Sénatoriales: à Marseille, Guérini double le PS qui évite le pire
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La concurrence de Jean-Noël Guérini a failli coûter au PS son ultime siège de sénateur dans les Bouches-du-Rhône | AFP
SENATORIALES - Il s'en est fallu de peu mais le Parti socialiste peut dire qu'il a évité le crash ce 28 septembre dans les Bouches-du-Rhône. Toute la journée, une folle rumeur s'est emparée de la salle des conférences au Sénat, où la presse suivait lerenouvellement partiel de la chambre haute. La sénatrice sortante Samia Ghali, figure de la primaire socialiste aux élections municipales, serait éliminée, plombée par la liste concurrente du patron des Bouches-du-Rhône, le sulfureux Jean-Noël Guérini.
Le scrutin semblait si serré que l'élue des quartiers nord avait pris les devants ce dimanche en accusant, sans le nommer, son ancien mentor d'avoir distribué de l'argent aux grands électeurs. "D'autres candidats ont profité de leur situation pour, finalement, distribuer l'argent public par rapport à des voix", a-t-elle dénoncé au micro de Public Sénat. "Cela a été dit clairement, publiquement, dans les rencontres avec l'ensemble des conseils municipaux. Certains maires l'ont dit ouvertement", a-t-elle ensuite confirmé.
EN IMAGES - Les grands gagnants des élections sénatoriales
Il aura fallu attendre la clôture des votes pour être enfin fixé: Samia Ghali sauve son siège de justesse (9,75%). Mais ce scrutin est humiliant pour le Parti socialiste après la claque des municipales. Elle très largement devancée par l'ex-PS Jean-Noël Guérini (30,10%) et l'UMP Jean-Claude Gaudin (38,44%). Ces deux derniers retourneront donc au Sénat avec chacun deux colistiers.
Pire, le candidat du Front national, Stéphane Ravier, premier sénateur frontiste de la Ve République, réalise un meilleur score que le Parti socialiste en s'octroyant 12,39% des voix.
Guérini s'estime "légitimé" par sa réélection au Sénat
Mais le plus difficile à digérer pour le Parti socialiste est sans aucun doute le triomphe de son meilleur ennemi, l'ancien socialiste Jean-Noël Guérini. Exclu du PS en raison de ses ennuis judiciaires, dont sa mise en examen pour association de malfaiteurs dans deux affaires de marchés publics présumés frauduleux, le président du conseil général s'est empressé de lier sa réélection à une validation de son maintien en politique.
"La volonté de rassemblement et d'ouverture qui a guidé notre campagne de terrain nous a permis d'emporter l'adhésion des électrices et électeurs. Ce résultat confirme la légitimité de mon combat politique", a-t-il réagi sur Public Sénat.
Non content d'adresser ce pied-de-nez à ses anciens camarades, Jean-Noël Guérini livre également son analyse sur les raisons de la défaite du PS. "Cette élection sénatoriale est une condamnation claire et nette de la mauvaise réforme territoriale défendue par le gouvernement. Il est encore temps de lancer un dialogue qui permettra, je l'espère, de corriger profondément un texte de loi dont chacun mesure les dangers", plaide-t-il.
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