Sohel Rana, l’un des propriétaires de l’immeuble, a été appréhendé dimanche alors qu’il tentait de fuir vers l’Inde ; l’industriel espagnol David Mayor, qui possédait une partie des locaux, est toujours recherché par la police et trois propriétaires d’ateliers, arrêtés samedi, devront répondre d’homicides par négligence. Sur le parcours des manifestants, des véhicules auraient été incendiés et la police n’a pas hésité à faire usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes....
Pour lire la suite de l'article,cliquer sur le lien ci-dessous

Guéant, son demi-million et ses tableaux flamants

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POLITIQUE -  le 30 Avril 2013

Guéant, son demi-million et ses tableaux flamants

     

Lors de deux perquisitions menées chez Claude Guéant, les enquêteurs ont déniché "de nombreux et conséquents paiements de factures en liquide" et 500 000 euros versés sur son compte personnel, depuis l’étranger. Ses laborieuses explications sont moquées partout sur le Net.
Selon le Canard Enchaîné, c’est lors de perquisitions conduites dans le cadre d'une enquête sur financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, que les enquêteurs ont trouvé ces sommes.
Notamment "de nombreux et conséquents paiements de factures en liquide". Ce que l'ex-ministre justifie par des "primes de cabinet dont j'avais bénéficié au ministère de l'Intérieur quand j'y officiais" c'est-à-dire lorsqu’il était le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur.  Des primes non déclarées, est-ce normal, lui demande BFMTV ? "On peut dire que c'est pas normal après coup ça c'est vrai. Ca faisait partie du système indemnitaire du ministère. Et nous aussi, nous trouvions que c'était anormal, c'est pour ça que nous l'avons supprimé".
"On peut dire que c'est pas normal après coup ça c'est vrai"
Explications déjà laborieuses, mais réduites en cendres par l’ex collègue au gouvernement de Claude Guéant : Roselyne Bachelot. "C'est absolument impossible d'avoir touché des primes de cabinet à partir de 2002. Les primes de cabinet avaient été supprimées par Lionel Jospin" auparavant, a-t-elle expliqué. Et d’en conclure bien peu confraternellement : "soit c'est un menteur, soit c'est un voleur".
Le meilleur vendeur de tableau
Outre ces factures, payées en liquide et non déclarées, les enquêteurs l’ont interrogé sur un récent versement d’un demi-million d’euros crédités sur son compte personnel, depuis l’étranger. Somme conséquente qui proviendrait selon Guéant de la vente de deux toiles du peintre flamand du XVIIè siècle Andries van Eertvelt. Problème, la toile la plus chère jamais vendue de ce peintre relativement mineur, « la bataille de Lépante » réalisée en 1640, s’est échangée à 140 000 euros. "Cette bataille de Lepante a été vendue dans les meilleures circonstances pour atteindre le meilleur prix. C'est-à-dire que le tableau a été présenté par une grande maison de vente internationale, à Amsterdam, le meilleur lieu possible pour un artiste hollandais", analyse le spécialiste Artprice. Et les deux tiers des toiles du peintre se vendent moins de 10 000 euros. Ce qui convient fort peu au demi-million que tente de justifier Guéant.
Un TumblR, outil fort pratique lorsqu’il s’agit de rebondir sur l’actualité, propose des toiles à vendre pour Claude Guéant.

Le gouvernement grec met fin à la garantie d’emploi des fonctionnaires

                           http://parti-ouvrier-independant.fr


Le gouvernement grec met fin à la garantie d’emploi des fonctionnaires

drapeau grec parthenon
s'informerLe parlement grec  a adopté dans la nuit de dimanche à lundi une loi permettant de licencier des fonctionnaires, contrairement aux dispositions de la Constitution de 1911  qui leur garantissait l’emploi à vie. 15000 d’entre eux perdront leur emploi d’ici 2014 dont 4000 en 2013
Cette mesure est imposée par la troïka  qui en fait une condition de l’attribution d’un prêt de 2, 8 milliards d’euros, aujourd’hui, prêt dont le gouvernement  a besoin pour payer les salaires et les retraites.
Sont visés les fonctionnaires dont le poste sera supprimé après la fermeture de dizaines d’organismes publics, ceux qui seront poussés à prendre  une retraite anticipée et ceux qui seront déclarés incompétents et corrompus.
Pendant la visite de la troïka, la semaine dernière, le gouvernement a organisé des inspections surprise des agents de l’État et a publiquement conclu qu’un nombre significatif de fonctionnaires ne se rendaient pas à leur travail.
La loi a été adoptée à l’issue d’un débat houleux, le projet de loi ne comprenant qu’un seul article pour contraindre les députés à voter l’ensemble des dispositions.
La confédération des fonctionnaires (ADEDY) dénonce la suppression des postes, « la dissolution des services publics et de l’État  social ainsi que la procédure d’urgence adoptée pour le vote du projet  de loi ». De son côté, la centrale du privé (GSEE) fustige le gouvernement « qui avec cette loi conduit des milliers de fonctionnaires au chômage dont le taux, actuellement de 27 % va encore s’aggraver ».

