Translate

vendredi 1 mars 2019

Marie Laure, enseignante, dont l'enfant vient de perdre un œil, s'adresse à monsieur Macron le 20 janvier 2019

Marie Laure, enseignante, dont l'enfant vient de perdre un œil, s'adresse à monsieur Macron

Quelques commentaires que je partage (BV)
<<Bravo madame pour votre courage et votre dignité, deux valeurs totalement inconnues de ceux qui commanditent ces actes ignobles.>>

<<Merci Madame pour votre dignité et votre simplicité, mais Macron, de mon point de vue, ne méritait pas tant de réserve dans votre supplique. Honneur à vous et courage pour votre fils ! Nous ne lâcherons rien !>>

<<L'extrême-libéralisme de plus en plus tenté par des méthodes fascistes. >> <<Hier, à Nancy, une heure de manifestation très bon enfant dans les rues du centre-ville. A 14h55, la manif aboutit à 100m de la place Stanislas, traditionnellement arrivée de toutes les manifs sur Nancy depuis plusieurs dizaines d'années. Ici grand grillage empêchant le passage. La foule reste donc sagement à une centaine de m, sur le parvis de la cathédrale (pour ceux qui connaissent). Une vingtaine de gars vont à 5 m des CRS, discuter peut-être chambrer (je suis trop loin je ne sais). 15h05, finalement ils se retirent ; nous restons donc là à bavarder gentiment par groupes de 2, 3, 4 ou 5 personnes. Pas un manifestant à moins de 2Om des forces de l'ordre. 15h10, les sirènes des 5 ou 6 véhicules de police retentissent, les gorilles marchent vers nous et en moins de 15" se mettent à charger en courant et hurlant et en balançant une vingtaines de grenades lacrymogènes ; reflux général en courant à l'aveugle dans les larmes et les poumons irrités. Je ne vous détaillerai pas l'indignation générale, des gj, mais aussi de passants qui traversaient l'esplanade à ce moment. Pas de sommation (ou alors l'officier de police souffrait d'une extinction de voix :) ), pas de projectile lancé contre les policiers, pas d'insultes ou de quolibets, même pas de slogan ... Consternant.>>

<<Bravo pour ce témoignage. Hélas, il est illusoire de penser que M Macron puisse gagner en dignité. C'est une vertu qui lui est inconnue.>>

<<Ecoeurant... Combien faudra-t-il encore de mutilés pour que cette guerre que mène le pouvoir contre le peuple cesse ?>>



