Echanges autour d'un pacte de responsabilité contesté |
Le ministre du travail, Michel Sapin, a défendu vendredi sur RTL le pacte de responsabilité. Ce pacte, sur lequel les partenaires sociaux engagent les discussions vendredi, "est là (…) pour faire en sorte que 2014 soit l'année de la bascule vers plus de croissance et vers plus d'emploi. Il faut évidement que ceux qui animent l'entreprise, le tissu économique français, patronat et syndicats (…) puissent en parler", a déclaré M. Sapin au micro de RTL. "2014, c'est l'année où ça redémarre et l'enjeu, ce n'est pas que ca redémarre petit mais que ça redémarre suffisamment pour que sur le front fondamental, celui du chômage, où nous avons avancé mais n'avons pas fait la percée nécessaire, il faut pouvoir accélérer", a-t-il insisté. Michel Sapin a toutefois souligné que la rencontre prévue vendredi à 11 heures au Medef entre les trois organisations patronales et les cinq syndicats de salariés représentatifs n'allait porter que sur un volet du pacte : les "contreparties" à une baisse des charges promises au patronat par le gouvernement, de quelque 30 milliards d'euros. Après l'échec de l'inversion de la courbe du chômage fin 2013 et la déception de voir en janvier près de 9 000 nouveaux demandeurs d'emploi grossir les rangs des chômeurs, le gouvernement considère le pacte comme une"clé" pour relancer l'emploi, selon les termes du premier ministre Jean-Marc Ayrault. Mais tout le monde n'est pas de cet avis. Au cœur des controverses : le crédit d'impôt (CICE) et les allégements des cotisations familiales, des mesures que doit annoncer le gouvernement d'ici à fin mars. |
Le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon a lancé vendredi une charge virulente contre le pacte de responsabilité, dénonçant un "deal" entre le patron du Medef et le président François Hollande et estimant qu'"on se moque du monde", dans une interview au quotidien Libération. "Personne ne peut obliger une entreprise à embaucher. La contrepartie, c'est du pipeau", a lancé de son côté jeudi sur France 5 le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly. |
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Situation économique et politique très tendue en Ukraine |
L'Ukraine espère commencer à recevoir sous peu une aide internationale et est décidée à remplir les conditions exigées pour obtenir l'appui du Fonds monétaire international (FMI), a déclaré vendredi le premier ministre, Arseni Iatseniouk. Une délégation du Fonds est attendue la semaine prochaine à Kiev où elle rencontrera les représentants du nouveau pouvoir ukrainien, lesquels ont évalué à 35 milliards de dollars les besoins du pays en 2014 et 2015. Le chef du gouvernement a précisé devant la presse que des"mesures concrètes" étaient en cours de préparation pour obtenir l'aide financière de la communauté internationale, une aide qu'il aimerait percevoir dans "un avenir proche". Le gouvernement, dit-il, va demander à la banque centrale de travailler à un vaste programme de prêt à mettre en œuvre une fois que la situation sera stabilisée. La banque centrale a imposé vendredi un contrôle des capitaux, limitant à 15 0000 hryvnia (1 100 euros) par jour les retraits autorisés par personne. De son côté, Vladimir Poutine a ordonné à son gouvernement de continuer à discuter avec l'Ukraine sur les dossiers économiques et commerciaux et de prendre contact avec ses partenaires étrangers, FMI et G8, en ce qui concerne une aide financière, indique un communiqué publié sur le site internet du Kremlin. En décembre, Vladimir Poutine avait promis un plan de soutien d'un montant de 15 milliards de dollars après le refus de dernière minute de Ianoukovitch d'entériner un partenariat négocié depuis plusieurs années avec l'Union européenne. |
