Emmanuel Macron a réactivé son idée récurrente de « domestiquer » les réseaux sociaux et de donner un « label » aux médias « respectant la déontologie de la profession ». Cette initiative a été perçue comme la tentative d'un pouvoir aux abois de museler la liberté d'expression et de la presse. La contre-offensive des opposants politiques et des médias met l'Élysée dans l'embarras. Encore une idée révolutionnaire : « domestiquer » les réseaux sociaux et « labelliser » les médias. Emmanuel Macron l'avait émise dès 2017, mais il l'a fignolée à l'Élysée le 28 octobre « avec quelques 200 experts et acteurs de terrain, afin de lutter contre les menaces de l'internet et des réseaux sociaux sur la démocratie et les élections » (Radio France). Ensuite, le président de la République a lancé son projet dans le grand public à Toulouse, le 12 novembre, devant les lecteurs de La Dépêche du Midi, puis à Arras, le 19 novembre, devant ceux de La Voix du Nord. Intervenant sur le thème de « la démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes », le chef de l'État a déclaré qu'il fallait « les domestiquer ». Cette « domestication » ne vise pas que les réseaux sociaux : « Les thèmes abordés tourneront autour du complotisme, de la transparence des algorithmes, du rôle des médias, ou encore de l'éducation à l'esprit critique », avait annoncé La Dépêche du Midi. Face à ces « menaces » planant sur « nos démocraties », avait renchéri La Voix du Nord, « le président de la République estime le moment venu de la prise de conscience, mais aussi celui de l'action ». De fait, Emmanuel Macron a dit vouloir « tout faire » pour que soit mis en place un label professionnel garantissant la bonne information. « On va créer des mécanismes qui détectent et dénoncent les ingérences informationnelles », a promis le président, ces mécanismes incluant un référé judiciaire permettant de faire disparaître promptement les « fausses nouvelles ». À qui serait confié le pouvoir de traquer les médias déviants et de décerner ou non ce label ? À des professionnels des médias, qui puissent dire « ceci correspond à la déontologie » du secteur, a expliqué Emmanuel Macron. Et de citer en modèle l'ONG Reporters sans Frontières (RSF). Or, quelques jours plus tard, … Philippe Oswald |
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