Réchauffement climatique: ce qu'il faut retenir de l'alarmant rapport du Giec
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ENVIRONNEMENT - Un nouveau rapport de référence sur le réchauffement climatique a étépublié dimanche 2 novembre par le Giec (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat). Il affirme que les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ont atteint les niveaux les plus élevés "depuis 800.000 ans".
Voici des précisions sur l'ampleur du phénomène, ses causes, ses impacts et les scénarios pour maintenir la hausse des températures sous le seuil des 2°C
SIGNES DU RÉCHAUFFEMENT
- Températures: la moyenne globale à la surface de la planète a gagné 0,85°C entre 1880 et 2012; les trois dernières décennies ont été successivement les plus chaudes depuis 1850; la température à la surface des océans s'est élevée de 0,11°C par décennie entre 1971 et 2010
- Précipitations: hausse depuis 1901 aux latitudes moyennes de l'hémisphère Nord
- Acidification: l'acidité des océans a augmenté de 26%, en raison de l'absorption d'une partie des émissions de CO2 (30%)
- Arctique: la surface moyenne annuelle de la banquise a diminué de 3,5 à 4,1% par décennie entre 1979 et 2012
- Antarctique: la surface moyenne de la banquise a augmenté de 1,2 à 1,8% par décennie entre 1979 et 2012, a baissé dans certaines régions de l'Antarctique
- Océans: entre 1901 et 2010, leur niveau moyen s'est élevé de 19 cm
CAUSES
- Les émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) sont plus élevées que jamais: en 2010, elles ont atteint 49 gigatonnes d'équivalent CO2; les énergies fossiles et l'industrie ont représenté 78% des émissions entre 1970 et 2010
- Entre 1750 et 2011, les émissions cumulées de CO2 ont atteint 2040 gigatonnes; la moitié des émissions ont eu lieu au cours des 40 dernières années
- Les concentrations de GES (CO2, méthane et protoxyde d'azote) dans l'atmosphère sont les plus élevées depuis 800.000 ans
IMPACTS ACTUELS
- Les systèmes hydrologiques ont été altérés par la modification des précipitations et la fonte des glaces, affectant dans certaines régions la disponibilité et la qualité de l'eau
- Les régions où les précipitations ont augmenté sont plus nombreuses que celles où elles ont diminué
- La répartition, les migrations et la population de nombreuses espèces marines ou terrestres ont été modifiées
- L'impact global sur les rendements agricoles est négatif
- La fréquence des vagues de chaleur a augmenté dans des parties de l'Europe, de l'Asie et de l'Australie
EVOLUTION DES EMISSIONS
- 4 scénarios ont été modélisés: en l'absence de nouvelles mesures pour réduire les émissions , la planète suit le scénario le plus élevé, correspondant à une hausse globale des températures à la fin du 21e siècle de 3,7 à 4,8°C par rapport à 1850-1900
- Le seuil de 2°C implique que les émissions cumulées ne dépassent pas environ 2.900 Gt de CO2
- Le 2°C implique de réduire les émissions de 40 à 70% d'ici 2050 (par rapport à 2010) et de les faire disparaître en 2100
- Réduire fortement les émissions exige des investissements de plusieurs centaines de milliards de dollars par an d'ici 2030 (efficacité énergétique, fourniture décarbonée d'électricité)
IMPACTS FUTURS SUR LA NATURE
- Le rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre aura des impacts "graves, étendus et irréversibles"
- La région arctique continuera à se réchauffer plus rapidement que la moyenne de la planète
- Les vagues de chaleur seront plus fréquentes, les vagues de froid moins fréquentes sur la majeure partie de la planète
- Les changements concernant les précipitations ne seront pas uniformes: précipitations annuelles en hausse dans le Pacifique équatorial, aux latitudes élevées et dans les régions humides aux latitudes moyennes, baisse dans les régions subtropicales sèches
- L'océan va encore se réchauffer et s'acidifier
- L'élévation du niveau des mers va se poursuivre à un rythme encore plus élevé: elle pourrait aller de 26 cm à 82 cm, en fonction des émissions, entre 1986-2005 et la fin du 21e siècle; la hausse ne sera pas uniforme sur le globe
- Le volume global des glaciers, à l'exception de l'Antarctique, devrait baisser de 15 à 55% avec le scénario d'émissions le plus faible et de 35 à 85% avec la trajectoire la plus élevée
- Risques accrus d'extinction pour de nombreuses espèces (animales ou végétales) qui ne pourront pas se déplacer assez vite pour s'adapter
IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES
- La sécurité alimentaire affectée notamment dans les régions dépendant de la pêche
- Baisse des rendements céréaliers (blé, riz, maïs) dans les régions tempérées et tropicales
- Baisse des ressources d'eau potable dans les régions subtropicales sèches
- Risques accrus dus aux inondations, glissements de terrain, tempêtes
- Hausse des déplacements de population
- Risques de conflits accrus pour l'accès aux ressources
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Pour visionner le diaporama associé , cliquez ici --->rechauffement-climatique-rapport-giec
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