Un point de vue pertinent sur le fameux "jour de
dépassement" .......
Piero Martin, perplexe.
7 h ·
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Il paraîtrait qu'à partir d'aujourd'hui on vivrait "à crédit" sur Mère nature (sic), "ayant consommé toutes les ressources qu'elle pourrait produire en un an". C'est ce que nous rabâche tous les ans l'ONG Global Footprint Network avec son "jour du dépassement".
Il paraîtrait donc qu'"il faudrait 1,7 Terre pour subvenir aux besoins de l'humanité". C'est donc le fond de ce discours culpabilisant chaque année. Mais cette assertion détient-elle une once de vérité ?
Passons sur le 1,7 et les calculs bien particuliers (http://www.slate.fr/…/105535/jour-depassement-methode-calcul / http://www.liberation.fr/…/jour-du-depassement-une-equation…).
Aussi, les besoins de l'humanité sont ils vraiment satisfaits ? Tous les habitants de cette planète disposent-ils de ce qu'il faut pour vivre (se nourrir, se loger, etc) ? Non. Non. Non.
En fait le tableau est autre: oui il y a un énorme gâchis, une énorme quantité de ressource est utilisée aujourd'hui, en plus souvent de façon catastrophique (pollution etc), mais tout ça n'a pas vocation à répondre aux besoins de l'humanité.
Parce que le monde d'aujourd'hui est régi par les lois du capitalisme, par les rapports sociaux de production capitaliste. Or la production capitaliste n'est pas d'abord guidée par la satisfaction de tous les besoins, mais par la rentabilité. Une production (d'un service, d'un produit, ou autre) n'est lancée que si elle est profitable, rentable (voire même si elle est plus rentable que le voisin), ce qui n'est pas synonyme de satisfaction de tous les besoins. Car pour être rentable, il suffit parfois de ne satisfaire qu'une partie des besoins de l'humanité.
L'aspect important à saisir est que, guidée par la rentabilité (le taux de profit), la production capitaliste tend à produire toujours plus (plus grande quantité pour des coûts de production unitaires plus faibles), ce qui consomme donc toujours plus de ressources. Mais alors à qui la faute ?
Est-ce la responsabilité de l'humanité entière qui consommerait trop (version de la "société de consommation) ?
Ou est-ce la responsabilité de ceux qui, dans ces rapports de production capitaliste, détiennent les moyens de production: les capitalistes (les patrons, les entrepreneurs, ceux qui détiennent les matières premières, les usines, les machines, etc) ?
Alors que faire ? Moins consommer / la décroissance, etc ? Non. Ce n'est pas sur "la consommation" qu'il faut s'attarder, mais bien sur la production. C'est bien la production qui organise la société. Il est logique qu'une société qui produit toujours plus, consomme toujours plus; et non ce n'est pas parce que les gens voudraient toujours plus consommer que l'on produit toujours plus.
Alors oui, que faire ? Changer la production.
En finir avec les rapports sociaux de production actuels. En finir avec le capitalisme, avec la propriété privée des moyens de production et donc avec la concurrence, la course la rentabilité, la production toujours plus grande et décorrélée de la satisfaction des besoins de l'humanité.
Aller vers une production entièrement guidée par la satisfaction des besoins de l'humanité, et pour se faire, s'approprier collectivement les moyens de production.
Un commentaire
Lilian Oukoloff
Dans " Tout peut changer," de Naomi Klein , elle explicite les liens entre capitalisme et changement climatique, loin des idées reçues, de manière claire et argumentée. Elle a mené un véritable travail d’enquête, allant dans les tréfonds des séminaires climatosceptiques, ceux de la géoingénierie et des droits des autochtones. Surtout, elle part des bases pour réexpliquer ce qu’on sait ou que l’on croit savoir.
Elle expose dans ce livre les recherches qui ont fondé sa thèse principale: la cause principale du changement climatique est le système capitaliste. Son corollaire est que pour lutter contre le dérèglement climatique, il faut lutter contre ses causes et non ses conséquences. Car s’attacher uniquement à guérir les conséquences du réchauffement climatique, en inventant de nouvelles techniques pour que l’homme puisse continuer à surproduire et surconsommer, aggraverait le problème au lieu de le résoudre. Il faut abandonner le capitalisme pour réinventer un modèle politique, économique et social propice à la cohabitation des hommes avec leur environnement. Je vous conseille la lecture de ce passionnant livre à vous tous , même aux écologistes de la dernière heure !
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