Côté politique, la tension est vive dans la péninsule de Crimée : des hommes armés ont pris le contrôle de deux aéroports en Crimée, à Simféropol la capitale de la région autonome d'Ukraine et à Sébastopol le siège de la flotte russe en mer Noire, quelques heures après la prise du parlement régional par d'autres hommes armés pro-russes. La Russie dément être derrière ces actions. Le Parlement ukrainien a appelé à une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. (Lire.) |
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Net recul de la consommation des ménages français |
La consommation des ménages français a reculé de 2,1 % en janvier, après avoir augmenté de 0,2 % en décembre (chiffre révisé), a annoncé l'Insee vendredi. Selon l'Institut, cette baisse en volume est "principalement imputable au recul des achats d'automobiles et à une nouvelle baisse de la consommation d'énergie". Ce repli intervient après un rebond bienvenu au quatrième trimestre 2013 (+ 0,5 %), une hausse qui n'avait pas été observée depuis le premier trimestre 2011. Cette performance avait permis, entre autres, à la France d'enregistrer une croissance du produit intérieur brut de 0,3 % en 2013. Le chiffre de décembre a été révisé à la hausse, de – 0,1 % à + 0,2 %, grâce à l'intégration de "nouvelles information", a précisé l'Insee. |
Les ventes au détail en Allemagne ont enregistré en janvier une hausse plus prononcée qu'attendue, de 2,5 % sur un mois, soit la plus importante progression depuis près de sept ans, selon des chiffres publiés vendredi par l'Office fédéral des statistiques Destatis. |
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Zone euro : le chômage stable à 12 % |
Dans la zone euro, le taux de chômage s'est établi à 12,0 % en janvier 2014, stable depuis octobre 2013, selon Eurostat. Il se situait également à 12,0 % en janvier 2013. Eurostat estime qu'en janvier 2014, 26,231 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage dans l'Union européenne, dont 19,175 millions dans la zone euro. Par rapport à décembre 2013, le nombre de chômeurs a augmenté de 17 000, tant dans l'UE que dans la zone euro. Comparé à janvier 2013, le chômage a baissé de 449 000 personnes dans l'UE et de 67 000 dans la zone euro. |
Parmi les Etats membres, les taux de chômage les plus faibles ont été enregistrés en Autriche (4,9 %), en Allemagne (5,0 %) ainsi qu'au Luxembourg (6,1 %), et les plus élevés en Grèce (28,0 % en novembre 2013) et en Espagne (25,8 %). Sur un an, le taux de chômage a augmenté dans treize Etats membres, a baissé dans treize autres et est resté stable en Autriche et en Slovénie. |
TEXTOS |
Zone euro : le niveau de l'inflation en zone euro est certes faible mais ne constitue pour le moment pas une source d'inquiétude pour la Banque centrale européenne (BCE) qui ne voit pas de risque de déflation, a déclaré son président, Mario Draghi, jeudi soir. Le taux d'inflation annuel de la zone euro a été stable à 0,8 % en février, selon Eurostat.
Chypre : le Parlement a échoué jeudi à adopter une loi controversée sur la privatisation des principaux services publics, ce qui pourrait compromettre le versement d'une nouvelle tranche d'un prêt international obtenu il y a un an par l'île méditerranéenne.
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Etats-Unis : l'hiver dur et prolongé aux Etats-Unis marque son empreinte sur l'économie américaine mais ne devrait pas faire dérailler à ce stade le cours de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), a affirmé jeudi la présidente de la Fed, Janet Yellen.
Belgique : Standard & Poor's a relevé vendredi la note de crédit de la Belgique de négative à stable, invoquant les progrès réalisés dans la réforme de l'Etat et de l'économie. L'agence de notation a également confirmé la note souveraine belge, située à AA.
Pemex : la compagnie pétrolière publique mexicaine a enregistré une perte nette de 12,48 mds de dollars en 2013, pour un chiffre d'affaires de 120 milliards. Pemex, 7e producteur de pétrole mondial, a subi une forte chute de sa production au cours des dernières années, depuis les 3,4 millions de barils par jour en 2004.