<<Je m’appelle Marie-Laure Leroy, je suis à l’hôpital de Pontchaillou, je ne sais pas qu’elle heure il est… Bien évidemment je n’ai pas dormi. Je suis la mère d’un gilet jaune qui a été blessé à la fin de la manifestation sur Rennes hier soir (ndlr 19 janvier 2019) au moment où les gens commençaient à se disperser. Mon fils et certains de ces amis étaient autour d’un PC qui a été évacué peu de temps après et ils constituaient en quelque sorte un ruban de sécurité entre les pompiers et le reste des manifestants qui, d’après ce que je sais, ne présentaient aucun danger. J’en profite d’ailleurs pour avoir une pensée pour la dame de 70 ans qui a été admise à l’hôpital peu de temps avant mon fils, elle a été matraquée, et c’est vrai que probablement elle aussi devait présenter un gros danger… je sais pas, je ne peux pas vous dire. D’après ce que les amis de mon fils m’ont raconté, une première grenade de désencerclement l’a atteint alors même qu’il tournait le dos avec ses amis et que les CRS étaient en train de charger. À 4 mètres environ, un type de la BAC, pendant que mon fils faisait un bond sous le choc ou sous l’explosion, en a profité pour lui tirer un flashball dans l’œil. Le flashball, c’est énorme, je ne sais pas si vous en avez déjà vu un, a été récupéré, et à l’heure actuelle il est déjà entre les mains de l’avocat. Mon fils a été opéré pendant 3 heures par un interne qui a fait ce qu’il a pu pour lui sauver son œil, ce qui n’a pas été possible. Monsieur Macron, pendant que vous faites le malin en bras de chemise dans les gymnases pendant des heures, en soliloquant, parce qu’il est vrai que vous aimez surtout parler seul, pendant ce temps là, vos sbires, monsieur Macron, mutilent nos jeunes. Ces jeunes, j’insiste, ne présentaient aucun danger, aucun d’eux n’avaient le visage couvert, ils étaient tous désarmés, aucun d’eux n’avaient même un masque à gaz. Quoique ce soit qui puisse, de près ou de loin, s’apparenter à une arme de destination, puisqu’on sait maintenant que même des lunettes de piscine peuvent être considérées comme des armes. Pendant donc, que vous faites le malin, vos sbires agressent nos jeunes, agressent des personnes âgées. Combien de blessés va t’il encore falloir ? Combien de mutilés parmi nos jeunes va t’il encore falloir avant que vous vous rendiez compte monsieur Macron que diriger un pays ce n’est pas se tenir en haut de la verticalité que vous vantez tant. C’est peut-être, de temps en temps se pencher sur les gens et écouter réellement ce qu’ils ont à dire. Je ne suis pas en colère, je n’ai même aucune haine. J’estime que vous et ce type que vous avez placé au ministère de l’intérieur dont d’ailleurs je n’arrive toujours pas à savoir s’il est juste stupide ou parfaitement incompétent, j’estime vous n’êtes ni digne de ma colère, ni digne de ma haine. Et à priori d’après les paroles que j’ai pu échanger avec mon fils quand il est sorti du bloc et qu’il était encore en salle de réveil, il n’a pas de haine non plus, il ne comprend pas trop ce qui lui est arrivé, pour l’instant. Il a 27 ans, il a toute la vie devant lui, et désormais il n’aura plus jamais une vie normale, il est mutilé à vie, monsieur Macron, mutilé à vie, parce que ce que vous appelez la démocratie, consiste à frapper des gens innocents qui sont là uniquement pour défendre leurs droits. Je ne sais pas quoi dire d’autre ... Je ne connais pas ... le type de la BAC qui a énucléé mon fils ? Je ne le connais pas et je ne le connaitrai probablement jamais. Lui par contre, va pouvoir regarder le visage de la mère du blessé. Je… Je me doute bien que ça ne l’empêchera pas de dormir. Je lui souhaite tout le plaisir du monde. J’espère juste que plus jamais il ne pourra dormir. J’ai pas grand-chose d’autre à rajouter… Euh si... Peut-être une dernière chose, on pourra toujours dire que c’est le choc. Je suis fonctionnaire d’État, monsieur Macron, parfaitement consciente de sortir du droit de réserve qui normalement est le mien. Je suis enseignante. Je suis professeur de lettres dans un lycée de la région quimpéroise, à côté de Lorient, en Bretagne. Je pense que vous n’aurez aucun mal à me retrouver vu que j’ai donné mon nom. Je vois pas trop ce que je peux craindre monsieur Macron, je ne vois pas ce que je peux craindre. Être virée de l’Éducation Nationale peut-être ? Je ne sais pas, c’est peut-être le genre de chose que font les gens comme vous… probablement… probablement. Mon crime, s’il y a crime, n’est pas pire que celui d’un ancien ministre de l’Éducation Nationale qui appelle au meurtre sur les ondes. Mon crime, si crime il y a, n’est pas pire que celui de quelqu’un qui s’obstine à considérer que ni les gendarmes, ni les CRS, ni les gens de la BAC n’attaquent sans être agressés. C’est tout ce que j’ai à dire, j’ai une grosse pensée pour tous les autres blessés, et monsieur Macron, peut-être parce que j’ai la prétention, moi, de vous donner une leçon de dignité, peut-être qu’il serait digne de la part de quelqu’un qui dirige un pays de finir par présenter ses excuses aux familles et peut-être de rendre visite aux gens qui ont été blessés et qui sont marqués à vie, simplement parce que... parce que quoi ? … Parce qu’il en a marre de cette société… où les gens sont pauvres ? Je voudrais juste signaler une dernière petite chose. Je suis dans un grand hôpital de Rennes. Il y a là, à deux mètres de moi, à la sortie, quelqu’un qui dort dans un sac de couchage. Monsieur Macron, puis-je me permettre de vous rappeler que, d’après ce que j’ai entendu, d’après ce que je vous ai entendu dire, il n’y aurait plus jamais de SDF dans notre société ? … Je… Je suis… Je ne suis pas en colère, je le répète. Je suis juste écœurée. Je suis écœurée...
Moins>>

https://www.youtube.com

Marie Laure, enseignante, dont l'enfant vient de perdre un œil, s'adresse à monsieur Macron



            


Ajoutée le 20 janv. 2019

Marie Laure, enseignante, dont l'enfant vient de perdre un œil, s'adresse à monsieur Macron C’est avec émotion et sous le choc que j’ai filmé ma maman suite à la tentative de meurtre sur mon frère, qui s’en sort « par chance » (je pense à toutes les autres victimes de cette violence disproportionnée) avec la perte de son œil gauche (ça aurait pu être pire). Nous tenons à remercier Edmond, Greg et les autres sur places, pour leur soutien et dévouement. Nous tenons à remercier les pompiers qui lui ont porté secours et l’équipe soignante qui l’a pris en charge. Nous vous demandons de bien vouloir partager en masse cette vidéo. Le combat continue, mais un autre commence... Mon frère, ce héros ♥️ https://www.facebook.com/audrey.leroy...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire