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vendredi 10 août 2018

ARGENTINE : LA LUTTE POUR LE DROIT A L'AVORTEMENT CONTINUE APRES LE REJET DU SENAT



ARGENTINE : LA LUTTE POUR LE DROIT A 

L'AVORTEMENT CONTINUE APRES LE REJET DU SENAT



38 sénateurs argentins contre 31 et 2 abstentions donc rejeté le droit à l'avortement. Ce sont donc 40 sénateurs, en grande majorité des hommes, âgés pour la plupart de 50 à 75 ans, qui, en raison de leur idéologie réactionnaire et religieuse ou par opportunisme pour ne pas mécontenter leurs électeurs influencés par l'Eglise, auront refusé à des millions de femmes le droit de disposer de leur corps.
Il faut souligner que ce sénat ne représente pas du tout la population d'Argentine. Il n'est pas élu à la proportionnelle : chacune des 24 provinces qui composent l'Argentine a droit à trois représentants. Par exemple, la province de la Rioja, 300 000 habitants, a autant de représentants au sénat que celle de Buenos Aires qui en compte 15 millions...
Nous pouvons être certains que les centaines de milliers de femmes qui se sont mobilisées n'en resteront pas là.

                     

Argentine : après plus de seize heures de débats, le Sénat rejette la légalisation de l’avortement

Une majorité de sénateurs ont dit non, jeudi matin, à un texte autorisant l’IVG pendant les quatorze premières semaines de grossesse.
LE MONDE |  • Mis à jour le 


Peu avant trois heures du matin en Argentine, les sénateurs ont rejeté, jeudi 9 août, après plus de seize heures de discussions, la légalisation de l’avortement dans le pays du pape François, mettant un terme, du moins temporairement, aux espoirs des organisations féministes.
Trente-huit sénateurs ont dit non au texte prévoyant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) pendant les quatorze premières semaines de grossesse, trente et un ont voté en sa faveur et deux se sont abstenus, selon les résultats officiels.
Le Sénat est plus conservateur que l’Assemblée, qui avait adopté le texte le 14 juin.
Le vote a été accueilli par des feux d’artifice et des cris de joie par les militants anti-IVG rassemblés à Buenos Aires devant le Parlement, où se déroulaient les débats depuis mercredi. A l’autre extrémité de la place du Congrès, les mines étaient dépitées, les larmes coulaient sur les visages des partisans de la légalisation de l’avortement. « Souvenez-vous de ces noms », lançait une jeune femme en regardant sur un téléviseur s’afficher les noms des sénateurs qui ont rejeté le texte, pourtant approuvé par les députés en juin.
Toute la journée de mercredi, les foulards verts, symboles de la lutte pour le droit à l’avortement, ont été agités sur la place du Congrès, avec l’espoir, même infime, que la loi soit adoptée.
Notre journaliste Angeline Montoya était sur place :
Les organisatrices du rassemblement pour le droit à l' annoncent deux millions de personnes, le double du 14 juin. Mais la pression de la rue ne sera sans doute pas suffisante : plus personne, ici, ne croit à un vote positif.
Mais le 9 août ne restera pas dans l’histoire du pays sud-américain comme la date de la légalisation de l’avortement.
Après l’annonce du résultat, une poignée de manifestants pro-IVG isolés ont incendié des palettes contre une des deux rangées de grilles séparant les deux camps, et ont lancé des pierres sur les policiers antiémeutes. La police a riposté par des tirs de canon à eau et de grenades lacrymogènes.

« Système de démocratie directe »

Le 14 juin, à la Chambre des députés, le texte avait été adopté de justesse par 129 voix pour et 125 contre. Le Sénat est plus conservateur, car chacune des 24 provinces dispose de trois représentants, quel que soit son poids démographique. La capitale et la province de Buenos Aires, plus favorables à l’IVG, y sont sous-représentées alors qu’elles abritent plus du tiers de la population du pays.
Le « non » l’ayant emporté, il faudra probablement attendre 2020 avant que la question de l’avortement puisse de nouveau être examinée par le Parlement. Le député de la coalition gouvernementale Cambiemos (« Changeons ») Daniel Lipovetzky évoque toutefois la possibilité de convoquer un référendum. « Quand les députés pensent d’une manière et les sénateurs d’une autre. Cela mérite peut-être un système de démocratie directe. C’est possible qu’on le propose. »


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