La trêve à nouveau violée dans l'est de l'Ukraine
Par par Natalia Zinets | Reuters –Reuters/Reuters - Convoi de véhicules de l'armée ukrainienne se retirant de la région de Debaltseve. Trois membres des forces gouvernementales ont été tués au cours de ces dernières vingt-quatre heures
par Natalia Zinets
KIEV (Reuters) - Trois membres des forces gouvernementales ont été tués ces dernières vingt-quatre heures dans l'est de l'Ukraine malgré le cessez-le-feu censé être entré en vigueur le 15 février, a fait savoir vendredi l'état-major ukrainien après deux jours consécutifs sans pertes.
Après cette accalmie, les forces gouvernementales avaient entamé jeudi le retrait de leurs armes lourdes déployées sur la ligne de front, deuxième point des accords de Minsk II conclu le 12 février sous l'égide de la France et de l'Allemagne, dont la mise en oeuvre dépendait du respect du cessez-le-feu.
Parlant d'une situation "relativement calme" cette nuit le long de cette ligne, Anatoli Stelmakh, porte-parole de l'armée ukrainienne, a toutefois signalé plusieurs attaques des séparatistes. Outre les trois morts, sept blessés ont été signalés dans les rangs des forces gouvernementales.
Ces nouveaux affrontements n'ont pas empêché la poursuite du retrait des armes lourdes mais "des effectifs et des ressources suffisants restent le long de la ligne de front au cas où les terroristes et les forces qui les soutiennent violeraient le cessez-le-feu", a déclaré un représentant du ministère de la Défense.
Malgré la trêve, les miliciens prorusses ont poursuivi la semaine dernière leur offensive à Debaltseve, ville stratégique qu'ils ont conquise le 18 février. Depuis cette victoire, ils assurent vouloir respecter le cessez-le-feu et ont entamé mardi le retrait de leurs armes lourdes.
Kiev les soupçonne toutefois de vouloir pousser leur avantage jusqu'à Marioupol, ville portuaire de 500.000 habitants sur le littoral de la mer d'Azov. Les puissances occidentales ont quant à elles averti qu'une reprise de l'offensive dans le Donbass, que le Kremlin nomme désormais "Nouvelle Russie", entraînerait un alourdissement des sanctions.
"Même dans le scénario le plus optimiste (...), la menace militaire de l'Est perdurera malheureusement", a estimé vendredi le président ukrainien Petro Porochenko dans un discours télévisé prononcé à l'Université nationale de la Défense.
(Avec Pavel Polityuk, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Guy Kerivel)
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