Baromètre emploi: le portrait-robot des chiffres du chômage en avril
Le HuffPost | Par Grégory RaymondPublication: 28/05/2014 18h00 CEST | Mis à jour: 28/05/2014 22h55 CEST Les événements clés du mois au niveau de l'emploi.
EMPLOI - Les mois passent et l'avenir n'est toujours pas plus rassurant pour l'emploi. Après la très forte hausse du chômage enregistrée au mois de février (+0,9%), et la hausse quasi-nulle en mars, avril a connu un bond de 0,4%, soit 14.800 chômeurs en plus. Fin avril, 3,364 millions de chômeurs sans activité étaient inscrits dans les registres de Pole emploi.
Si vous pouvez consulter une analyse de ces chiffres ici, Le HuffPost vous propose son baromètre mensuel consacrant les actions marquantes du mois. Pour cette 10ème édition, découvrez les événements qui ont jalonné avril. Pour commencer, le chiffre du mois est donc évidemment 14.800...
La direction de 3 Suisses France a annoncé jeudi passé qu’elle envisageait de supprimer quelque 198 postes dans l’entreprise, conséquence de l’abandon de son gros catalogue traditionnel pour passer au tout internet.
Parmi ces 198 suppressions de postes, 166 salariés pourraient bénéficier de mesures de "réorientation professionnelle" et d’un congé de reclassement, alors que 32 personnes âgées de 57 ans et plus pourraient bénéficier de mesures de cessation d’activité. Ce plan social doit faire l’objet de négociations avec les représentants du personnel, dès le 17 avril, en comité d’entreprise.
3 Suisses France, filiale du groupe 3SI, souhaite ainsi "renouer avec la rentabilité en 2016" et devenir le leader français de la mode et de la décoration sur internet, a annoncé son nouveau directeur général, Eric Dubois, lors d’une conférence de presse au siège du groupe à Villeneuve-d’Ascq (Nord). 3 Suisses France a perdu environ 300 millions d’euros depuis 2008, dont 62 millions d’euros encore en 2013.
Plus de 756 millions d'euros d'allocations chômage ont été versés à tort par Pôle emploi à des chômeurs en 2013, contre 720 millions en 2012, selon des données communiquées mardi 1er avril par l'Unedic, l'organisme qui gère l'assurance chômage. Au total, selon un rapport du médiateur national de Pôle emploi, les "trop-perçus" versés par l'opérateur public avaient atteint 812 millions en 2012, en incluant, en plus des allocations chômage (aide au retour à l'emploi notamment), les allocations de solidarité financées par l'Etat (aide spécifique de solidarité, etc.).
A l'été 2013, le médiateur de Pôle emploi avait souligné l'enjeu des ces "trop-perçus": financier pour l'organisme et humain pour des demandeurs d'emploi en situation de détresse, auxquels on demande de rembourser des sommes pouvant atteindre plusieurs milliers d'euros. Il avait prôné une simplification du système d'indemnisation, un appel entendu par les partenaires sociaux, qui viennent de signer un accord qui réforme et simplifie certaines règles.
Il n'aura pas fallu longtemps à l'Elysée pour réagir. Accusé le 17 avril par Mediapartde conflit d'intérêts alors qu'il était membre de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS), Aquilino Morelle, conseiller de François Hollande, a annoncé, vendredi 18 avril, sa démission pour être "entièrement libre de répondre à ces attaques".
"Je veux redire que je n'ai commis aucune faute. Je n'ai jamais été en situation de conflit d'intérêts, affirme Aquilino Morelle. Néanmoins, j'ai décidé de mettre fin à mes fonctions de conseiller à la présidence de la République. Depuis quarante-huit heures je dois faire face à des insinuations et des allégations qui visent à mettre en cause mon honneur".
Aquilino Morelle explique également avoir pris sa décision "pour ne pas gêner l'action du président de la République, du gouvernement et de la majorité, dans un moment particulièrement difficile de la vie du pays. Je le fais, enfin, pour protéger ma famille". Pour autant, cette décision a été prise en accord avec Matignon. "Le premier ministre a reçu en tête à tête ce matin à Matignon Aquilino Morelle. Il lui a conseillé de quitter l'Elysée afin de répondre librement aux questions de la presse", a indiqué l'entourage de Manuel Valls.
Le Conseil des ministres allemand a adopté le 2 avril la loi établissant un salaire minimum, qui s’appliquera à tous au plus tard à compter de 2017 et constitue un projet clé du gouvernement Merkel III. Fixé à 8,50 euros de l'heure, le salaire minimum allemand est inférieur au Smic français (9,53 euros de l’heure), mais un peu plus élevé que ses équivalents britannique (6,31 livres, soit environ 7,60 euros) et américain (10,10 dollars, soit 7,30 euros, à compter de 2015).
Pour la France, c'est une très bonne nouvelle car il contraindra l'Allemagne à baisser son niveau de compétitivité. Berlin étant le premier partenaire économique de Berlin, cela risque de se voir dans la balance commerciale.
Il entrera en vigueur au 1er janvier 2015, mais une période de transition est prévue pour les secteurs qui seront encore sous le coup d’un accord de branche. Au plus tard en 2017, il concernera tout le monde, sauf les moins de 18 ans, les stagiaires et les chômeurs de longue durée, exemptés pendant les six mois suivant leur embauche.
Résolu à vendre la branche énergie d'Alstom à l'Américain General Electric, son patron n'a pas aimé que l'Etat intervienne dans le dossier. Le gouvernement étant plus favorable à des tractations avec l'Allemand Siemens, Patrick Kron a dû ralentir le processus. Mais il semble sûr d'une chose: il sera le patron du démantèlement, comme il l'a assuré au Monde le 30 avril.
"Si c'est pour assurer l'avenir des métiers et des salariés d'Alstom, j'assume la perspective d'un adossement de certaines activités d'Alstom à un groupe qui a la capacité de mieux relever les défis futurs".
Siemens a prévu de faire une offre ferme avant le 16 juin, tandis que General Electric a prolongé la sienne jusqu'à 23 juin. Le géant américain s'est également également engagé à embaucher 1000 personnes d'ici à 2018 s'il mettait la main sur Alstom. GE propose également 12,35 milliards d'euros pour acquérir la branche énergie du Français.
Les chiffres des inscrits à Pôle emploi fin avril, qui doivent être publiés ce mercredi soir à 18 heures, ne vont montrer ni "amélioration immédiate", ni "aggravation significative", assure François Rebsamen, dans une interview accordée ce mercredi aux journaux du groupe Ebra, relevée par Les Echos.
"Mon objectif est que la moyenne sur le deuxième trimestre de cette année soit inférieure à la moyenne du premier trimestre", ajoute le ministre du Travail, alors que la métropole comptait fin mars 3,349 millions de chômeurs sans activité, un record. "Les dispositifs sont là, mais il faut aussi que l’économie française reparte", selon le ministre.
Le 13 mai, François Rebsamen avait déclaré se fixer comme objectif de passer sous la barre des 3 millions de demandeurs d’emploi sans activité "vers la fin de ce quinquennat".