En Europe, le chômage baisse et le recul des prix s'atténue |
Dans la zone euro, le taux de chômage s'est établi à 11,3 % en février 2015, en baisse par rapport au taux de 11,4 % de janvier 2015 et à celui de 11,8 % de février 2014, selon les données publiées mardi par l'office européen chargé de l'information statistique, Eurostat. Il s'agit du taux le plus faible enregistré dans la zone euro depuis mai 2012. Dans l'Union européenne (UE), le taux de chômage s'est établi à 9,8 % en février 2015, en baisse par rapport au taux de 9,9 % de janvier 2015 et à celui de 10,5 % de février 2014. Il s'agit du taux le plus bas enregistré dans l'UE depuis septembre 2011. Eurostat estime qu'en février 2015, 23,887 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage dans l'Europe des Vingt-Huit, dont 18,204 millions dans la zone euro. Parmi les Etats membres, les taux de chômage les plus faibles en février 2015 ont été enregistrés en Allemagne (4,8 %) ainsi qu'en Autriche (5,3 %), et les plus élevés en Grèce (26,0 % en décembre 2014) et en Espagne (23,2 %). En France, le taux de chômage a été en février de 10,6 %. (Lire l'article de Marie Charrel : "Le chômage handicape la reprise européenne") |
L'inflation est restée négative en mars dans la zone euro avec un taux annuel à – 0,1 %, mais la baisse des prix a ralenti par rapport à janvier et février, selon une première estimation publiée mardi par Eurostat. Après – 0,6 % en janvier et – 0,3 % en février, le ralentissement de la baisse des prix observé en mars éloigne les craintes de déflation, un bon signe pour la Banque centrale européenne. |
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Grèce : réformes en suspens |
Le plan de réformes grec, qui devait être adopté cette semaine pour que le pays obtienne un peu d'oxygène financier de ses créanciers, a pris de nouveau du retard, mais le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a assuré lundi soir chercher "un compromis honnête" avec les créanciers du pays. Le plan grec a été débattu tout le week-end à Bruxelles par le "groupe de Bruxelles", composé du Fonds monétaire international, de la Banque centrale euroépenne, de l'Union européenne, du Mécanisme européen de stabilité, et de la Grèce elle-même. Mais lundi, contrairement aux espérances, les discussions techniques semblaient loin d'être achevées, et la perspective d'une adoption dans les prochains jours au niveau d'un Eurogroupe s'est envolée, le calendrier n'étant de surcroît pas très favorable avec les fêtes de Pâques. Le porte-parole du ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a constaté lundi à Berlin qu'il n'y avait pas de rendez-vous pour un nouvel Eurogroupe et que "la balle [était] dans le camp de la Grèce", qui "n'a pas fourni la liste". Berlin s'est dit cependant très désireux de "faire aboutir avec succès ce programme, ensemble avec la Grèce". Plus généralement, il semble qu'à Bruxelles certains négociateurs aient ressenti une absence de bonne volonté de la part des Grecs. (Lire l'article d'Adéa Guillot : "Grèce : les points de blocage des négociations") |
Ces derniers ont laissé fuiter lundi une liste finalement plutôt précise de ce qui avait été mis sur la table ce week-end : nouvelles prévisions macroéconomiques pour 2015, projets de réformes structurelles, réformes fiscales, projets de privatisations, le tout dûment chiffré et censé rapporter 3,7 milliards d'euros net par an, tout en préservant les "lignes rouges" du gouvernement sur les aspects sociaux des réformes. Athènes, parmi les privatisations, semble désormais accepter celle de 67 % du port du Pirée, convoités par les Chinois. |
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Accord franco-allemand sur les drones et satellites militaires |
La France et l'Allemagne se sont mises d'accord sur la réalisation du troisième satellite militaire d'observation du programme français, CSO (Composante spatiale optique), après près de dix ans de négociations, a-t-on indiqué au ministère de la défense français. Cet accord – qui s'accompagne d'une autre avancée, sur le futur drone de surveillance européen entre Berlin, Paris et Rome – devrait être officialisé mardi à l'occasion du conseil des ministres franco-allemand à Berlin et devra encore être validé par le Bundestag. Dans les faits, l'Allemagne s'est engagée à financer aux deux tiers le satellite, soit 200 millions sur les 300 millions d'euros. En échange, elle aura accès à "un certain pourcentage de droits d'accès aux images" des trois satellites, destinés à succéder aux actuels satellites Hélios II. |