Italie : le gouvernement Letta « respectera les engagements pris » avec l’Union Européenne mais demande une marge de manœuvre

                        http://parti-ouvrier-independant.fr


Italie : le gouvernement Letta « respectera les engagements pris » avec l’Union Européenne mais demande une marge de manœuvre

italie-Enrico Letta élu
s'informerLes députés italiens, par 453 voix sur 630, ont investi hier soir Enrico Letta, démocrate-chrétien, chef du gouvernement de coalition issu de deux mois de crise. Il avait auparavant, présenté une politique organisée sur trois axes : relance de la croissance, changement de cap pour l’Union Européenne (UE), moralisation de la politique.
Affirmant que « l’Italie se meurt par la faute de la seule austérité », il demande à l’UE « une marge de manœuvre »,tout en s’engageant à « respecter les engagements pris », et se rendra très vite à Berlin, Bruxelles et Paris.
Affirmant faire de la lutte contre le chômage  (12 % de la population active dont 35 % de jeunes) sa priorité, il annonce des mesures en faveur des familles démunies, des travailleurs précaires, de l’apprentissage, des PME, de la Recherche et de l’innovation, ainsi que du tourisme.
La première mesure concrète est pour la « classe moyenne » : suppression du paiement de la deuxième part de la taxe foncière sur la résidence principale, mesure applaudie par le numéro 2 du gouvernement, bras doit de Berlusconi.
Côté « moralisation », il luttera « sans merci contre l’évasion fiscale » tout « en garantissant un fisc compréhensif ». Surprenant ses ministres, il annonce la suppression de leur traitement s’ils sont aussi parlementaires. Il prévoit la « révolution »  du financement public des partis, la révision de la loi électorale.
Aujourd’hui les marchés restent sceptiques. M. Letta  s’est donné dix-huit mois, et a prévenu : « Si  tout s’enlise, j’en tirerai les conséquences ».

Jean-Marie Pernot "Le 1er Mai est l’occasion de remettre à jour les questions sociales"

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SOCIAL-ECO -  le 30 Avril 2013
Mobilisation

Jean-Marie Pernot "Le 1er Mai est l’occasion de remettre à jour les questions sociales"

Chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires), Jean-Marie Pernot analyse le mouvement social en France dans un contexte où la plus grande défiance à l’égard du gouvernement porte sur l’emploi.
À la veille de ce premier 1er Mai après l’élection 
de François Hollande, 
comment analyser le mouvement social en France, dans un contexte 
de crise politique profonde ?
Jean-Marie Pernot. Traditionnellement, le 1er Mai 
est l’occasion de remettre à jour 
les questions sociales. 
Et aujourd’hui, au cœur de 
la conjoncture politique actuelle, il est assez clair que la question sociale est cardinale. La plus grande défiance à l’égard 
du gouvernement porte sur 
sa politique en matière d’emploi. 
La déception est énorme. 
Le gouvernement est calé sur 
une politique de réduction trop rapide des déficits dictée par l’Europe mais totalement contre-productive. Les gens attendaient évidemment autre chose. 
Par ailleurs, les mouvements sociaux sont toujours sous-tendus par l’idée d’un changement politique. C’est ce qui a nourri, par exemple, le grand nombre de manifestations durant la période Sarkozy. Mais aujourd’hui, que signifie l’attente du « gouvernement d’après » ? Certains pensent 
à une réorientation «à gauche», mais si cette idée n’aboutit pas, 
le «gouvernement d’après» 
serait très, très à droite… 
Ce n’est paslà un support très positif pour les mobilisations sociales.
Les syndicats apparaissent aujourd’hui pour le moins divisés. S’agit-il de divergences temporaires sur des sujets précis, ou, au contraire, d’une division profonde et durable ?
Jean-Marie Pernot. Les divisions syndicales sont en effet particulièrement affichées, 
mais en réalité, on ne fait que redécouvrir des divergences qui ne datent pas d’hier. Aujourd’hui, l’ANI du 11 janvier pèse lourd. Il y a un désaccord profond entre les deux plus importantes confédérations (CGT, CFDT–NDLR), sur un sujet important. 
La CFDT a montré des convergences avec le gouvernement et le patronat, mais elle est dans l’air du temps, elle reflète aussi l’état d’esprit d’un grand nombre de salariés qui sont dans une logique défensive, et défaitiste. 
La CGT se veut plus volontariste, le désaccord est donc cohérent. Quant à savoir si le clivage 
va durer, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte. D’abord, le changement des deux premiers dirigeants va peut être libérer un peu l’espace par rapport 
à d’anciens contentieux. Mais ça 
ne jouera qu’à la marge. L’évolution des politiques économiques et sociales ou une catastrophe aux élections municipales qui verraient une montée de radicalisation 
à droite peuvent être des éléments déterminants qui pousseraient 
les syndicats à se rapprocher. Peut-être aussi les syndicats vont-ils 
se pencher sur les résultats du sondage CSA que vous publiez 
et qui montre, tout de même, 
une confiance en berne des salariés vis-à-vis du mouvement syndical.
À quoi diriez-vous que cette baisse 
de confiance est liée ?
Jean-Marie Pernot. En premier lieu à la situation économique et sociale. Les salariés font moins confiance aux syndicats car le mouvement syndical ne parvient pas à entraver la perte des emplois,et le recul des conditions de vie. Sur l’ANI par exemple, nous avons d’un côté 
des syndicats signataires qui accompagnent la dégradation 
du marché du travail et de l’autre, des syndicats qui ne l’ont pas signé mais qui n’ont pas été capables d’empêcher quoi que soit. L’absence de résultats, le manque de prise des syndicats dans la réalité leur reviennent en boomerang. D’autant que les deux premières centrales ont accompagné le changement politique. Il est certes difficile d’imaginer 
un syndicalisme en bonne santé dans un pays qui connaît trois millions de chômeurs depuis trente ans, mais s’afficher un peu plus souvent ensemble ne ferait tout de même pas de mal.
Entretien réalisé par Marion d’Allard

Mélenchon décrypte les cadeaux d’Hollande au patronat

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POLITIQUE -   le 30 Avril 2013

POLITIQUE -  le 30 Avril 2013

Mélenchon décrypte les cadeaux d’Hollande au patronat




                                
Mélenchon décrypte les cadeaux d’Hollande au patronat
Mots clés : entreprises, parti de gauche, jean-luc mélenchon, François Hollande, entreprise, fonds d'investissements, les pigeons,
"Une entreprise ce n’est pas que des actionnaires, c’est un collectif, un projet humain, un savoir faire" insiste sur France Inter le co-président du Parti de gauche qui refuse d’être caricaturé. Il propose une critique vive des mesures de François Hollande exposées hier soir aux assises de l’entrepreneuriat.

C’est évidemment le cadeau fiscal accordé aux fonds d’investissements et autres « business angels » le plus désolant. Suite du mouvement dit des Pigeons. "Là on parle seulement du fait que des gens ayant pleuré de grosses larmes parce qu’ils estimaient qu’ils étaient taxés excessivement ont obtenu du chef de l’Etat une super niche Copé. "
Puis Jean-Luc Mélenchon se fait plus pédagogique. "Vous savez lorsqu’une entreprise vend ses actions, elle est taxée sur la plus-value qu’elle réalise. Du temps de monsieur Copé, il avait été décidé qu’elles ne le seraient plus autant qu’auparavant. Cela avait coûté 23 milliards. Et François Hollande a décidé qu’on allait encore baisser les prélèvements sur les plus-values lors des cessions d’actions d’entreprises, et je pense qu’il se trompe deux fois."

