L'actualité du samedi 22/02/2014 La UNE Revirement
EDITORIAL
Il est
encore trop tôt pour se réjouir de l’accord de sortie de crise signé
vendredi par le président Viktor Ianoukovitch et l’opposition ukrainienne - le
calme, à Kiev, reste fragile. Mais, tout de même, le résultat obtenu par les
chancelleries européennes est inespéré : retour à la Constitution de 2004
qui limite les pouvoirs du président, réforme constitutionnelle,
gouvernement d’union nationale, élection présidentielle anticipée et même
possible libération de l’opposante Ioulia Timochenko - impensable il y a
une semaine encore. De cet incroyable revirement, on peut déjà tirer un
enseignement : quand les diplomates européens se bougent, ça aide ! Il
aura fallu, pour en arriver là, que des Ukrainiens tirent massivement,
à balles réelles, sur d’autres Ukrainiens, menaçant de transformer un
soulèvement populaire en guerre civile. C’est bien ce risque d’un scénario
à la syrienne qui a transformé des diplomates européens désunis et
frileux, incapables de manier autre chose que la langue de bois, en
négociateurs déterminés jonglant avec les menaces de sanctions. Mais il serait
illusoire de croire que la troïka européenne, à elle seule, est parvenue à
un accord. Vladimir Poutine a, de toute évidence, pesé dans le débat - la
Russie dit soutenir l’accord même si elle ne l’a pas signé.
Et cet assouplissement (durable ?) doit beaucoup aux relations
qu’entretient la chancelière allemande, Angela Merkel, avec le président
russe. La diplomatie française ferait bien d’en prendre de la graine
: dans cette nouvelle ambiance de guerre froide, il est plus que temps de
définir une politique claire vis-à-vis de la Russie.
Par Alexandra Schwartzbrod
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire