Barack Obama plaide pour une hausse de près de 40% du salaire horaire minimum
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Le HuffPost avec AFP | Publication: 29/01/2014 08h44 CET | Mis à jour: 29/01/2014 12h32 CET
INTERNATIONAL - "Donnez une augmentation à l'Amérique!". C'est ce qu'a lancé Barack Obama devant le Congrès lors de son discours annuel sur l'état de l'Union mardi 28 janvier. Le président américain est reparti à l'offensive pour obtenir une hausse du salaire minimum aux États-Unis.
Il y a tout juste un an, Barack Obama avait, sans succès, appelé à porter à 9 dollars (6,5 euros) le salaire minimum des salariés d'entreprises en contrat avec l'État fédéral. Le salaire minimum des fonctionnaires américains est depuis 2009 de 7,25 dollars de l'heure (5,3 euros).
Le président américain est allé encore plus loin mardi en endossant une proposition de loi de deux élus démocrates, envisageant un relèvement à 10,10 dollars (7,3 euros) qui marquerait une hausse de près de 40%. Un salaire horaire à deux chiffres pour lequel le président américain prendra un décret "dans les prochaines semaines". "Si vous cuisinez pour nos troupes, si vous lavez leur vaisselle, vous ne devriez pas être contraint de vivre dans la pauvreté", a lancé le président.
Mais cette mesure, selon la journaliste Laurence Haïm, concernerait moins d'un million d'Américains. Le futur décret présidentiel ne s'appliquera ainsi qu'aux futurs contrats et laissera de côté un grand nombre des quelque 3,6 millions d'Américains payés actuellement 7,25 dollars de l'heure. Le président Obama l'a lui-même reconnu mardi: "Pour atteindre des millions d'autres, le Congrès (dont la moitié des élus sont millionnaires, ndlr) doit être de la partie".
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Profondément hostiles à cette mesure, les républicains, majoritaires dans une des deux chambres du Congrès (la Chambre des représentants), ne semblent toutefois pas prêts à faire le moindre cadeau au président américain, spécialement en cette année d'élections législatives. Ils assurent en substance qu'une augmentation du salaire horaire minimum se traduirait par des pertes d'emplois.
Le débat divise les experts mais rencontre un écho croissant aux États-Unis où, contrairement à la situation en France, le salaire minimum n'est pas augmenté mécaniquement chaque année pour tenir compte de l'inflation. Selon l'Organisation internationale du travail, les États-Unis accusent un certain retard par rapport aux autres pays industrialisés. En 2010, le salaire minimum américain représentait seulement 38,8% du salaire médian dans le pays, contre 46,1% en Grande-Bretagne et 60,1% en France.
Ces derniers mois, des salariés de fast-food ou de la grande distribution se sont mis en grève aux États-Unis, assurant que le salaire minimum leur permettait tout juste de "survivre" et que certains d'entre eux devaient recourir à l'aide alimentaire.
Le taux de chômage américain est retombé à son plus bas niveau depuis plus de cinq ans aux Etats-Unis (6,7% en décembre) et la croissance américaine s'est encore accélérée (4,1% en rythme annualisé au troisième trimestre dernier).