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Christophe Castaner sur les Gilets jaunes : "On a créé une sorte de monstre qui est sorti de sa boîte"
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, est l'un des invités de la nouvelle émission "Au Tableau" diffusé mercredi soir sur C8. Il revient longuement sur le mouvement des Gilets jaunes.
18h30 , le 19 février 2019
"Tu inspires, tu fais monter les mauvaises énergies qui sont dans ton ventre […], elles sortent par ta bouche et tu les renvoies ailleurs." Face aux élèves d'Au Tableau*, Christophe Castaner débute par un exercice de méditation - l'un des rituels du ministre de l'Intérieur. Mais rapidement, l'actualité reprend le dessus et la question des Gilets jaunes occupe plus de la moitié de l'émission. En a-t-il marre? "Oui, un peu. […] C'est quelque chose qui pour les forces du ministère de l'Intérieur est extrêmement lourd", répond Christophe Castaner qui fait la différence entre les premiers manifestants de novembre et les "brutes".
Revenant sur la genèse du mouvement, à savoir la question du prix du carburant, le ministre estime que "c'est comme une machine qui ne s'arrête pas". "On a créé une sorte de monstre qui est sorti de sa boîte et le monstre continue à s'agiter", poursuit-il, évoquant une "colère tellement profonde".
Un poisson jaune en cadeau
Interrogé par les élèves sur l'utilisation des LBD et les violences lors des samedis de manifestation, Christophe Castaner assure que pour lui "un Gilet jaune blessé ou un policier blessé, c'est un échec". Donnant le chiffre de "dix personnes blessées à la tête" depuis le début du mouvement, le ministre déclare également : "C'est une faute. Et s'il y a une faute, il y a une enquête et une sanction, mais elles sont rares." Pour autant, hors de question à ses yeux d'interdire ces "armes de protection".
"Si tu leur supprimes [aux policiers] les lacrymos qui permettent de tenir à distance, et les autres moyens, comme le LBD, on sera beaucoup plus au contact et il y aura des bagarres qui feront beaucoup plus mal", justifie celui qui se verra offrir par les élèves un poisson jaune, prénommé "Jojo" pour ne pas oublier le mouvement des Gilets jaunes.
Le "coq" Macron et le "serpent" Benalla
Dans cette émission qui sera diffusée mercredi soir sur C8, Christophe Castaner, qui appelle parfois le Premier ministre "mon poulet", est aussi invité à donner des surnoms à quatre responsables politiques. Cela donne :
- Laurent Nunez : "Il a un petit côté ours, au sens aussi de l'ours en peluche, qu'on aime bien. Donc ce serait 'mon ourson'."
- Alexandre Benalla : "Je le connaissais un peu et c'est quelqu'un que j'appréciais. […] Là, je le trouve un peu fuyant et dangereux, donc ce n'est pas vraiment un gentil surnom mais c'est un peu un serpent. Je pense qu'il a beaucoup menti et qu'à un moment donné, il faut arrêter les bêtises."
- Christian Estrosi : "Ça a été un adversaire politique […], c'est quelqu'un avec qui j'apprécie d'échanger assez régulièrement. Je vais l'appeler castor, car il construit beaucoup."
- Emmanuel Macron : "Je vais prendre une part de risque car il y a deux sens. Comme c'est le coq français, je vais garder coq."
Après une séquence sur son enfance, dont il ne garde "quasiment pas de souvenirs de vie de famille", et sur la relation difficile qu'il entretenait à son père, qui "a mis fin à ses jours", Christophe Castaner passe à la traditionnelle "interro surprise" de l'émission. Avec un lapsus lorsqu'il faut donner le nombre d'habitants de sa ville de Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence : "5.010 au dernier remaniement. Euh remaniement… ça c'est une obsession, une inquiétude. Au dernier recensement."
* L'émission Au Tableau avec Christophe Castaner, Christian Estrosi et Kad Merad, sera diffusée mercredi 20 février à 21h05 sur C8.
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