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[ Flash ] Vers un premier procès pour Bernard Bensaïd
Le procureur de la République de Grenoble demande que l'ex-patron du groupe Avec soit jugé en septembre 2026 pour détournements de fonds publics et prise illégale d'intérêt.
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Le procureur de la République de Grenoble a demandé le renvoi de Bernard Bensaïd devant le tribunal correctionnel le 28 septembre 2026 pour être jugé des incriminations de détournements de fonds public et de prise illégale d’intérêt. L’ex-patron du groupe Avec est déjà convoqué à cette date pour rendre des comptes dans une affaire d’abus de bien sociaux. M. Bensaïd est également poursuivi dans cinq autres affaires judiciaires distinctes et le tribunal de Bobigny l’a condamné en mai dernier à six ans d’interdiction de gérer des entreprises.
Nous vous renvoyons vers notre enquête au long cours commencée en 2022, qui avait en 2023 provoqué l’accélération de la procédure judiciaire ouverte suite à une plainte des syndicats CGT et FO du Groupe hospitalier mutualiste grenoblois (GHM), avec l’interpellation à Paris de Bernard Bensaïd dans les locaux d’Avec, son transfèrement à Grenoble et sa mise examen après sa garde à vue.
Dans cette affaire tentaculaire où des sommes considérables ont disparu, M. Bensaïd a ponctionné, à la seule trésorerie du GHM, 8 millions d’euros en moins de six mois par l’entremise de la mutuelle Doctocare, une coquille vide qui a immédiatement transféré les fonds à sa société holding, Avec SA. Les dettes à court terme de son édifice s’élevaient à 178 millions d’euros en 2023. De nombreuses questions restent sans réponse.
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À commencer par le rôle des banques. Jusqu’en 2023, elles ont financé sans sourciller l’édifice pourri qu’est le groupe Avec. Il serait bon qu’elles expliquent en quoi M. Bensaïd pouvait être en capacité de rembourser ses dettes, alors que la quasi-totalité des entités composant cet invraisemblable édifice était de fait en cessation de paiement depuis 2019. Et qu’elles expliquent comment son modus operandi, une cavalerie à très grande échelle, a échappé à leur sagacité. D’autant que des mouvements de fonds sur certains comptes d’entités dirigées par M. Bensaïd, auxquels nous avons eu accès, impliquant notamment des comptes situés à l’étranger, auraient dû déclencher toutes les alarmes. Les seuls rapports annuels du groupe Avec, qui présentaient des données comptables manifestement aussi fantaisistes que fausses, car impossibles à consolider, auraient fait bondir un étudiant de première année en école de commerce.
L’inaction des autorités publiques – Bercy, les organismes de collecte sociale, le ministère de la Santé, les agences régionales de santé, les collectivités territoriales de tutelle, etc. – est inexplicable.
Et puis, il y a la belle brochette de politiques qui ont refusé d’entendre les alertes, aussi nombreuses que bruyantes, lancées par de nombreux acteurs. Au premier rang desquels se trouve Olivier Véran, ancien député de l’Isère et ancien ministre de la Santé.
La Lettre confidentielle | ||||||
Affaire Bensaïd - GHM : l'accablante inaction d'Olivier Véran | ||||||
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Olivier Véran jure ses grands dieux “qu’on ne laissera jamais tomber le GHM”. “On” peut-être pas. Olivier Véran l’a déjà laissé tombé depuis deux ans. | ||||||
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La seule collectivité qui a rapidement saisi l’ampleur du problème posé par Bernard Bensaïd est Grenoble Alpes Métropole et son président, Christophe Ferrari. C’est la Métro qui a initié les procédures judiciaires visant la reprise du GHM, un dossier particulièrement opaque impliquant la mutuelle Adréa, son dirigeant de l’époque, Patrick Brothier, aujourd’hui à la tête d’Aésio, issue de la fusion des mutuelles Adréa, Apréva et Eovi-MCD.
Cela renvoie à la nature du secteur mutualiste français, d’une puissance inégalée en Europe, qui n’a de mutualiste que le nom, car les membres ont peu de poids face à la technostructure qui contrôle ce secteur. Voire les banques mutualistes, à commencer par le groupe Crédit Mutuel.
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Directrice de la publication : Patricia Cerinsek




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