Daech: la coalition frappe le groupe jihadiste pour la première fois dans le centre de la Syrie
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Daech visé pour la première fois au centre de la Syrie | Reuters
INTERNATIONAL - Les Etats-Unis ont mené pour la première fois des frappes samedi 27 septembre contre le groupe Etat islamique (appelé aussi Daech) dans la province de Homs, dans le centre de la Syrie, pays où leurs opérations sont désormais effectuées "presque en continu".
Un responsable américain de la Défense a affirmé que des frappes avaient eu lieu en Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, sans toutefois donner de détails sur leur nombre, les cibles visées ou la participation éventuelle d'autres pays de la coalition internationale. Les raids dans ce pays, qui ont débuté mardi après des frappes similaires menées depuis août dans l'Irak voisin, sont menés maintenant "presque en continu", a souligné ce responsable sous couvert de l'anonymat.
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"Détruire ce réseau de la mort"
Selon l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme (OSDH), des raids ont visé pour la première fois la province d'Homs, alors qu'ils étaient jusqu'à présent principalement centrés sur l'est et le nord du pays où Daech contrôlent de larges zones. Les frappes ont eu lieu dans la partie désertique de la province, dans la zone d'Al-Hammad, à l'est de la cité antique de Palmyre, loin de la ligne de front avec les forces loyales au président Bachar al-Assad, qui contrôlent la ville de Homs, la troisième du pays.
Selon l'OSDH, d'autres raids ont été effectués contre des positions de Daech à Minbej, une des rares villes tenues par les jihadistes dans la province d'Alep (nord), et dans la province de Raqa (nord), considérée comme le fief du groupe extrémiste sunnite. D'autres encore ont visé Daech près de la ville kurde d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), à la frontière turque, une région d'où avaient fui récemment des dizaines de milliers de personnes face à l'avancée des jihadistes, selon l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales sur le terrain.
Les nombreuses exactions, dont la décapitation d'étrangers, menées par Daech dans les secteurs sous son contrôle ont amené les Etats-Unis à mettre en place une coalition internationale visant à "détruire (...) ce réseau de la mort", selon les termes du président américain Barack Obama.
Une coalition renforcée
Cette alliance a reçu un renfort de poids vendredi avec la décision du Royaume Uni de se joindre aux frappes en Irak, où seuls les Etats-Unis et la France ont pour l'instant ciblé Daech. Le Danemark et la Belgique viennent également de décider de leur participation aux raids aériens en Irak, en déployant chacun des avions de combat F-16.
En Syrie, les Américains ont pour l'heure été aidés par cinq alliés arabes -Jordanie, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar et Bahreïn- mais la France n'exclurait plus de frapper aussi dans ce pays. La question est "posée", souligne une source au ministère de la Défense.
La coalition avait mené vendredi des frappes contre des installations pétrolières tenues par les jihadistes dans la province de Deir Ezzor (est de la Syrie), selon l'OSDH, qui avait précisé que Daech avait arrêté le pompage dans six champs pétroliers par peur des bombardements. Daech, qui contrôle des raffineries en Irak et en Syrie, vend du pétrole en contrebande et en tirerait des bénéfices allant de 1 à 3 millions de dollars par jour, selon des experts.
Frapper contre Daech en Syrie n'est pas soutenir Assad
Alors que les frappes en Syrie se tiennent éloignées des lignes de front entre les forces du régime syrien et les insurgés, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a répété que la guerre contre Daech ne contribuait en rien au maintien au pouvoir du président Bachar al-Assad dans un pays déchiré par une guerre civile qui a fait près de 200.000 morts depuis plus de trois ans.
Les Etats-Unis ont explicitement exclu toute participation de Damas à la coalition et soutiennent des factions rebelles considérées comme modérées qui luttent à la fois contre les jihadistes et le régime. Pour la Russie, les frappes en Syrie revêtent un caractère illégal tant qu'elles ne sont pas effectuées en coordination avec Damas, son allié dans la région.
L'Iran, autre allié de Damas et de Bagdad, a prévenu pour sa part qu'il n'hésiterait pas à affronter Daech sur le territoire irakien s'il s'avisait de s'approcher de la frontière iranienne. Le groupe ultra-radical contrôle notamment de larges secteurs dans une province frontalière de l'Iran, celle de Diyala.
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