Les industriels allemands pointent un retour industriel faible pour l'Allemagne, le troisième satellite devant être majoritairement construit à Toulouse. D'où l'importance pour Berlin du futur drone européen de surveillance MALE (moyenne altitude-longue endurance) qui devrait permettre un rééquilibrage dans le partenariat industriel franco-allemand et dont le calendrier devrait être précisé également mardi lors du conseil franco-allemand. "Depuis un mois, on a une copie commune France- Allemagne-Italie sur le drone qu'on veut pour succéder au drone américain Reaper" à horizon 2025, dit-on à Paris. "Il y a un besoin opérationnel commun." Lors d'une conférence à la mi-mars, Jean-Yves Le Drian avait annoncé qu'un accord de principe sur le lancement des études du drone MALE serait signé lors du Salon aéronautique du Bourget en juin. Une étude de faisabilité, qui représentera 60 millions d'euros, sera signée d'ici à la fin de l'année, précise-t-on au ministère de la défense. |
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L'avenir de MoryGlobal en question |
La justice examine mardi la demande de liquidation de MoryGlobal (ex-Mory Ducros), lors d'une audience sans grand suspense en l'absence de projet de reprise pour le transporteur aux 2 150 salariés, bientôt licenciés pour motifs économiques. Une audience à huis clos est prévue à 14 h 30 au tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), lequel avait placé la société en redressement le 10 février, avec une période d'observation de six mois. La liquidation sera prononcée mardi, ou la décision, mise en délibéré. Mais la seconde option ne ferait que retarder l'inéluctable pour une société ayant subi en 2014 une perte nette de 43 millions d'euros. |
Une entreprise en liquidation judiciaire doit immédiatement cesser son activité, sauf si le tribunal accorde un sursis de trois mois, renouvelable une fois. En outre, les contrats de travail sont rompus dans les vingt et un jours qui suivent le jugement prononçant la liquidation, lorsqu'est prévu un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), ce qui sera le cas pour MoryGlobal. |
TEXTOS |
Finance : les Etats-Unis ont porté un nouveau coup de canif au secret bancaire suisse en annonçant lundi la première participation d'une banque helvète à un vaste plan de lutte contre l'évasion fiscale. Sise à Lugano, la BSI est devenue lundi la première à s'engager dans cette voie, a annoncé le ministère de la justice, qui mène des négociations en parallèle avec d'autres établissements helvètes. La banque a ainsi accepté de verser 211 millions de dollars d'amende pour avoir abrité les comptes de contribuables américains "en sachant qu'ils n'étaient pas déclarés aux Etats-Unis".
Multinationales : les députés ont adopté lundi en première lecture une proposition de loi PS contraignant les multinationales à prévenir les atteintes aux droits humains et à l'environnement de leurs sous-traitants étrangers, un texte attendu par les ONG mais critiqué par le patronat.
Distribution : le PDG de la filiale française du groupe suisse Nestlé, Richard Girardot, dénonce au Figaro les méthodes de la grande distribution avec ses fournisseurs.
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Foxconn : le géant de la technologietaïwanais, numéro un mondial de la sous-traitance électronique, a dégagé des profits record en 2014 grâce au succès de l'iPhone 6 qu'il assemble dans ses usines chinoises. Le bénéfice net est ressorti en hausse de 22,3 %, à 130,5 milliards de dollars taïwanais (38,6 milliards d'euros), pour un chiffre d'affaires en hausse de 6,6 % seulement, à 4 200 milliards TWD.
France : la consommation des ménages en biens s'est quasiment stabilisée en février à 0,1 %, après trois mois consécutifs de hausse, a annoncé mardi l'Insee.
