S'il est une des régions nées de la loi de 1972 qui ressemble à une vraie région, l'Auvergne est celle-là. Avec les départements du Puy-de-Dôme, du Cantal et la partie occidentale de celui de la Haute-Loire, ses limites englobent la totalité de l'ancienne province. Et les " ajouts " ne sont pas trop artificiels.
Voilà une région qui, en cinq ans, a " donné " deux présidents à la Ve République - un député du Cantal, puis un député du Puy-de-Dôme - et qui n'en est pas pour autant acquise à la majorité. Sur treize représentants à l'Assemblée nationale, six appartiennent au R.P.R., au P.R., au C.D.S., ou au parti radical, et six au P.S. et au P.C. M. Maurice Brun, député de la deuxième circonscription de l'Allier, est difficile à classer : ses votes à l'Assemblée conduisent plutôt à le ranger dans l'opposition, mais il n'a pas souscrit à l'union de la gauche, s'est battu contre elle lors des élections municipales, et apparaît bel et bien, sous le drapeau du P.S.D., comme le principal défenseur des chances de la majorité face à l'opposition.
À chaque consultation, en Auvergne, le bilan majorité - opposition varie : c'est que, s'il existe dans cette région des fiefs inexpugnables, par exemple à Saint-Flour, celui où était élu Georges Pompidou et à Yssingeaux, celui de M. Barrot - on y trouve aussi quelques circonscriptions qui " balancent ". C'est peut-être le cas de la deuxième de l'Allier où l'évolution de M. Brun vers la droite ne rejoint pas forcément celle de son électorat. C'est certainement le cas de la deuxième de la Haute-Loire, qui avait réélu un socialiste en 1968, qui donna la préférence à un giscardien en 1973 et dont le député est, depuis 1976, un socialiste.
Là se retrouve le vieil affrontement entre socialistes et giscardiens d'Auvergne, un affrontement qui a tourné à l'avantage du P.S. lors des dernières élections municipales, mais dont l'issue est incertaine au moins dans la Haute-Loire.
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