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dimanche 25 mars 2018

Le Bastion social , groupuscule néofasciste, crée des tensions en s'installant à Marseille


25 mars 2018

Le Bastion social , groupuscule néofasciste, crée des tensions en s'installant à Marseille

Vingt-neuf associations, syndicats et partis politiques ont appelé à manifester samedi

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Steven Bissuel, président -national du Bastion social, n'y voit " aucune provocation". Son nouveau mouvement d'inspiration néofasciste inaugure, samedi 24  mars, au 45 de la rue Fort-Notre-Dame (1er arrondissement), un local à Marseille. Dans cette artère qui descend à pic vers le Vieux-Port, l'organisation compte tenir " conférences, réunions, et des actions sociales comme la collecte et la distribution de denrées alimentaires lors de maraudes ou l'accueil de SDF ".
Après Lyon, Chambéry, Strasbourg et la voisine Aix-en-Provence, Marseille est la cinquième ville à voir, en moins d'un an, s'implanter ce groupuscule. Né d'une " mise en sommeil " du GUD, le Bastion social se définit comme " nationaliste révolutionnaire " et reconnaît prendre pour modèle les " fascistes du troisième millénaire " italiens du mouvement CasaPound. Il prône la " préférence nationale " et ponctue ses tracts et publications d'un slogan discriminatoire : " Les nôtres avant les autres. "" Il y a une très forte présence de gens issus de l'immigration à Marseille, mais cela n'est pas un frein pour nous y implanter. C'est une volonté symbolique : on ne délaisse aucun territoire ", affirme au Monde le Lyonnais Steven Bissuel, ancien leader du Groupe union défense (GUD), qui se rendra à Marseille samedi 24.
Affrontements depuis 2016Dans une ville où les associations antiracistes et les mouvements antifascistes sont vivaces, l'arrivée du Bastion social inquiète. A peine l'adresse du local ultranationaliste connue, des graffitis ont marqué la façade du bâtiment. Une vitre a été brisée et de la peinture projetée à l'intérieur. Un collectif de 29 associations, partis politiques de gauche et syndicats, appelle à manifester, samedi 24  mars, contre " une faction d'extrême droite, aux idées racistes, sexistes et xénophobes ". La journée sera surveillée de près par les services de la préfecture. Un arrêté interdisant toute manifestation publique le jour de l'inauguration dans un large périmètre autour du Vieux-Port a été publié jeudi 22  mars.
Contrairement à Lyon ou à Paris, Marseille n'a jamais connu de forte présence du GUD ou de mouvements néofascistes, mais elle vit, depuis quelques mois, une recrudescence des affrontements entre jeunes militants d'extrême droite et opposants. L'arrêté préfectoral prend comme motif une partie des " troubles à l'ordre public " qui se sont déroulés depuis avril  2016 et l'ouverture, rue Navarin (6e arrondissement) d'un local de l'Action française (AF) Provence.
Depuis, de jeunes communistes et des militants royalistes se sont affrontés en avril et octobre  2016, un engin explosif a été découvert devant le local en juillet  2017 et un militant de l'AF Provence, militaire sur la base d'Istres (Bouches-du-Rhône), a été condamné en novembre à huit mois de prison avec sursis pour agression lors d'une distribution de tracts dans un lycée marseillais. Les antifas locaux évoquent aussi l'affaire Logan N., militant d'extrême droite radicalisé passé un temps par l'AF Provence, arrêté pour avoir projeté des attentats. A Aix comme à Marseille, le Bastion social a siphonné une partie des militants de l'AF Provence. Jérémy Palmieri, un des propriétaires, par l'intermédiaire de la SCI Le Cochonnet, du local de la rue Navarin, pilote le nouveau site de la rue Fort-Notre-Dame, dont le nom – " Le Navarin " – n'a lui non plus pas été choisi au hasard.
Alors que Michel Dantin, maire LR de Chambéry, où le Bastion social s'est installé le 3  février, a officiellement demandé la dissolution de l'organisation, le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, LR également, n'a appris son implantation que dans la presse locale. " J'imagine que la préfecture a épluché le dossier et que les choses se font en légalité ", espère-t-il. Le sénateur FN Stéphane Ravier, déjà candidat à la municipale de 2020 a, lui, fait connaître son soutien dès janvier dernier au Bastion social sur Twitter." Certains de nos membres sont à titre individuel proche du Front national, confirme Jérémy Palmieri. Mais aucune aide ne sera apportée à un candidat. "
Gilles Rof

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