Stavros Konstantakopoulos. Quarante ans de lutte et la victoire au bout
Stavros Konstantakopoulos, membre du comité central de Syriza, professeur de sciences politiques, était l’un des principaux moteurs de la réussite de la gauche radicale en Grèce.
Il était une source inépuisable de contacts et d’idées pour les journalistes de l’Humanité qui depuis six ans ont couvert la crise qui secoue la Grèce. Notre ami et camarade de lutte, le politologue Stavros Konstantakopoulos s’en est allé brutalement vendredi soir, à l’âge de 57 ans, victime d’une crise cardiaque. Né à Athènes en 1958, il était tout à la fois membre du comité central de Syriza, syndicaliste, coordinateur de l’université Panteion à Athènes, et chroniqueur régulier dans certains journaux de gauche grecs. Ses analyses étaient toujours d’une finesse et d’une intelligence précieuses. Il était enthousiaste, ces dernières semaines, il rêvait d’un front populaire en citant les grandes grèves de 1936 en France…
Il y a une semaine encore, à la table d’un café, il nous parlait « d’orgueil retrouvé, d’un orgueil qu’on avait fini par oublier ». Mais il restait toujours lucide, s’interrogeant notamment sur les risques d’absorption par l’État des cadres de Syriza, fragilisant le parti. Il intervenait souvent dans les colonnes de l’Humanité (voir l’édition du 30 décembre 2014), ce journal qu’il avait vendu à la criée quand il vivait en France, dans les années 1980. Alors étudiant en sciences politiques à l’université Paris-II, il y obtiendra un doctorat d’État sur la théorie sociale de Tocqueville, avant de rentrer en Grèce, où il prendra son premier poste de professeur de sociologie à l’université de Crête, en 1992. Gramscien convaincu, Stavros alliait le discours à la praxis comme personne, à l’image d’une vie dédiée au militantisme. Tout d’abord lié à la jeunesse du Parti communiste grec de l’intérieur, il suivra les différents courants refondateurs en Grèce, jusqu’à son engagement dans Synaspismos et Syriza.
Stavros aimait par-dessus tout la jeunesse, et la jeunesse l’aimait. Les multiples réactions de ses élèves sur le site de l’université Panteion le montrent bien. Les obsèques de notre ami auront lieu aujourd’hui, avec une première cérémonie dans un cimetière d’Athènes, avant que son corps ne soit transféré au cimetière d’Akrata, dans le Péloponnèse, région d’origine de sa mère. Nous envoyons toutes nos condoléances à sa famille et à ses amis les plus proches.
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