VIDÉO. Syrie: Obama critiqué par Gorbatchev
Le HuffPost | Publication: 02/09/2013 15h52 CEST | Mis à jour: 02/09/2013 16h31 CEST
SYRIE - Interviewé par le média suisse RTS, Mikhaïl Gorbatchev, prix Nobel de la Paix et dernier président de l'URSS, désapprouve l'attitude des Américains dans le conflit syrien. Selon lui, une intervention militaire en Syrie serait "une erreur plus grave encore qu'en Irak".
Plus encore, Gorbatchev a fustigé l’attitude américaine visant à se positionner comme gendarme du monde. "Qui menace les Etats-Unis? a-t-il interrogé. Ils s'érigent en défenseurs de la paix dans le monde entier. Mais la défense de la paix, c'est l'affaire de tous".
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Lors de cet entretien, Mikhaïl Gorbatchev en a profité pour critiquer Barack Obama, déclarant: "Je ne m’attendais pas à cela de sa part". "Au moment de son élection, je pensais qu’on pourrait travailler avec lui." En 2009, lorsque Barack Obama obtenait son Prix Nobel de la Paix, controversé car décerné avant qu'il n'arrive aux responsabilités, Gorbatchev avait salué cette décision. Grand artisan d'une politique de liberté d'expression (glasnost : transparence) et de réformes économiques (perestroïka: restructuration) en URSS, il avait lui aussi remporté la récompense en 1990.
Plus tôt, à Genève, pour l'Assemblée générale du 20e anniversaire de son ONG Green Cross International, spécialisée dans le développement durable, Mikhaïl Gorbatchev, s'était montré plus conciliant à l'égard du président américain.
"C’est difficile de faire quelque chose de positif en Syrie, a-t-il concédé. Je pense cependant que le président des Etats-Unis est un véritable démocrate mais qu’il a du mal à agir comme tel. Je me souviens à quel point c’était difficile pour moi. J’ai été critiqué pour ne pas avoir été assez résolu. Barack Obama est critiqué pour les mêmes raisons."
"S’il n’est pas suffisamment décidé à lancer des bombes, je pense que ce n'est pas si mal en soi", a-t-il poursuivi, alors que Barack Obama a préféré temporiser, invitant au préalable le Congrès à s'exprimer sur une possible intervention en Syrie. Avant de prévenir: "En revanche, s’il décide de passer à l’action sans tenir compte de l'opinion des peuples, les conséquences pourraient être dramatiques. Je demande donc à mes amis américains et à leur président de rejoindre notre appel à la paix et au désarmement".