Cette fois, pas d’afflux de photographes chez Drouant pour découvrir, à 13 heures, qui est le Goncourt de l’année. C’est à un exercice plus difficile que se sont livrés les anciens lauréats : désigner, à notre demande, le meilleur de tous les prix Goncourt. La crème de la crème, en quelque sorte. Le très haut du panier. Vous allez découvrir tous les résultats dans « le Nouvel Obs » et sur Bibliobs. Et, d’abord, le nom du vainqueur. Patrick Modiano, pour son « Rue des boutiques obscures » paru en septembre 1978. C’est pour lui qu’ont voté le plus grand nombre d’anciens lauréats : Jean Rouaud, Nicolas Mathieu, Hervé Le Tellier, Jacques-Pierre Amette, Marie NDiaye, Mathias Enard et Pascale Roze. Un triomphe. Presque un sacre.
Comment s’est déroulée l’opération « Goncourt des Goncourt » ? Nous avons proposé à tous les lauréats du prix de choisir leur roman préféré, ainsi que deux autres qui occupent à leurs yeux la deuxième et la troisième place, dans une liste composée de 40 livres. Avec un barème simple : trois points pour le numéro 1, deux pour le numéro 2, un pour le numéro 3. Certains anciens lauréats ont choisi de ne pas participer, au prétexte qu’ils n’avaient pas lu tous les prix Goncourt ou par refus de la compétition, comme Patrick Modiano, Erik Orsenna, Jonathan Littell, Pierre Lemaitre, Laurent Gaudé ou Yann Queffélec. Jean-Jacques Schuhl a accepté de voter, mais de manière anonyme, tandis que Jean-Baptiste Andréa a rendu ses choix publics à condition que son vote ne soit pas comptabilisé. Nous avons respecté les souhaits des uns et des autres. Plusieurs écrivains n’ont pas répondu à notre sollicitation, comme Michel Houellebecq ou Pascal Quignard.
Mais quel générique, sinon ! Vingt-quatre écrivains goncourisés ont répondu présent (dont deux jurés Goncourt en exercice, Didier Decoin et Tahar Ben Jelloun). Nous les en remercions chaleureusement. L’exercice n’était pas forcément facile. Certains confrères sont des amis. Mais les votes exprimés traduisent surtout l’admiration sincère des uns et des autres pour le travail de certains de leurs collègues. Loin des pressions ou des intérêts divers.
Lorsque nous avons contacté les anciens lauréats, nous avons posé les règles suivantes : ne pas voter pour soi-même et ne pas voter pour les écrivains disparus. Nous pensions en effet qu’en incluant Proust ou Duras dans la liste des prétendants au « Goncourt des Goncourt », le verdict serait acquis d’avance. Avec l’humour qu’on lui connaît, Lydie Salvayre a cependant insisté pour voter Marcel Proust (à la première, deuxième et troisième place !). De son côté, Gilles Leroy a maintenu Marguerite Duras à la première place de son classement. Le plus facétieux des votants ? Sans conteste Patrick Rambaud, qui a élu Giuliano da Empoli, même si « le Mage du Kremlin » a raté le Goncourt de justesse (mais le méritait à ses yeux).
Amis lecteurs, nous vous invitons à prendre connaissance dans le journal et sur le site de tous les résultats. Et nous vous proposons de voter vous-même pour votre « Goncourt des Goncourt ».
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