Meeting du POI à Dreux avec Daniel Gluckstein : “Les peuples auront le dernier mot”
“Les peuples auront le dernier mot”
C’est ainsi que le meeting départemental du POI a été présenté dans la presse locale, qui a insisté sur le fait que c’est le seul parti à tenir meeting :
« Le Parti ouvrier indépendant ne présente pas de candidats aux élections départementales en Eure-et-Loir. Mais il est l’un des seuls partis à organiser un meeting (…) qui ne s’inscrit pas dans une perspective de campagne électorale locale. Mais gageons que l’on y évoquera des sujets comme l’hôpital, l’A 154 ou les rythmes scolaires, et pas seulement la Grèce, l’euro et la troïka. »
La journaliste a vu juste, comme le relate le compte rendu de la discussion engagée avec les soixante participants au meeting.
Laissons encore à L’Echo républicain le soin de commenter le meeting et d’en présenter l’assistance :« FRATERNISATION. Le Parti ouvrier indépendant (POI) et le Front de gauche ne sont pas toujours sur la même longueur d’ondes. On l’a vu à Dreux, aux dernières élections municipales. Chacun des deux partis avait monté sa propre liste, malgré des tentatives de fonder une équipe commune. Mais il arrive que les militants se retrouvent tous ensemble dans les grandes occasions. Cette occasion, c’est Daniel Gluckstein qui l’a provoquée, vendredi soir. Le secrétaire national du POI était à Dreux pour un débat avec les militants. Un étage plus bas, le Front de gauche et les représentants d’Europe Ecologie étaient en réunion. Ils ont grimpé l’escalier comme un seul homme à la fin de leur réunion, pour débattre avec Daniel Gluckstein. Entre l’avenir de l’hôpital et le combat contre l’autoroute A 154, ils avaient de bonnes raisons de fraterniser. »
« PAS DE POI. Pas l’ombre d’un candidat du Parti ouvrier indépendant aux élections départementales. Non que le POI boude les départements, c’est encore une strate du millefeuille administratif qu’il respecte. Il l’avait d’ailleurs prouvé aux dernières cantonales en présentant des candidats sur tous les cantons. Mais cette fois, il fallait choisir entre une campagne électorale pour un enjeu à court terme et une bataille contre la loi Macron, avec l’espoir d’un commencement de soulèvement des salariés, le 9 avril, sous la bannière intersyndicale si rare rassemblant FO, la CGT et SUD. Un choix cornélien qui a vite été tranché au sein du POI départemental. »
Plus de la moitié de l’assemblée était composée
de responsables syndicaux locaux et départementaux,
de FO et de la CGT, et de nombreux délégués
d’entreprises publiques ou privées.
Normal que l’appel FO-CGT-SUD au 9 avril
ait été largement débattu.
- « L’unité des hospitaliers, avec leurs syndicats et unions locales FO et CGT, a empêché la fermeture des urgences de chirurgie, puis des lits de pneumologie. Mais Touraine vient d’écrire une lettre à tous les directeurs d’hôpitaux, dans laquelle elle déclare ouvertement continuer la pénurie et régler les problèmes en chassant les malades de l’hôpital, et même en les empêchant d’y entrer. C’est ce qu’elle appelle frauduleusement la médecine ambulatoire ! La violence de ces attaques pose la question de la grève générale. Il y a une course de vitesse engagée par le gouvernement. J’ai l’impression que cela ne va pas assez vite. »
- « Quand les dirigeants du PCF disent soutenir Tsipras en expliquant qu’il va falloir quand même payer la dette et obtenir un échelonnement, n’est-ce pas ce contre quoi le peuple grec vient de voter ? La meilleure aide aux Grecs n’est-elle pas de combattre pour bloquer la politique du gouvernement, d’ouvrir la voie à la grève générale qui sera seule à même de détruire les institutions de la Ve République et de l’Union européenne ? »
- « Ma confédération appelle au 9 avril. Et dans le même temps, j’entends un discours nouveau qui fait son apparition au sommet de ma fédération : il y a la débâcle annoncée du PS aux élections, et donc la poussée relative du Front national. On commence à entendre que, à cause du FN, il faudrait ne pas trop attaquer le gouvernement. Peut-on préparer le 9 avec de tels propos ? Faut-il respecter les ordres de l’Union européenne ? Ces questions sont à discuter dans les grèves et en dehors. Cela nécessite un parti politique qui défende les intérêts des salariés. »
- « Comment mettre en mouvement le monde du travail ? Il y a des luttes partout, mais rien ne converge. On a besoin d’un mouvement interprofessionnel. Les partis ont un rôle à y jouer et on doit agir avec eux. C’est le peuple tout entier qui doit se mettre
- en mouvement pour tout faire basculer, on l’a vu dans toutes les grandes luttes de l’histoire. En mai 68, on a obtenu des augmentations de salaires, etc. Mais le gouvernement est resté en place. Comment faire en sorte d’aller beaucoup plus loin ? »
- « Le 9 avril traduit un début de mobilisation de la classe ouvrière. La suite n’est pas écrite. Et la manière de préparer cette journée est très importante. Il va y avoir des discussions entre les unions locales de ma ville pour proposer de convoquer une assemblée commune sur la ville de tous les militants FO et CGT pour ensemble préparer le 9. Ne pas s’en tenir à des déclarations. Mobiliser le plus bas possible. »
- « Quelle que soit l’ampleur du 9 et la suite, la discussion doit se poursuivre, car si le mouvement de la classe ouvrière permet d’aboutir à la grève générale, il posera de manière immédiate la question d’en finir avec les institutions du capital et des banques, et de mettre en place de nouvelles institutions de rupture. Le POI n’a pas de solution clés en main. Mais une chose est certaine, rien ne pourra sortir de positif dans le cadre de la Ve République et des institutions de l’Union européenne. Certains parlent de démocratiser la Banque centrale européenne. La grève générale peut-elle avoir l’objectif de modifier une institution faite par les banquiers, pour les banquiers, pour piller les peuples et baisser le “coût du travail”, ou bien la détruire ? »
- « L’histoire du FN va être utilisée contre le 9 et contre les revendications. De bons camarades peuvent être troublés par ces arguments de mauvaise foi. La réalité est inverse. C’est la politique des gouvernements soumis aux banques qui a abouti à l’effondrement du PS et du PCF. L’irruption de la classe ouvrière entraînant la population a, chaque fois dans l’histoire, rétabli et approfondi la démocratie. En 1945, la mobilisation de la classe ouvrière a imposé la Sécurité sociale, et c’est toute la société et la démocratie qui ont fait un bond en avant.»
Répondant à la proposition
de participer au congrès ouvert départemental du 18 avril,
20 militants, pour la grande majorité des syndicalistes avec
des responsabilités locales
et-ou nationales, ont rapporté
à la tribune leur bon d’inscription
à ce congrès ouvert.
de participer au congrès ouvert départemental du 18 avril,
20 militants, pour la grande majorité des syndicalistes avec
des responsabilités locales
et-ou nationales, ont rapporté
à la tribune leur bon d’inscription
à ce congrès ouvert.
- « Pourquoi poursuivre la discussion dans le cadre du congrès ouvert du POI ? Il y a eu toute l’opération d’union nationale autour du 11 janvier. Cinq semaines plus tard, le gouvernement est contraint d’utiliser le 49-3 contre sa propre majorité. Qui peut dire ce qui va se passer dans les cinq prochaines semaines ? Voilà pourquoi il faut trouver ensemble le moyen de construire une représentation politique indépendante qui permette de discuter et de combattre avec des idées claires au moment où tout s’accélère très vite. »
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