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+ 2,3 % |
C'est le chiffre de la croissance de l'économie brésilienne en 2013, troisième année consécutive de hausse modérée, même si le dernier trimestre (+ 0,7 % par rapport au 3e trimestre) a été meilleur que prévu, ce qui pourrait réévaluer les faibles perspectives de 2014. Septième économie mondiale, le Brésil a enregistré une croissance bien moindre comparé aux autres pays émergents, voire ses voisins latino-américains, et pour 2014, seule la Russie connaît une perspective de croissance moins élevée. 2013 a été la troisième année de croissance modérée pour le Brésil, première économie d'Amérique latine. En 2012, le PIB brésilien avait crû de 1 % et en 2011 de 2,7 %, après un impressionnant bond de 7,5 % en 2010. La bonne nouvelle vient du dernier trimestre 2013, qui a connu une croissance de 0,7% par rapport au troisième (+ 1,9 % par rapport à la même période de 2012). Ce résultat dépasse en effet les prévisions du marché, après la baisse du PIB de 0,5 % enregistrée lors du troisième trimestre par rapport au deuxième qui avait fait craindre aux analystes un début de récession technique. Mais beaucoup d'experts s'attendent cependant toujours à une croissance plus modeste en 2014 qu'en 2013. "Le premier trimestre sera probablement négatif, et la croissance sur l'année nous semble plus proche de 1 %, avec une inflation plus proche de l'objectif officiel de 6,5 %", a affirmé Marcelo Carvalho, économiste en chef de BNP Paribas. |
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Bruxelles se fâche, mais François Hollande fait le pari insensé que l'Europe ne lâchera pas la France
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Le pari est assez insensé, et pourtant… Ce qui se joue cette semaine entre Bruxelles, Berlin et Paris est incroyable. Une partie de poker menteur où tout le monde sait qui ment mais se tait. Paris n'aura pas à s'humilier une nouvelle fois pour obtenir des délais de rééquilibrage budgétaire, on les lui accordera avant même que nous les demandions. Pratique, mais est-ce que ça va coûter cher ?
Le problème est très simple à comprendre.
Acte 1 : Bruxelles vient de prévenir l'ensemble de la communauté que la France ne pourra pas revenir sous la barre des 3% de déficit en 2015 comme promis. Le déficit devrait s'établir à 4 % en 2014 et 3,9 % en 2015. On sera loin des 2,8 % promis l'an dernier en échange d'un premier report d'échéance des contraintes budgétaires. Même tendance pour l'endettement qui tendra vers les 100%. Cette prévision lourde pour la France est exactement à l'opposé de l'amélioration que Bruxelles prévoit pour l'ensemble de la zone euro.
Très logiquement, la France devra aller négocier un nouveau délai, mais comme ça n'arrête pas depuis des lustres, nos partenaires européens n'ont plus confiance. Et cette fois-ci ne vont pas se priver de nous humilier et normalement devrait refuser. Ce qui veut dire que l'Europe prendrait la France sous tutelle ; ce qui signifie que les taux en France ne seront plus sous garantie ; ce qui signifie que l'argent se fera rare compte tenu des risques de défaut.
Acte 2. Pierre Moscovici, le ministre de l'économie a tout de suite réagi en assurant mardi soir publiquement que la France ne négociera pas de délais supplémentaires parce qu'elle maintiendra son cap. Le ministre de l'Économie fait son job et plutôt bien, mais il aura du mal à lutter contre le vent du déclin tout seul. Cela dit, il aura raison dans ses objectifs, mais tort au moment des résultats… |
Lu sur le blog de Jean-Marc Sylvestre |
TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Immobilier : pourquoi les prix résistent |
Le Figaro Economie : La charge de la CGT contre le pacte de stabilité |
La Tribune : L'homme qui valait 19 milliards |
Financial Times : L'Ukraine s'enfonce dans la crise après la prise du parlement de Crimée |
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