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mardi 30 avril 2013

Couple franco-allemand : 60 ans de disputes et de rabibochages

                                               Le Nouvel Observateur

Couple franco-allemand : 60 ans de disputes et de rabibochages

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Retour sur quelques dates-clés d'un bras de fer permanent.

Angela Merkel et l'ancien chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy. (Michel Euler/AP/SIPA)
                                       Angela Merkel et l'ancien chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy. (Michel Euler/AP/SIPA)
Anciens "ennemis héréditaires", la France et l'Allemagnes'appliquent depuis des décennies à leur rapprochement au nom de la construction européenne. Une démarche souvent parsemée d'embûches, de disputes et de couacs.
Les attaques du Parti socialiste français contre la chancelière Angela Merkel n'en sont que les exemples les plus récents. En voici quelques-uns des plus mémorables.
  • 1954 : la France rejette le projet de la Communauté européenne de défense, qui préconisait la création d'une armée européenne intégrant une armée allemande.
  • 1965-66 : le général de Gaulle pratique "la politique de la chaise vide", suspendant la participation de la France au Conseil des Ministres de la Communauté économique européenne (CEE). Parmi les dossiers qui bloquent : la Politique agricole commune (PAC). Paris veut l'accélérer et l'Allemagne la freiner.
  • 1982-83 : tensions entre le président français François Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl. Paris pratique une politique keynésienne et un laxisme budgétaire qui conduit à l'inflation, ce qui pousse ses partenaires, dont l'Allemagne, à des réajustements au sein du Système Monétaire Européen (SME). En 1983, le président socialiste, sous la pression de ses partenaires, finit par opter pour la rigueur.
  • 1989 : discordes entre Helmut Kohl et François Mitterrand sur la réunification allemande. Le président français effectue même, après la chute du Mur de Berlin, une visite officielle en RDA, du 20 au 22 décembre 1989, où il déclare : "République démocratique allemande et France, nous avons encore beaucoup à faire ensemble". La RFA et la RDA scelleront officiellement leur réunification le 3 octobre 1990.
  • 1992 : nouvelles crispations entre Helmut Kohl et François Mitterrand, notamment sur la future monnaie unique, avant la signature du Traité de Maastricht, en 1992, les Allemands insistant sur l'indépendance de la future Banque Centrale Européenne - sur le modèle de la Bundesbank -, tandis que les Français veulent mettre l'accent sur un gouvernement économique commun.
  • 2000 : tensions entre le président français Jacques Chirac et le chancelier Gerhard Schröder, qui n'avait pas caché, à son arrivée au pouvoir en 1998, son penchant pour un rapprochement avec la Grande-Bretagne de Tony Blair. Le sommet de Nice fin 2000 - censé préparer le futur élargissement de l'Union européenne aux pays d'Europe de l'est - se solde par un bras de fer entre Paris et Berlin, remporté par l'Allemagne. Berlin obtient la prise en compte de son nouveau poids démographique depuis la réunification par la clause stipulant que les votes du Conseil devront au moins représenter 62% de la population européenne pour être validés (appelé "le filet démographique").
  • 2008 : désaccords entre la chancelière Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy, qui trouvait à son arrivée au pouvoir l'amitié franco-allemande "ringarde". Le projet de Nicolas Sarkozy d'"Union méditerranéenne" se heurte en 2008 à la résistance de Berlin, qui oblige le président français à battre en retraite et à rebaptiser son projet : "Union pour la Méditerranée".
  • Septembre 2008 : au début de la crise financière, Nicolas Sarkozy tente d'organiser une riposte européenne, tandis qu'Angela Merkel temporise. Le président français ironise sur la prudence allemande par cette fameuse phrase : "la France agit, l'Allemagne réfléchit". Paris et Berlin s'opposent à de maintes reprises sur les solutions pour résoudre la crise de l'euro et ce n'est qu'à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy en 2011-2012 que les deux dirigeants semblent trouver leur rythme.
  • 2011-2012 : le futur président français François Hollande, alors candidat socialiste, vient à Berlin en décembre 2011 soutenir ses amis du Parti social-démocrate (SPD) dans leur volonté de battre Angela Merkel aux élections législatives allemandes de l'automne 2013. Echange de bons procédés : la chancelière va en France soutenir le président de droite sortant, Nicolas Sarkozy.
(Avec AFP)

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