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vendredi 29 décembre 2017

Un corridor humanitaire aérien entre la Libye et l'Europe

29 décembre 2017

Un corridor humanitaire aérien entre la Libye et l'Europe

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Les deux appareils C-130 de l'aéronautique italienne sont arrivés à l'aéroport militaire de Pratica di Mare, aux portes de Rome, vendredi 22  décembre au soir. A leur bord se trouvaient les 162 premiers réfugiés en provenance de Libye à ne pas arriver par la mer. Des femmes, des enfants, des personnes âgées, des malades – les plus vulnérables parmi ceux attendant dans les centres de rétention libyens –, sélectionnés par des agents du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, sur la base d'un accord entre le gouvernement de Tripoli et celui de Rome, avec la participation de l'Eglise italienne.
Reçus sur le tarmac de l'aéroport par le ministre de l'intérieur, Marco Minniti, et le président de la conférence épiscopale italienne, Gualtiero Bassetti, après un rapide contrôle médical, ils ont été acheminés vers le réseau d'accueil des communes et des paroisses. Déjà munis du droit d'asile et donc considérés comme des réfugiés, ils vont pouvoir bénéficier d'une aide économique, d'une formation professionnelle et de la scolarisation pour les enfants. Selon le ministre de l'intérieur, le " couloir humanitaire " mis sur pied en cette fin d'année devrait concerner, au cours de 2018, environ 10 000 personnes présentes dans des centres de rétention en Libye. Elles seront accueillies en Italie mais aussi dans les autres pays européens qui décideront d'ouvrir leurs portes. " Il y a six mois, quand sur les côtes italiennes sont arrivées, en une seule journée, 26 embarcations chargées de migrants, personne ne l'aurait cru possible ", a affirmé le ministre, qui a parlé d'une " journée historique ".
Des mois de polémiquesIl fallait d'abord, selon lui, contenir le flux de migrants en aidant la Libye à contrôler ses frontières en mer et commencer à procéder au rapatriement vers les pays d'origine des migrants – 30 000 renvois prévus dans le courant de 2018. Avec l'envoi de militaires italiens à la frontière entre le Niger et la Libye, autre décision prise ces derniers jours par le gouvernement de Paolo Gentiloni, la stratégie italienne se concrétise.
Après plusieurs mois de polémiques sur les accords très controversés conclus par l'Italie avec le gouvernement libyen et divers acteurs locaux, le ministre de l'intérieur italien peut mettre en avant le succès de son action pour arrêter l'afflux de migrants. Entre 2016 et 2017, au 22  décembre, les arrivées de migrants sur les côtes italiennes ont baissé de 33,85 %. Depuis le 1er  janvier, ils ont été presque 119 000 contre les 180 000 de l'année précédente. Et même si les arrivées continuent – plus de 400 migrants secourus en mer ces derniers jours et acheminés vers des ports en Italie –, ces " couloirs humanitaires " aériens semblent une façon de mieux affronter le phénomène.
En  2016, c'est la Fédération des églises évangéliques italiennes et la communauté catholique de Sant'Egidio qui avaient donné le coup d'envoi en faisant arriver directement en avion, du Liban, des réfugiés syriens. Au total, un millier de personnes sont arrivées en Italie de cette façon, ces deux dernières années. En novembre, un autre corridor humanitaire a été ouvert à partir de camps de réfugiés en Ethiopie avec, comme pour la Libye, l'Eglise catholique en première ligne.
S. A. (Rome, correspondance)
© Le Monde

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