Université d'été du PS: les frondeurs ne feront pas de cadeaux à Montebourg et Hamon
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Arnaud Montebourg et Benoit Hamon seront présents à La Rochelle | AFP
POLITIQUE - Les socialistes savent y faire pour s'offrir une rentrée brûlante. Une crise gouvernementale à quelques jours d'ouvrir l'université d'été, il n'y a rien de mieux pour animer le rendez-vous qui débute ce vendredi à La Rochelle. Jusqu'à dimanche, c'est donc un PS divisé qui se retrouve autour de la nouvelle équipe.
De très nombreux ministres ministres ont accepté l'invitation. Il y aura tout de même un absent de marque: le nouveau ministre de l'Economie. Emmanuel Macron a décliné la proposition pour "se consacrer à la prise en main de ses dossiers et à la constitution de son cabinet". En revanche, Manuel Valls sera bien là. C'est même lui qui clôturera l'événement dimanche. Il sera intéressant de noter l'accueil que l'on réserveront les militants, lui qui fut la star de l'édition 2012, surtout au regard del'ovation qu'il a reçue mercredi à l'université d'été du Medef.
Trois autres personnalités attireront également les regards: les trois ex-ministres frondeurs qui ont vivement critiqué la ligne social-libérale et ont été mis sur la touche.Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti espèrent profiter du week-end pour compter leurs soutiens; les deux premiers ont d'ailleurs maintenu leur participation au débat qu'ils devaient animer. En filigrane, ils espèrent s'imposer comme les leaders du mouvement de fronde qui existe depuis plusieurs mois.
Personna non grata chez les frondeurs
Mais la partie n'est pas gagnée d'avance. Illustration avec le lancement du mouvement "Vive la Gauche" par de nombreux parlementaires frondeurs. Ceux qui avait initié "l'Appel des cent" au printemps rebaptisent leur courant d'une manière "moins guerrière". Une façon aussi de dire que la politique actuelle est trop à droite pour eux. Devant l'affluence attendue à leur rassemblement prévu samedi matin, ils ont été contraints de changer de lieu. Pourtant, ni Arnaud Montebourg ni Benoît Hamon ne seront présents.
Craignant que les turbulents ex-ministres n'accaparent l'attention, ils n'ont pas envie de se faire voler la vedette; ils ne les ont donc tout simplement pas conviés. "On n'est pas dans la recherche d'un chef, ce n'est pas le moment", se justifie l'un des leaders du mouvement.
Cette méfiance vis-à-vis des anciens membres du gouvernement s'explique aussi par la coexistence de nombreuses chapelles à la gauche du PS. "Maintenant la gauche" est la plus grande, héritée du dernier congrès du parti socialiste. Autour de l'eurodéputé Emmanuel Maurel, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann et l'ancien député Jérôme Guedj sont les membres les plus médiatiques.
Et si Aubry leur grillait la politesse?
Benoît Hamon aussi fut à la tête d'un courant. Avant d'intégrer le gouvernement, il avait structuré autour de lui militants et cadres socialistes au sein de "Un monde d'avance". Désormais déchargé de son devoir de solidarité gouvernementale, il devrait retrouver une place de choix. Ses amis se sont donnés rendez-vous à La Rochelle pour les retrouvailles avant un rassemblement plus formel début octobre. Le mouvement organise son université de rentrée autour de l'ex-ministre de l'Education.
Son ancien collègue Arnaud Montebourg réunira lui aussi les siens les 4 et 5 octobre. Dans le Gard, chez le député frondeur Patrice Prat, le chantre de la démondialisation comptera les forces dont il pourra disposer s'il souhaite se lancer dans une éventuelle conquête du pouvoir.
Mais ces deux personnalités ne sont pas les seules à disposer de forces. Martine Aubry bénéficie elle aussi d'un bataillon de parlementaires prêts à se mettre à son service. Les proches de la maire de Lille se réuniront dès ce vendredi à La Rochelle pour préparer la rentrée médiatique de leur championne qui sera absente du week-end. Après une cure de silence de deux ans, elle sera bientôt de retour sur le devant de la scène, non sans arrière-pensée. "Ce n'est pas une frondeuse, elle n'incarne pas seulement l'aile gauche du PS. Elle a une position centrale", assure l'eurodéputé Gilles Pargneaux. Une position de choix pour réunir autour d'elle tous les déçus de François Hollande et damner le pion aux anciens ministres.
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