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Il y a un siècle
1er août 1914 : Jaurès assassiné hier soir
Deux coups de feu à travers le rideau du restaurant. Jaurès est mort. J'étais en face de lui, hier soir, au café du Croissant, ma femme à mes côtés. Après une conversation sur la situation internationale, nous venions de lui montrer, à sa demande, une photographie de notre petit dernier. Au moment de voir ce document, le visage de Jaurès, si soucieux depuis tant de jours, s'est déridé. Il nous a regardé, Nathalie puis moi, avec un beau sourire.
Et puis nous avons vu ce bras armé d'un revolver, ces deux détonations à bout portant sur la tête du tribun.
Il s'est écroulé en sang sur son voisin de gauche pendant que deux convives sortaient en courant et tentaient de rattraper l'assassin, qui a finalement été stoppé par le policier qui était dehors en faction.
Une ambulance est venue mais le médecin n'a pu que constater le décès.
Je suis resté, éberlué, une partie de la nuit devant le restaurant, avec le préfet de police Célestin Hennion.
La foule a grossi au fil des heures devant les lieux du drame. On entendait, dans toutes les rues avoisinantes, les gens se passer, de proche en proche, le message : « Jaurès est mort, Jaurès est mort ! »
Notre pays a perdu un père cette nuit.
Nous avons l'impression que, maintenant, plus rien ne peut nous protéger de la guerre. Nous avons presque le sentiment d’être nus face au drame qui arrive...
Pour se rassurer, chacun se tourne maintenant vers l'armée : notre espoir, notre force.
Et puis nous avons vu ce bras armé d'un revolver, ces deux détonations à bout portant sur la tête du tribun.
Il s'est écroulé en sang sur son voisin de gauche pendant que deux convives sortaient en courant et tentaient de rattraper l'assassin, qui a finalement été stoppé par le policier qui était dehors en faction.
Une ambulance est venue mais le médecin n'a pu que constater le décès.
Je suis resté, éberlué, une partie de la nuit devant le restaurant, avec le préfet de police Célestin Hennion.
La foule a grossi au fil des heures devant les lieux du drame. On entendait, dans toutes les rues avoisinantes, les gens se passer, de proche en proche, le message : « Jaurès est mort, Jaurès est mort ! »
Notre pays a perdu un père cette nuit.
Nous avons l'impression que, maintenant, plus rien ne peut nous protéger de la guerre. Nous avons presque le sentiment d’être nus face au drame qui arrive...
Pour se rassurer, chacun se tourne maintenant vers l'armée : notre espoir, notre force.
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