Nadine Gordimer, une femme contre l’apartheid
Nadine Gordimer est morte le 13 juillet, à Johannesburg.
Devenue mondialement célèbre en 1991, quand on lui a attribué le Prix Nobel de Littérature, elle avait déjà une jolie carrière de coups d’éclat derrière elle.
En 1956 elle héberge Albert Luthuli membre du Congrès national africain (ANC), en attente de son procès pour haute trahison.
En 1962 elle rejoint l’ANC et, en 1990, elle prendra sa carte (avant c’était interdit).
Un monde d’étrangers, son premier roman interdit, traite de l’impossibilité des relations inter-raciales.
Le Conservateur est un roman symbolique : le fermier Mehring découvre sur « sa terre » le cadavre d’un noir (déposé là par la crue d’une rivière) qui est revenu pour revendiquer sa terre africaine, signe que tous les noirs retrouveront un jour leur bien. Puis Mehring fait une sieste dans l’herbe, la face contre le sol, et il a la vision de sa mort: l’apartheid agonise.
La Fille de Burger : Rosa Burger combat la ségrégation raciale et sa fille se demande si elle doit suivre sa mère. C’est le troisième roman interdit de N. Gordimer.
Histoire de mon fils : le 16 juin 1976, à Soweto, le jeune Hector Pieterson est tué par la police. La photo de l’adolescent porté par un étudiant en pleurs fait le tour du monde : pour Gordimer, c’est la Piéta sud-africaine.
Nadine Gordimer est née en Afrique du Sud, fille d’un juif letton qui avait fui les pogroms, un bijoutier qui travaillait avec l’or du Transvaal. Elevée par les sœurs, elle leur restera toujours fidèle. En 1998, nommée ambassadrice de l’O.N.U. pour lutter contre la pauvreté, elle fait un discours sur le thème évangélique : « Il y aura toujours des pauvres parmi vous ».
A la fin de sa vie, elle ressentait une grande désillusion envers le gouvernement de l’A.N.C. et une grande méfiance à l’égard de Jacob Zuma, mais elle demeurait sympathisante du P.C. sud-africain, facteur d’ordre malgré tout.
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