"D’abord les pigeons c’est eux qui nous prennent pour des pigeons"

"Premièrement parce qu’il donne une espèce de prime à l’argent qui rentre et qui sort. Vous et mois, quand on entend, jeune entreprise, start-up, on imagine le jeune patron ou la jeune patronne qui a trouvé une invention géniale et qui a réussi. Très bien, ça nous l’encourageons. Mais le plus souvent, ça a été fait avec des fonds qui sont arrivés de l’extérieur, des fonds d’investissements et c’est eux qui vont bénéficier principalement de cette décote de la taxation des plus-values lorsqu’ils vendront les actions de ces entreprises.
Il faut décourager l’argent vite placé qui rentre et qui sort. Deuxièmement, réduire l’entreprise à ça est une erreur."

L’entreprise à l’école ? Mais elle y est déjà

Second temps du discours de François Hollande face au gratin des « pigeons », la longue louange adressée aux entrepreneurs et à « l’esprit d’entreprendre » qu’il faudrait inculquer aux enfants, dès leur entrée au collège."Que voulez-vous de plus, il y a déjà de l’alternance, c'est-à-dire des jeunes gens qui vont en entreprise tester leurs capacités professionnelles. Surtout, je pense que ce n’est pas du tout la priorité. Un jeune élève a bien d’autres choses à apprendre, avant de se faire enseigner la cupidité. Je crois que l’entreprise repose d’abord sur des qualifications professionnelles. Puis-je faire remarquer que l’enseignement des techniques professionnelles existe déjà dans les établissements professionnels et pour une part dès le collège. Donc qu’est-ce que ça veut dire, enseigner –l’esprit d’entreprendre- de la 6ème à la terminale ? Ca n’a pas de sens parce que ça n’a pas de contenu."



Hollande passe du baume fiscal sur les patrons
Un rêve de Pigeons: une start-up de 2 jours se fait racheter 134 millions d’euros
Qui sont les pigeons ?

Hollande passe du baume fiscal sur les patrons

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Fiscalité

Hollande passe du baume fiscal sur les patrons

Hier, le président de la République a engraissé les « pigeons » en distribuant de nouveaux allégements fiscaux, et vanté les louanges de l’entrepreneuriat dès le plus jeune âge.
Devant un parterre de plus de 300 patrons, François Hollande a lancé, hier, une grande opération séduction sous les dorures de l’Élysée. Un discours, mais surtout des mesures à l’attention de ceux qui, chaque jour, sont de plus en plus inquiets lorsque la courbe du chômage grimpe indéfiniment et dont les salaires sont à l’arrêt. Mais n’épargnant aucun âge de la vie quant il s’agit de « stimuler l’esprit d’entreprendre ». Ainsi a-t-il annoncé que, de la 6e à la faculté, les enfants auront droit à des enseignements spécifiques et même à des accompagnements « à la création d’entreprise ». Un dispositif « Entrepreneur étudiant » sera aussi créé pour ceux qui montent une entreprise à la sortie de leurs études. Outre les incantations à l’esprit d’entreprendre en forme de flatterie, le président de la République s’est adressé aux patrons, les bras chargés de mesures, dont la plus attendue ou la plus médiatisée restait la réforme de la fiscalité des plus-values de cession.
Des abattements généreux
Les chefs d’entreprise qui vendent leur société ou les actionnaires qui cèdent leurs actions seront désormais taxés sous le barème de l’impôt sur le revenu, mais ils bénéficieront d’un abattement suivant la durée de la détention de leur part. Pour une détention inférieure à deux ans, aucun abattement ne s’appliquera, le prélèvement sera de 44 %. Pour une détention comprise entre deux et huit ans, un abattement de 50 % sera appliqué et pour une détention à plus de huit ans, l’abattement sera de 65 %. Une progressivité pour « inciter les investisseurs à garder leurs actions plus longtemps ». Une proposition qui n’est autre qu’une forme d’allégeance aux « pigeons », ce regroupement de quelques dizaines de PDG de start-up qui, en septembre dernier, avaient envahi la Toile, puis battu le pavé pour protéger leur niche. Ces « pigeons » étaient mécontents que leur pécule se retrouve soumis au barème de l’impôt sur le revenu, ce qui aboutissait à un prélèvement pouvant aller jusqu’à 62 % alors que, sous la droite, ce taux avoisinait 34,5 %.
D’autant que le gouvernement va plus loin encore, quitte à rendre quasi inexistante la taxation des plus-values de cession. À côté de ce régime de droit commun, un régime incitatif s’appliquera aux actionnaires de PME de moins de dix ans, aux personnes partant en retraite, aux « jeunes entreprises innovantes », et aux cessions intrafamiliales. Avec une déduction d’impôt de 50 % entre un an et quatre ans, de 65 % entre quatre ans et huit ans, et de 85 % pour une détention supérieure à huit ans… Et pour les patrons partant en retraite, une ristourne fiscale supplémentaire de 500 000 euros sera appliquée.
Un cadeau sera également attribué aux grands groupes, sous couvert d’« un amortissement fiscal sur cinq ans » à condition… qu’ils prennent une participation dans les jeunes PME innovantes. Alors que la semaine dernière, le gouvernement a refusé l’amnistie aux syndicalistes condamnés sous Sarkozy, hier, le président de la République a enfin décrété un « droit à la seconde chance » pour les patrons ayant déposé le bilan qui se retrouvent fichés à la Banque de France.
Clotilde Mathieu

