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mardi 27 mars 2018

Entre Anne Hidalgo et LRM, la bataille pour la Mairie de Paris est ouverte


27 mars 2018

Entre Anne Hidalgo et LRM, la bataille pour la Mairie de Paris est ouverte

Le macroniste Christophe Castaner a évoqué un " besoin d'alternance "

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Cette fois, les hostilités sont déclarées. Il aura suffi d'un sondage pour mettre le feu aux poudres. Invité du " Grand rendez-vous  CNews-Europe 1-Les Echos ", dimanche 25  mars, Christophe Castaner a estimé qu'" il y a un besoin d'alternance fort sur Paris " sur la foi d'une enquête IFOP-Fiducial, qui montre que 58  % des Parisiens se disent mécontents du bilan de la maire de Paris. " Le taux d'adhésion à la politique d'Anne Hidalgo et à Anne Hidalgo s'effondre ", a poursuivi le délégué général de La République en marche (LRM).
Jusqu'ici assez peu belliqueux envers la maire de la capitale, M.  Castaner, avec ses petites phrases, a donné le coup d'envoi de la bataille de Paris deux ans avant les élections municipales. S'il semble se diriger vers une candidature indépendante, le mouvement macroniste est pourtant loin d'avoir arrêté sa stratégie d'alliance et surtout d'avoir désigné son candidat, bien que Benjamin Griveaux, secrétaire d'Etat et porte-parole du gouvernement, se rêve déjà en chef de file " naturel ".
Le sondage IFOP-Fiducial (réalisé du 19 au 22  mars auprès de 1 105 personnes) pour Sud Radio et Le Journal du dimanche, publié dans son édition du 25  mars, a de quoi inquiéter la maire. Il lui prédit un sort funeste dans plusieurs configurations : Mme Hidalgo serait battue par le candidat LRM, M.  Griveaux, dans deux cas de figure. En cas de tiercé au premier tour, la maire de Paris obtiendrait 29  % des voix contre 32  % pour le porte-parole du gouvernement et 21  % pour la liste Les Républicains conduite par Florence Berthout, patronne de la droite parisienne. Second scénario perdant pour Mme Hidalgo  avec une liste LR soutenue dès le premier tour par LRM, qui obtiendrait 40  % des suffrages, la maire de Paris serait devancée de justesse (39  %). Seule une liste qu'elle mènerait avec le soutien de LRM permettrait à Mme Hidalgo de l'emporter par 41  % contre 38  % pour la liste LR et 12  % à La France insoumise.
Loin de s'avouer vaincus, les adjoints de Mme Hidalgo ont positivé les résultats de cette enquête. " Je m'attendais à ce qu'Hidalgo soit autour de 25  % étant donné la violence des attaques contre elle depuis un an et compte tenu des désagréments pour les Parisiens des chantiers en cours ", confie Christophe Girard, adjoint chargé des ressources humaines. Du côté des macronistes, la lecture du sondage est tout autre. Pour " Hidalgo, Paris c'est fini. Un maire sortant battu au premier tour perd en général au second ", affirmeun conseiller en stratégie politique proche de LRM. En  2014, devancée au premier tour par la candidate de droite, Nathalie Kosciusko-Morizet, Mme Hidalgo l'avait emporté au second tour avec 52,64  % des suffrages. Mais NKM, rappelle ce même communicant, avait quasiment fait le plein de ses voix au premier tour.
" Un mouton à cinq pattes "Le sondage montre que " LRM parvient à agréger des voix des deux côtés, à gauche et à droite ", se félicite un député macroniste parisien. L'enquête du JDD souligne surtout le désaveudes Parisiens vis-à-vis de la politique de la maire de Paris : 58  % sont mécontents de l'action municipale, 71 % ont un avis négatif sur la politique du logement, 73  % sur la propreté, 57  % ne sont pas satisfaits des efforts engagés pour lutter contre la pollution. 76  % saluent, en revanche, l'action en faveur de la culture.
Le sondage apporte, de fait, des arguments à M.  Griveaux, qui milite pour une candidature LRM face à la maire de Paris. Le porte-parole du gouvernement n'est pour le moment pas certain d'être désigné in fine par Emmanuel Macron. Certains cercles macronistes estiment qu'il n'a pas un profil assez rassembleur. Selon nos informations, le chef de l'Etat serait à la recherche d'un candidat issu de la société civile, capable de fédérer les électeurs aussi bien de la droite que de la gauche. " Un mouton à cinq pattes ", ironise le camp d'Anne Hidalgo.
Reste aussi pour LRM à régler la question des alliances au second tour. Adjoint macroniste de Mme Hidalgo, Mao Peninou continue de croire à un rapprochement possible avec le mouvement présidentiel. " Le sondage montre que les Parisiens aspirent à être gouvernés par une majorité progressiste et écologiste, observe-t-il. Ma conviction est que la meilleure pour l'incarner reste Hidalgo. Elle a montré qu'elle pouvait rassembler au-delà de son camp. "
" Moi, en tout cas, je porterai une candidature de coalition, comme je l'ai toujours fait ", s'est engagée Mme Hidalgo dans un entretien à Libération, le 4  mars. M.  Griveaux avait aussitôt fermé la porte à toute idée d'un accord avec la maire de Paris et ses alliés." Laissons-les bidouiller ! Notre force, c'est notre agilité. On va les laisser à leur rigidité ", confirme un membre de l'entourage du porte-parole du gouvernement. Les hostilités ne font que commencer et devraient durer jusqu'en  2020.
Béatrice Jérôme
© Le Monde

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