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mardi 30 avril 2013

Affaire Guéant : mais qui connaît Monsieur Van Eervelt ?

                                          Le Nouvel Observateur

Affaire Guéant : mais qui connaît Monsieur Van Eervelt ?

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L'ex-ministre explique le versement de 500.000 euros sur un de ses comptes par la vente de toiles du peintre flamand Andries Van Eertvelt.

Claude Guéant, en mars 2012 à Charleville-Mézières. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)
                                       Claude Guéant, en mars 2012 à Charleville-Mézières. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)
Et soudain Andries Van Eervelt est devenu célèbre ! Grâce à Claude Guéant, nul ne pourra désormais ignorer le nom de ce peintre flamand du 17e siècle (1590-1652), auteur de marines plus ou moins spectaculaires. Alors que des juges s'interrogent sur un éventuel financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par des fonds libyens, l'ancien ministre a en effet expliqué le versement depuis l'étranger de 500.000 euros sur un compte bancaire par la vente en 2008 de tableaux d'Andries Van Eervelt.
Parmi les musées qui présentent son œuvre, le National Maritime Museum de Greenwich (près de Londres) est le plus riche, avec une quinzaine de toiles. Le Louvre ne possède aucun de ses tableaux.
En vente publique, la carrière de Van Eervelt est à géométrie variable. En mai 2010, sa "Bataille de Lépante de 1571" (bataille navale qui vit la victoire des flottes chrétiennes sur la flotte turque) s’est vendue 168.750 euros à Amsterdam. Avant cette vente, elle était depuis les années 1970 la propriété d’une famille anonyme, européenne probablement.

Aucune trace de la vente aux enchères en 2008

En juillet 2011, une autre "Bataille entre Turcs et Chrétiens" a été achetée 93.930 euros. L’œuvre provenait d’une collection privée espagnole. En novembre 2012, toujours à Amsterdam, un tableau du même artiste ("Guerriers dans la tempête") qui avait été acheté chez Christie’s à Londres en juillet 1978, a été revendu seulement 19.000 euros.
Nous n’avons trouvé aucune trace de la vente aux enchères de deux tableaux de Van Eervelt atteignant les sommes évoquées par Claude Guéant pour l’année 2008. Reste que celui-ci a pu les vendre à un marchand ou à un particulier. Mais il serait très étonnant que ceux-ci aient accepté de payer ces tableaux au-delà de la cote du peintre, d’autant qu’aujourd’hui, ce type d’œuvre n’est guère recherché. La marine ne fait plus rêver….
Bernard Géniès - Le Nouvel Observateur 

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