Turquie : l'économie turque a confirmé son fléchissement en 2014 en enregistrant une croissance de 2,9 %, en deçà des prévisions du gouvernement islamo-conservateur à deux mois des législatives du 7 juin, a annoncé mardi l'Institut turc de la statistique (TUIK).
Transport : la commission d'enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, vers l'Espagne, a rendu un avis défavorable sur la déclaration d'utilité publique de ces projets, a annoncé lundi la préfecture d'Aquitaine.
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300 millions de dollars |
L'allemand Allianz estime que les assureurs vont devoir débourser cette somme (soit 277 millions d'euros) après la catastrophe de l'Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings qui s'est écrasé dans les Alpes françaises avec 150 personnes à bord, a appris lundi Reuters de sources internes au secteur de l'assurance. Ce chiffre, qui représente environ 20 % des primes du marché mondial de l'assurance aéronautique, fournit une première indication aux compagnies, plus de 30, qui vont devoir partager le fardeau financier de la catastrophe, manifestement provoquée à dessein par le copilote. Cette estimation inclut la perte de l'avion, évaluée à environ 6,5 millions de dollars, les opérations de secours et de recherche, les frais juridiques et l'indemnisation des proches des victimes. |
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Erosion du tissu productif en France : causes et remèdes
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La désindustrialisation de la France, et plus généralement les difficultés des secteurs exposés à la concurrence internationale, révèlent des tendances œuvrant en France et en Europe depuis plus de dix ans. En effet, si le moment proprement financier de la crise commençant en 2007 est le résultat de l'explosion de la bulle immobilière américaine, l'ampleur de son impact sur l'économie européenne ne peut se comprendre que par des fragilités auparavant ignorées.
Dans « Erosion du tissu productif en France : Causes et remèdes », Document de travail de l'OFCE n° 2015-04, écrit avec Michel Aglietta, nous proposons une synthèse des facteurs à la fois macroéconomiques et microéconomiques de cette dérive productive. Cette synthèse est nécessaire. En effet, avant de proposer des changements de politique pour la France, il convient de construire un diagnostic cohérent sur les grandes tendances des échanges internationaux mais aussi sur la réalité du tissu productif français.
Les divergences européennes
Le point de départ est l'étonnante divergence européenne. Les deux plus grands pays de la zone euro, l'Allemagne et la France, ont connu une divergence inédite depuis le milieu des années 1990. Les prix immobiliers ont été multipliés par 2,5 en France alors qu'ils sont restés stables en Allemagne, avec deux conséquences négatives côté français : un coût de la vie élevé pour les salariés et un investissement immobilier des entreprises en chute libre. Les salaires allemands sont aujourd'hui 20 % plus bas que les salaires français du fait de la modération salariale instaurée outre-Rhin afin d'y gérer les conséquences de la réunification. Enfin, jusqu'à la crise, les taux d'intérêt réels de court terme (qui tiennent compte des écarts d'inflation) ont été plus faibles en France ou en Espagne d'environ 1 point de pourcentage par rapport à l'Allemagne. Ce changement du prix des facteurs de production (taux d'intérêt réel plus élevés et salaires plus bas en Allemagne par rapport à la France) n'a pas entraîné une substitution plus importante du capital au travail en France. Le taux d'investissement diffère peu entre la France et l'Allemagne, et il est plutôt stable dans les deux pays. De plus, d'autres indicateurs, comme le nombre de robots, indiquent au contraire la moindre modernisation du tissu productif français. Ainsi, ces changements dans le prix des facteurs ne se sont pas traduits par un ajustement des tissus productifs, mais par une divergence insoutenable des balances courantes...
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Lu sur le blog de l'OFCE |
TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Investissement, emploi : ce que veut faire Manuel Valls |
Le Figaro économie : Nestlé : le PDG France s'en prend aux distributeurs |
Financial Times : Les rapprochements mondiaux entre entreprises rapportent 811 milliards de dollars |
The Wall Street Journal : La BCE face à une pénurie d'obligations |
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