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François Hollande s'adresse aux entrepreneurs à l'Elysée, 29 avril 2013 - SIPA

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Affaire Guéant : mais qui connaît Monsieur Van Eervelt ?

                                          Le Nouvel Observateur

Affaire Guéant : mais qui connaît Monsieur Van Eervelt ?

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L'ex-ministre explique le versement de 500.000 euros sur un de ses comptes par la vente de toiles du peintre flamand Andries Van Eertvelt.

Claude Guéant, en mars 2012 à Charleville-Mézières. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)
                                       Claude Guéant, en mars 2012 à Charleville-Mézières. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)
Et soudain Andries Van Eervelt est devenu célèbre ! Grâce à Claude Guéant, nul ne pourra désormais ignorer le nom de ce peintre flamand du 17e siècle (1590-1652), auteur de marines plus ou moins spectaculaires. Alors que des juges s'interrogent sur un éventuel financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par des fonds libyens, l'ancien ministre a en effet expliqué le versement depuis l'étranger de 500.000 euros sur un compte bancaire par la vente en 2008 de tableaux d'Andries Van Eervelt.
Parmi les musées qui présentent son œuvre, le National Maritime Museum de Greenwich (près de Londres) est le plus riche, avec une quinzaine de toiles. Le Louvre ne possède aucun de ses tableaux.
En vente publique, la carrière de Van Eervelt est à géométrie variable. En mai 2010, sa "Bataille de Lépante de 1571" (bataille navale qui vit la victoire des flottes chrétiennes sur la flotte turque) s’est vendue 168.750 euros à Amsterdam. Avant cette vente, elle était depuis les années 1970 la propriété d’une famille anonyme, européenne probablement.

Aucune trace de la vente aux enchères en 2008

En juillet 2011, une autre "Bataille entre Turcs et Chrétiens" a été achetée 93.930 euros. L’œuvre provenait d’une collection privée espagnole. En novembre 2012, toujours à Amsterdam, un tableau du même artiste ("Guerriers dans la tempête") qui avait été acheté chez Christie’s à Londres en juillet 1978, a été revendu seulement 19.000 euros.
Nous n’avons trouvé aucune trace de la vente aux enchères de deux tableaux de Van Eervelt atteignant les sommes évoquées par Claude Guéant pour l’année 2008. Reste que celui-ci a pu les vendre à un marchand ou à un particulier. Mais il serait très étonnant que ceux-ci aient accepté de payer ces tableaux au-delà de la cote du peintre, d’autant qu’aujourd’hui, ce type d’œuvre n’est guère recherché. La marine ne fait plus rêver….
Bernard Géniès - Le Nouvel Observateur 

Hollande veut initier les jeunes à l'entreprise : l'école est instrumentalisée

                             http://leplus.nouvelobs.com/

Hollande veut initier les jeunes à l'entreprise : l'école est instrumentalisée

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LE PLUS. François Hollande a annoncé qu'un programme sur l’entrepreneuriat sera bientôt prévu de la classe de sixième à celle de terminale. Une "première étape vers l'emploi et peut-être même vers la création d'une activité", a-t-il expliqué. Qu'en pensent les enseignants ? Voici la réaction de Marjorie Galy, professeur de sciences économiques et sociales et présidente de l'APSES.

