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jeudi 27 février 2014

les coûts sous-estimés du chômage pour la société française...

Casse humaine, sociale et politique : les coûts sous-estimés du chômage pour la société française





La confirmation de l'échec de François Hollande s'inscrit dans une longue lignée de ratés politiques contre le chômage de masse. Si l'on peut évidemment s'inquiéter des conséquences économiques qu'une telle tendance peut avoir sur le pays, il ne faudrait pas oublier que le sous-emploi se paye sur bien d'autres plans.

Un coût social et familial

Jacques Bichot : Le développement progressif du chômage de longue durée, qui s'est particulièrement intensifié pendant l'après-crise (la durée moyenne d'inscription à Pôle emploi ayant grimpé de plus de 100 jours en quatre ans jusqu'à frôler 500 jours en juillet 2013) est évident. Il s'agit là d'un phénomène hautement incapacitant pour les individus qui y sont confrontés, ces derniers étant évidemment de moins en moins susceptibles de retourner sur le marché du travail au fil des mois. S'il n'est généralement pas particulièrement handicapant sur le plan social d'être confronté à des périodes d'inactivités de 3/4 mois, on note une véritable barrière à partir de 9/12 mois. A ce stade, ce n'est plus seulement le chômeur mais une grande partie de son entourage (famille, amis…) qui commence à verser dans la commisération, ce qui finit par marginaliser de plus en plus le principal intéressé. Le département de la Santé britannique a ainsi produit récemment une étude soulignant l'impact insécurisant que peut avoir l'inactivité d'un père de famille sur la psychologie de ses enfants, et ce même plusieurs années après qu'il ait retrouvé un emploi. Est ainsi crée un climat insécurisant qui peut entraîner des échecs scolaires, des difficultés caractérielles qui auront clairement des conséquences sur ces futurs adultes. Par ailleurs, on sait bien que le chômage est un facteur qui joue beaucoup sur les ruptures conjugales (expérimentées par 43,5% des hommes au chômage depuis 2 ans, contre 18,9% pour ceux qui étaient actifs d'après une enquête du sociologue Serge Paugam, NDLR).


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