Lundi 27 janvier 2014
La UNE
Courage
Dans le langage diplomatique européen, on dit seulement
espérer «un débat franc et transparent» avec Vladimir Poutine. Le sommet prévu
demain à Bruxelles entre le président russe et les dirigeants de l’Union
européenne - et qui sera quasi exclusivement consacré à l’Ukraine - serait donc
un sommet pour rien. Une réunion durant laquelle chacun rappellera ses
positions, avant que le parrain attitré du président Ianoukovitch ne reparte
tranquillement chez lui. Si c’est le cas, l’Europe ratera une nouvelle occasion
d’assumer le rôle qui devrait être le sien sur la scène internationale. Après
plus de deux mois de révolution, il y a urgence à trouver une issue à un
conflit ukrainien qui se radicalise chaque jour un peu plus, avec des
affrontements de plus en plus nombreux entre forces de l’ordre et manifestants.
Dans ces conditions, l’UE doit montrer son courage et envoyer un message sans
équivoque à Poutine, qui semble prêt à faire de l’Ukraine le symbole d’un
affrontement Est-Ouest digne de l’ère soviétique. A quelques jours des
Jeux olympiques de Sotchi, le chef d’Etat russe, malgré la rhétorique guerrière
qu’il affectionne, n’a aucun intérêt à jouer l’affrontement avec
la communauté internationale et dispose de suffisamment d’arguments pour
convaincre le président Ianoukovitch d’ouvrir la voie à de nouvelles élections
qui semblent désormais indispensables - pour éviter notamment toutes les
récupérations et les dérives extrémistes au pied des barricades de Kiev. Les
semblants de concession offerts ce week-end à l’opposition ne trompent personne
et ne suffiront pas à taire une crise qui est un test déterminant pour
l’avenir de l’Europe politique.
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