L'actualité du lundi 24/09/2013
la UNE
Pédagogie
Il a suffi,
à la fin de l’été, que Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie,
ressente un «ras-le-bol fiscal»chez les Français
pour que l’expression devienne un leitmotiv politique de la rentrée,
un sujet de discorde gouvernementale et une raison de l’impopularité
croissante du chef de l’Etat. Cette réalité est la conséquence
de deux occasions ratées par le pouvoir socialiste. En oubliant
sa quatorzième promesse de campagne («une grande réforme fiscale»), François
Hollande a tout d’abord enterré une ambition qui aurait permis
de clarifier un système de prélèvement illisible et souvent
injuste. Puis, en décrétant il y a quelques semaines une «pause» susceptible de calmer l’opinion en
colère, le Président et son Premier ministre ont oublié d’accompagner
leur politique fiscale d’une indispensable pédagogie de l’impôt. Car
au-delà des pourcentages et des études comparées entre les pays
occidentaux sur le montant des prélèvements obligatoires, une question domine
toutes les autres : à quoi sert l’argent collecté par l’Etat ? Plus qu’une
logique comptable face à une situation financière désastreuse, François
Hollande, Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici avaient la responsabilité
politique d’expliquer la nécessité de financer notre système de santé,
l’éducation nationale, la sécurité. De détailler les besoins urgents
de soutien aux quartiers défavorisés, aux transports publics ou aux personnes
âgées. L’impôt n’est pas une punition mais le premier outil d’une
politique de redistribution et un des fondements de la démocratie.
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