22 mars 2018
Communiqués
Solidarité avec les femmes en Pologne
Alertée par ses militantes polonaises et notamment Wanda Nowicka, ancienne vice-Présidente du Parlement polonais et membre de son Conseil international, l'Association Internationale de la Libre Pensée a pris connaissance des projets insupportables des évêques polonais, relayés par le gouvernement, pour restreindre encore le droit à l'IVG des femmes polonaises. Il y a urgence ! La mobilisation des femmes, des progressistes et de leurs organisations est magnifique, mais elles ont besoin de notre soutien : la Diète polonaise votera- t-elle dès vendredi ou la semaine prochaine une loi d'application du diktat des évêques ?
Agissez avec l'AILP !
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L'avortement même pour raisons génétiques bientôt interdit en Pologne ?
En réponse à la déclaration de la Conférence des évêques polonais du 14 mars adressée au Parti du Droit et de la Justice (PiS), le parti au pouvoir a pris des mesures immédiates. Une procédure parlementaire pour adopter la loi interdisant l'avortement en cas d'anomalie fœtale, même si le fœtus est irrémédiablement altéré, a été initiée. La voix des évêques a toujours été plus importante pour les politiciens de droite que la vie, la santé et l'autonomie des femmes. Lundi, la commission parlementaire des droits de l'Homme a voté en faveur de cette loi radicale à la satisfaction exprimée publiquement des responsables de l'Eglise. Le vote final peut même avoir lieu à compter du vendredi 23 mars.
L'avortement en Pologne est déjà très restrictif. De jure, la loi anti-avortement, adoptée en 1993 sous la pression de l'Église catholique, permet l'avortement lorsqu'elle est le résultat d'un crime (viol ou inceste), lorsqu'elle menace la vie et la santé des femmes et en cas de fœtus anormaux, defacto, cependant, en raison de la soi-disant «clause de conscience» pratiquée largement par les médecins et autres personnels de santé, ainsi que les pharmaciens, le droit à l'avortement est difficile à mettre en pratique.
Par conséquent, les femmes polonaises protestent continuellement dans les rues de Pologne. Dimanche dernier, des mouvements féminins tels que Polish Women's Strike, et de nombreuses autres organisations et initiatives pro-femmes, ont préparé une action #SundaySermon (sermon du dimanche !) devant les 14 archidiocèses et les 27 diocèses à travers la Pologne. Les femmes ont recommandé aux manifestants apportent un #HangerForABishop (Suspendez un évêque !)- ces cintres métalliques qui ont été un symbole féministe des avortements illégaux et dangereux.
Les femmes polonaises en lutte ont déclaré qu'elles ne s'opposaient pas à la religion, ni à ses croyants. Cependant, elles considèrent l'Église comme «une institution oppressive, dont elles ont enduré la dictature depuis longtemps, une source de haine, de mépris et de violence contre les femmes. Une institution pour laquelle ce qu'ils appellent faussement la «tradition» et la «moralité», sont plus importantes que le fait que nous soyons violées et tuées tous les jours. Dans nos propres maisons. Au nom de la sainteté du mariage indissoluble. Une institution qui n'aura aucun repos tant qu'elle ne transformera pas nos vies en un enfer ultime. Nous devons vivre dans la douleur, donner naissance à la douleur et mourir de douleur. Assez, nous avons assez !"
Les femmes se mobilisent pour venir ce vendredi 23 appelé #blackfriday (vendredi noir). Nous devons à nouveau sortir dans la rue. Nous appelons la communauté internationale à nous soutenir. Depuis que les politiciens polonais ont trahi les femmes, nous devons appeler à la solidarité internationale.
Varsovie, le 21 mars 2018
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