MÉDIAS - "La relation franco-allemande est essentielle" pour le gouvernement allemand, a affirmé lundi un porte parole d'Angela Merkel, soulignant que "ce qui compte pour (Berlin), c'est l'action du gouvernement" français.
Une tentative d'apaisement dénotant avec les commentaires des éditoriaux de la presse allemande lundi, qui acceuille avec un mélange de raillerie et d'indifférence les critiques du Parti socialiste français contre la chancelière Angela Merkel, accusée de mener une politique "égoïste" en Europe.
"Le parti socialiste au pouvoir en France a fait une découverte formidable: l'Allemagne est coupable de tout", se moquait par exemple le quotidien économiqueHandelsblatt lundi matin.
Qualifiant de "pauvre et dénué d'ambition" le projet de texte du parti socialiste, où Angela Merkel était qualifiée de "chancelière de l'austérité" affichant une "intransigeance égoïste", le Handelsblatt y voit une manifestation de la "panique et des divisions" qui règnent au PS. La seule chose qui les réunit encore "c'est de se trouver la chancelière allemande comme ennemi commun", commente-t-il.
Pour le quotidien Berliner Zeitung, le gouvernement français paye surtout sa perte d'influence en Europe. "Les socialistes promettaient il y a quelques temps de montrer la voie à l'Europe. Cela sonne, un an après la conquête de l'Élysée, comme une plaisanterie", avance le journal. Si l'Allemagne "concentre les ressentiments de ses partenaires sur elle (c'est parce qu'elle) tient seule les rênes", ajoute-t-il.
Vers une multiplication des attaques à l'"emporte-pièce" ?
Pour le Süddeutsche Zeitung (étiqueté centre gauche), les attaques contre la chancelière s'expliquent par la perspective des législatives allemandes dans cinq mois. "Le 22 septembre (date du scrutin) les Allemands ne voteront pas que sur la composition du prochain Parlement, mais aussi sur le sort de nombre d'autres pays. C'est pourquoi l'Europe veut se mêler à la campagne électorale allemande", suggère le journal.
Il faut donc s'attendre à voir se multiplier les attaques à l'"emporte-pièce", où la chancelière allemande sera décrite comme une personne "sans cœur", "refusant l'argent" à des "Etats en crise qui n'auraient besoin que d'un bon plan de relance pour sortir de l'ornière". Des attaques ineptes et qui politiquement "aideront Merkel (car) les Allemands sont dans leur grande majorité sceptiques face aux plans d'aide et plébiscitent la politique de la chancelière", rappelle le quotidien bavarois.
Par ailleurs, les opinions publiques des pays d'Europe du sud ne sont pas dupes, poursuit le Süddeutsche Zeitung: "Les sondages montrent qu'en France comme en Espagne la majorité des gens tiennent leur propre classe politique pour responsable de la crise. La majorité sait très bien que les dettes n'ont pas été creusées par l'Allemagne et que ces dettes, couplées à une absence de modernisation, sont la raison de la récession", conclut-il.
Le PS calme le jeu
En France cette fois, après le début de la polémique samedi, les cadres du PS ont eux tenté d'apaiser les esprits lundi matin. "Oui au débat avec l'Allemagne, non au pugilat", a ainsi résumé Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, sur Europe1:
De son côté, Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, n'apprécie pas l'idée de "confrontation" entre les deux pays. "La relation entre france et l'Allemagne, c'est le compromis":