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mardi 26 mars 2019

À Grenoble, l’accident puis l’émeute.....le 5.03.2019


Lu dans le DL du 5/03/2019

ÉDITOÀ Grenoble, l’accident puis l’émeute

Nuits d’émeutes à Grenoble. Autour de la cité Mistral, brûlent bâtiments et véhicules. Non, la manif des Gilets jaunes n’a pas dégénéré ce week-end à cause de l’usage intempestif des flash-balls. Non, les « CRS-SS » n’ont pas chargé de manière outrancière une foule de braves gens en quête d’une vie meilleure. Il s’agit bien, selon les premières constatations du Parquet, d’un accident de la route. Deux jeunes garçons, âgés de 17 et 19 ans, se sont tués samedi soir en percutant un car qui transportait une équipe de football. Au prétexte futile qu’ils roulaient sans casque et dangereusement, sur un scooter volé et dépourvu de plaque, la police prétendait les interpeller. Quelle idée, aussi ! Les chauffards, plutôt que d’obéir, s’engagèrent dans une fuite à l’issue dramatique. À qui la faute, alors ? « Aux flics » estiment aussitôt les excités du quartier qui hurlent à « la bavure » et s’empressent de cogner et casser. Attendre les résultats de l’enquête ouverte, pour eux forcément « bidon », ne leur effleure pas l’esprit. Quelques jours plus tôt, déjà, des violences urbaines éclatèrent ici après l’arrestation d’un individu porteur de stupéfiants. Comme ça, d’un coup.
En France, il existe ainsi des zones - parfois dites de « non-droit » - qui tiennent tout représentant de l’État pour un ennemi à combattre. La seule volonté d’appliquer la loi y fait figure de « provocation ». Le phénomène, sans vouloir occulter sa dimension sociale qui mérite une réponse, reste intolérable. Parce que le strict maintien de l’ordre public ne relève pas d’une lubie fascisante. Il constitue, au contraire, l’indispensable condition du « vivre ensemble » dans l’espace commun et républicain.

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