22 sept2013
Il existe un peuple de gauche. Ce sont ces femmes et ces hommes qui partagent une même aspiration : une authentique démocratie, une vraie justice sociale et, de plus en plus souvent, l’exigence écologique. Ce peuple de gauche apporte ses suffrages à diverses organisations politiques, le PS, EELV, les partis du Front de Gauche, le NPA, Lutte Ouvrière. J’ai la chance d’avoir des copains dans ces différentes formations et parfois, les discussions sont assez vives. Il y a quelques semaines, un d’entre eux a quitté le PS pour rejoindre le Parti de Gauche. Il vient de rédiger une lettre à ses anciens camarades qu’il souhaite partager largement. La voici.
A toi, camarade socialiste encore au PS,
Je m’adresse à toi qui partages avec moi des années de fidélité au PS et des années d’espérances. Parce que comme moi, tu veux un monde où la démocratie et la justice sociale ne sont pas de vains mots et parce que tu crois, toi aussi, comme l’affirmait le grand Jaurès, que « la République politique doit aboutir à la République sociale. »
Déjà, en 2002, quand Jospin fut battu, lui qui avait d’avantage privatisé que les gouvernements Balladur et Juppé réunis, lui qui avait affirmé que son programme n’était pas socialiste, nous étions désemparés.
Nous avons payé très cher les dérives néo-libérales de la gauche plurielle. Il nous a fallu subir dix ans d’une droite qui a véhiculé, chaque jour un peu plus, le discours de la haine et qui s’est employée à démanteler, l’une après l’autre, les réalisations nées du programme du Conseil National de la Résistance.
Comme toi, j’ai attendu avec impatience le départ de Sarkozy. Dix ans d’une droite qui flirte avec l’extrême-droite ont rendu notre France de Montesquieu, de Jaurès et de Camus irrespirable.
Comme toi, j’ai vibré aux propos généreux, authentiquement socialistes, tenus au Bourget.
Comme toi, j’ai été emballé lorsque notre candidat a affirmé sa différence avec son prédécesseur, à la télévision « moi, président,…. »
Mais là, seize mois après l’arrivée du deuxième président de la Ve République issu des rangs du PS, quelle déception ! A leurs débuts, Mitterrand avec les nationalisations et la retraite à 60 ans, puis Jospin avec les 35 heures et le rejet de l’Accord Multilatéral sur l’Investissement (AMI), avaient au moins pris des mesures fortes qui répondaient à nos attentes. Même si, par la suite, avec des Delors et des DSK, l’adhésion à l’idéologie du marché l’avait emporté. Mais cette fois, dès les premiers jours du quinquennat, les choix sont d’une clarté stupéfiante : ils continuent Sarkozy.
Comme toi, j’ai été abasourdi que notre gouvernement ratifie, sans en changer une virgule, le pacte budgétaire Merkozy qui met fin à notre souveraineté dans l’élaboration du budget, l’instrument essentiel pour définir des orientations politiques.
Comme toi, je n’ai pas compris ce pacte de croissance, formidable cadeau de 20 milliards aux entreprises, sans la moindre contrepartie, sans la moindre condition et sans le moindre contrôle. La proposition de Louis Gallois, pourtant modeste (si on compare avec l’Allemagne,) d’introduire quatre représentants des salariés dans les entreprises de plus de 5000 salariés n’a même pas été retenue.
Comme toi, j’ai vu avec douleur, un gouvernement PS accorder l’ANI au patronat, une agression contre le droit du travail qu’aucun gouvernement n’avait concédée depuis les années 80 quand le CNPF la réclama pour la première fois. Malgré les démonstrations pertinentes de notre camarade Filoche prouvant l’agression, le gouvernement PS-EELV a refusé de modifier ce texte conforme aux attentes du MEDEF et soutenu par la direction du PS.
Comme toi, j’ai vu à quel point le propos du candidat Hollande au Bourget sur la finance (« mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne se présentera jamais comme candidat, il ne sera pas élu, mais pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance ») ont été démentis par les décisions du Président Hollande. Chaque fois que le gouvernement doit choisir, il choisit en faveur des banques et des assurances. Rien n’a changé. C’est la finance qui gouverne à travers Moscovici et Hollande. On l’a vu avec la loi de séparation bancaire qui ne concerne que 2% des activités bancaires ; on l’a vu avec l’ANI et le formidable cadeau aux assurances que représente l’extension à tous les salariés de l’obligation de prendre une assurance complémentaire santé ; on l’a vu avec la baisse du taux du Livret A ; on l’a vu… mais à quoi bon continuer tant la liste est déjà longue. C’est presque chaque jour que ce gouvernement PS-EELV fait un cadeau au monde de la finance.... Pour lire la suite ,
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