Édité et parrainé par Hélène Decommer
Rentree scolaire au lycee, classes de terminale. Clamart, 03/09/2010 (DURAND FLORENCE/SIPA)
F. Hollande a annoncé la création d'un programme sur l’entrepreneuriat de la sixième à la terminale (DURAND/SIPA)

La demande d'enseignements relatifs à l'entreprise ou à l'entrepreneuriat est une vieille requête d'une partie du patronat, qui s'est constituée en lobby. En tant que groupe de pression, il apparaît normal qu'il agisse ainsi. Ce qui est plus problématique, c'est que le président de la République accède à cette demande, ou du moins y donne certains gages. Je considère cela comme une instrumentalisation de l'école.

Ceci dit, nous manquons encore de précisions quant aux objectifs poursuivis, il est donc difficile de se prononcer de manière formelle. Nous pouvons néanmoins émettre des hypothèses.

L'école n'a pas pour mission de promouvoir l'image d'un groupe social

1/ Si l'objectif est d'inciter davantage de jeunes à devenir chefs d'entreprise, nous buttons sur un problème économique majeur. En effet, le taux de chefs d'entreprises au sein de la population active est un marqueur de développement d'un pays. En France, comme dans la majorité des pays développés, il est d'environ 10%, alors qu'il est nettement plus fort dans les pays moins avancés. Vouloir plus de chefs d'entreprises nécessiterait un recul du développement économique.

Par ailleurs, on ne peut pas agir sur le taux d'entrepreneurs simplement en dispensant un nouvel enseignement à l'école. C'est justement méconnaître le fonctionnement de l’économie que de le croire.

2/ Si l'objectif est de valoriser et faire aimer les entrepreneurs comme l’a déclaré à ce propos ce mardi matin Thibault Lanxade (candidat à la présidence du Medef) sur France Inter, alors on se trouve face à un problème de laïcité, au sens large : l'école n'a pas pour mission de promouvoir l'image de tel ou tel groupe social.

Passer ½ journée en entreprise est déjà un parcours du combattant

Quel que soit l'objectif réellement poursuivi, je suis de toute façon dubitative sur la mise en œuvre. On parle de stages en entreprise, d'interventions d'acteurs économiques dans les classes, de visites d'entreprises, etc. Or de mon expérience de professeur de sciences économiques et sociales, voici comment cela se passe.

Il est extrêmement difficile de trouver une entreprise qui accepte de recevoir une demi-journée une classe de 35 élèves, parce cela trouble son activité ; les seules fois où cela aboutit, c'est grâce à l'appui d'un parent d'élève qui travaille dans cette entreprise. En outre, les élèves de troisième ont déjà beaucoup de mal à trouver un stage d'une semaine en entreprise ; là encore l'appui des parents ou des proches est souvent déterminant. Je vois donc mal comment on pourrait généraliser cette pratique à plusieurs niveaux de classe et de façon répétée chaque année. De la même manière, faire intervenir des acteurs économiques en classe me paraît tout bonnement matériellement infaisable, de la sixième à la terminale, pour toutes les classes, les besoins seraient immenses.

Plus largement, je pense qu'il faut s'interroger sur l'opportunité de multiplier les enseignements périphériques à l'école. Nous faisons déjà de la sécurité routière, de la sensibilisation à l'environnement, de la lutte contre l'alcoolisme… Ce sont des missions civiques, il est normal que l'école, vecteur principal de la formation des jeunes, y participe. Mais jusqu'où agrandir le cercle ? Il y a bien un moment où l'on doit s'arrêter. En l'occurrence, je trouve que la sensibilisation à l'entrepreneuriat commence à paraître très éloignée de nos missions premières.

De quel "esprit d'entreprise" est-il question ?

Oui, les jeunes ont un vrai besoin de connaissances relatives au monde du travail et aux différents métiers. Oui, ils sont angoissés – à juste titre – par le chômage et notre mission est de les aider. Mais pourquoi se focaliser sur l'entrepreneuriat et pas sur l'ensemble du champ professionnel ? Pourquoi ce métier plutôt qu'un autre ?

Et puis, que met-on derrière l'expression "esprit d'entreprise" ? Quand nous organisons une sortie scolaire et qu'on cherche avec les élèves le meilleur transporteur, quand on monte un projet humanitaire, quand les élèves s’impliquent dans les instances de leur lycée, c'est aussi de l'esprit d'entreprise. Bizarrement, je n'ai pas l'impression que c'est de celui-ci qu'il est question dans les annonces de François Hollande. On semble plutôt très tourné sur le seul secteur marchand et sur la mythification du "chef d'entreprise".


Propos recueillis par Hélène Decommer.