Parlementaires en Syrie: Valls condamne, Cambadélis va sanctionner le député socialiste
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Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis ont tous deux fermement condamné les parlementaires ayant rencontré Bachar al-Assad | AFP
POLITIQUE - L'initiative des députés et sénateurs qui ont, de leur propre chef,rencontré le sulfureux dirigeant syrien Bachar Al-Assad, ne passe décidément pas à gauche. Invité ce jeudi 26 février sur le plateau de BFMTV-RMC, le premier ministre Manuel Valls a singulièrement condamné ce voyage tandis que le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, veut prononcer des sanctions à l'encontre du député socialiste qui y a participé.
"Je veux condamner avec la plus grande vigueur cette initiative", a lancé le chef du gouvernement. "Que des parlementaires aient ainsi, sans crier gare, rencontré un boucher", "je crois que c'est une faute morale", a-t-il insisté. "Ils ont sans doute prévenu le président de l’Assemblée, les autorités françaises, mais ce n'est pas le sujet. Ils ne sont pas allés rencontrer n'importe qui. Ils sont allés rencontrer Bachar el-Assad, responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts", s'est-il insurgé.
Le numéro un du PS a condamné l'initiative dans les mêmes termes et veut aller plus loin à l'égard du député socialiste Gérard Bapt qui a pris part à la délégation. "Je condamne totalement ce déplacement : Bachar n’est pas un dictateur, c’est un boucher. Le député sera déféré devant la haute autorité du parti socialiste", s'est emporté Jean-Christophe Cambadélis sur RTL.
Les statuts du PS prévoient que "le premier secrétaire ou le Bureau national peut saisir pour avis la Haute autorité sur des situations de grande importance pour la vie du parti. De manière exceptionnelle lorsque la gravité des faits l’exige et au regard des conséquences pour la vie du parti le Premier secrétaire peut saisir en premier et dernier ressort la Haute autorité d’une demande de contrôle individuel".
Une "mission personnelle" en contradiction avec la ligne du Quai d'Orsay
Faisant fi de la rupture des relations diplomatiques depuis 2012 entre Paris et la Syrie, quatre parlementaires français de la majorité socialiste et de l'opposition de droite sont depuis mardi à Damas, en "mission personnelle", "pour voir ce qui se passe, entendre, écouter", selon l'un d'entre eux, le député UMP Jacques Myard.
Il est accompagné de son collègue PS Gérard Bapt, ainsi que de deux sénateurs, l'UMP Jean-Pierre Vial et le centriste François Zocchetto. Trois d'entre eux ont été reçus mercredi matin par le président Assad en personne, mais pas le socialiste Gérard Bapt. La veille, ils avaient été reçus par le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad et avaient dîné avec le mufti de la République, cheikh Ahmad Hassoun.
Pour M. Myard, le président syrien n'est certes "pas le poussin du jour, je vous accorde qu'il a du sang sur les mains", mais "il est une partie qui va intervenir dans le règlement politique de la guerre civile", a-t-il jugé sur la radio RTL.
Dans une interview à Ouest-France, le sénateur-maire de Laval François Zocchetto estime que la rupture avec Damas "a peut-être été justifiée à un moment donné", mais qu'avec le développement du terrorisme, "on ne peut pas rester sur le statu quo". "Cette posture met tout le monde dans une impasse", ajoute-t-il.
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