VOEUX 2013 - 10 minutes montre en main. François Hollande a prononcé ce mardi soir 31 décembre des "vœux de combat" pour 2014, ainsi que l'avait promis l'Elysée, avec au cœur de son message, l'emploi et la volonté de convaincre du bien-fondé de la voie suivie, en dépit d'une inversion de la courbe du chômage très incertaine et d'une croissance atone.
À 20h précise, le président de la République a dressé un "bilan succinct de 2013", année particulièrement difficile dont il aura hâte de tourner la page, tout en se concentrant sur 2014 avec des "annonces et des précisions sur un certain nombre de décisions" présentées comme "fortes".
"Je n'ai qu'un objectif : l'emploi"
"Je n'ai qu'un objectif : l'emploi". François Hollande a proposé un "pacte de responsabilité", avec "moins de contraintes" pour les entreprises, afin de "gagner" la "bataille" de l'emploi. "Nous aurons besoin de la mobilisation de tous pour gagner cette bataille" et "c'est pourquoi je propose un pacte de responsabilité aux entreprises. Il est fondé sur un principe simple: moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur leurs activités et, en même temps, une contrepartie: plus d'embauches et plus de dialogue social", a-t-il déclaré.
Les deuxièmes vœux aux Français de son quinquennat ont été enregistrés en fin d'après-midi avant leur diffusion. "François Hollande va s'appuyer sur les premiers résultats enregistrés, sur sa volonté de parvenir à un recul durable du chômage, qui a tout juste commencé à reculer, sur sa volonté que la croissance qui repart tout juste, progresse davantage", avait affirmé à l'AFP un proche du président. Les économistes tablent sur une hausse du PIB de 1% en 2014 après +0,2 en 2013, insuffisante pour permettre une création nette d'emplois, autres que les emplois aidés.
"Intransigeant face au racisme"
Le président François Hollande a aussi promis mardi, dans ses vœux aux Français d'être, "intransigeant face au racisme, face à l'antisémitisme, face aux discriminations".
"Je serai intransigeant face à tout manquement, face au racisme, face à l'antisémitisme, face aux discriminations. La République, elle n'est pas négociable", a déclaré le chef de l'Etat dans une allocution radiotélévisée.
Des impôts devenus "trop lourds"
Le président était également attendu sur le dossier fiscal, devenu au fil des derniers mois confus. François Hollande a ainsi affirmé mardi soir vouloir réduire la dépense publique, en ajoutant qu'il "assumera la responsabilité" du programme d'économies.
"Nous devons faire des économies partout où elles sont possibles", avec notamment les collectivités locales qui doivent voir leurs compétences clarifiées, afin de pouvoir "à terme baisser les impôts", a dit le président de la République, qui a reconnu que les "impôts" étaient "devenus trop lourds". "J'assumerai, moi-même, la responsabilité et le suivi de ce programme d'économies durant tout le quinquennat", a promis François Hollande.
A la "pause fiscale" qu'il avait décrétée à la fin de l'été a répondu cet automne le ras-le-bol fiscal des Français, puis l'annonce d'une "remise à plat du système fiscal" par Jean-Marc Ayrault, au nom de la nécessité d'un environnement fiscal stable et juste. Avec pour résultat un peu plus de flou, sur les contours de la réforme et son calendrier.
"Renforcer" l'Europe
Le président François Hollande a par ailleurs réaffirmé "ce n'est pas en défaisant l'Europe que l'on fera la France de demain" et a annoncé "des initiatives avec l'Allemagne". "Ce n'est pas en défaisant l'Europe que l'on fera la France de demain. C'est en la renforçant qu'elle nous protégera davantage", a déclaré le chef de l'Etat, en abordant les élections européennes de mai prochain.
Désignant, sans les nommer, les eurosceptiques, il a assuré qu'il "ne laisserai(t) pas" sans réponse "ceux qui nient l'avenir de l'Europe, qui veulent retourner dans les vieilles frontières, en pensant qu'elles les mettraient à l'abri, qui veulent sortir de l'euro". François Hollande s'est présenté en "légataire de toutes les générations qui se sont battues pour l'Europe".
"Je prendrai donc, dès le printemps prochain, des initiatives avec l'Allemagne pour donner plus de force à notre Union", a-t-il dit.
Le président a souhaité que les élections européennes soient "l'occasion de promouvoir une majorité politique qui devra être tournée vers l'emploi et la solidarité, et non vers l'austérité et l'égoïsme national".
Lundi à Ryad, devant des chefs d'entreprise français et saoudiens, François Hollande a d'ailleurs pris l'"engagement" d'assurer une "stabilité fiscale et des normes".
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Prochain rendez-vous? Le président est attendu à la mi-janvier, avec la prochaine grande conférence de presse à l'Elysée.
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