L'ECONOMIE
Mardi 7 mars 2017
Les audiences des médias dopées par la présidentielle
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François Fillon entouré par les médias, à Nîmes, le 2 mars. JEAN-PAUL PELISSIER / REUTERS
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Dimanche, la longue interview de François Fillon au « 20 heures » de France 2 a permis au journal télévisé (JT) de la chaîne de réaliser sa meilleure audience de la saison et de devancer TF1 en attirant 7,8 millions de téléspectateurs, soit 30,1 % de parts d’audience. C’est le meilleur score du JT de la Deux en nombre de téléspectateurs depuis novembre 2015. Plus tôt dans l’après-midi, la retransmission en direct du discours du candidat Les Républicains (LR) au Trocadéro avait profité à BFM-TV, qui s’est hissée à la troisième place des chaînes les plus regardées dans l’après-midi, réunissant 9,7 % de téléspectateurs en moyenne. « Les téléspectateurs se passionnent pour cette élection. L’actualité est tout à fait exceptionnelle, les audiences aussi. Nous sommes d’autant plus étonnés qu’il y a cinq ans nous étions deux chaînes d’info gratuites, contre quatre aujourd’hui », se félicite Alain Weill, directeur général de SFR Média (propriétaire de BFM-TV). Sur LCI, le discours a été suivi par 259 000 téléspectateurs, soit 2 % de parts d’audience, beaucoup plus que la moyenne habituelle (0,8 % de parts d’audience sur la journée). CNews (ex-i-Télé) a attiré de son côté 221 000 téléspectateurs en moyenne, soit 1,7 % de parts d’audience, avec un pic à 383 000 téléspectateurs à 16 h 20 lors de son édition spéciale.
Retransmissions de meetings, émissions politiques, formats décalés (interviews par des enfants sur C8, chroniques du youtubeur Hugo Travers sur LCI…), presque chaque chaîne tente de tirer parti de cet intérêt. La journée de dimanche a également été faste pour les sites d’information. Le Journal du dimanche (JDD), qui publiait une interview exclusive de Penelope Fillon, a vu l’audience de son site « quasiment doubler par rapport à un dimanche classique », a fait savoir la direction à l’Agence France-Presse. La semaine dernière, le site du JDD avait déjà réalisé l’une de ses cinq meilleures audiences hebdomadaires, dopé par la publication de la lettre de démission du directeur de campagne de François Fillon, Patrick Stefanini, et par l’annonce de la convocation du candidat LR par les juges d’instruction. Les premières révélations sur l’affaire Fillon avaient déjà permis au Canard enchaîné de réaliser l’une des meilleures ventes de son histoire et le numéro d’« Envoyé spécial » consacré à l’affaire au début de février avait enregistré un score exceptionnel (5,4 millions de téléspectateurs, 21,5 % de parts d’audience).
Au-delà des rebondissements liés à l’affaire Fillon, la campagne électorale suscite cette année un intérêt particulier. Le quotidien Les Echos a ainsi vu ses ventes en kiosque exploser de 117 % pour son édition de vendredi 24 février, dans laquelle était présenté en exclusivité le programme économique d’Emmanuel Macron. Entre septembre et décembre 2016, 47,4 millions de téléspectateurs ont regardé une émission ayant trait aux élections présidentielles, contre 39,6 millions pendant la période de 2011, lors de la précédente campagne, selon Médiamétrie. « On a beaucoup plus de moyens aujourd’hui pour faire vivre aux téléspectateurs cette campagne au plus près, mais nous sommes également devenus un outil pour les hommes politiques eux-mêmes », a estimé Alain Weill.
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Iliad en superforme. La maison mère de l’opérateur Free a réalisé un bénéfice net en hausse de 20,2 % en 2016, à 402,7 millions d’euros, porté par des « performances commerciales exceptionnelles », tant sur le fixe que sur le mobile. Pour l’ensemble de l’exercice, le chiffre d’affaires du groupe est en hausse de 7 %, à 4,72 milliards d’euros, sous l’effet notamment d’une forte progression des ventes mobiles, qui dépassent pour la première fois la barre de 2 milliards d’euros.
GM taille dans ses troupes américaines. General Motors (GM) a annoncé lundi la suppression de plus d’un millier d’emplois sur un site de production dans le nord des Etats-Unis, dont il va transférer des opérations vers le sud du pays. Ces annonces tombent au moment où le président américain, Donald Trump, décourage les entreprises de poursuivre leur développement au Mexique pour davantage investir aux Etats-Unis afin d’y créer des emplois.
Réacteurs nucléaires russes en Hongrie. La Commission européenne a approuvé lundi l’aide financière apportée par la Hongrie, avec le soutien de la Russie, à la construction de deux réacteurs nucléaires à Paks, près de Budapest, les « distorsions de concurrence » engendrées étant « limitées ». Cet investissement de 12,5 milliards d’euros, financé à 80 % par un prêt russe, est considéré comme « une aide d’Etat », mais le gouvernement hongrois « a pris des engagements substantiels » pour « limiter les distorsions potentielles de la concurrence », explique l’exécutif européen.
Niveau historique des crédits immobiliers. En raison de la faiblesse des taux, la production de crédits immobiliers a dépassé les 37 milliards d’euros en janvier, un niveau historique. Les emprunteurs souhaitent en effet profiter de ces conditions exceptionnelles avant qu’elles ne disparaissent, les taux de crédit ayant d’ailleurs entamé leur remontée.
Salaires des femmes et des hommes : l’écart est fort sur toute la planète. C’est ce qu’écrit Jean-Marc Vittori dans Les Echos. Il dresse le bilan des explications données par les économistes. L’un d’eux, Thomas Piketty, estime qu’il faudra « attendre le début du XXIIe siècle pour parvenir en France à la parité des gains chez les 1 % les mieux payés ». L’écart de salaire horaire en France atteint 16 %. En cause, des discriminations hommes/femmes, des préférences féminines personnelles, et la « différence naturelle » des aptitudes entre les deux sexes.
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Micro-Macro
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par Thibaut Soulcié |
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– 0,05 %
Le retour présumé de la Grèce à la croissance en 2016 a été démenti lundi par des données révisées, qui tombent au plus mal alors qu’Athènes tente de finaliser un accord avec l’Union européenne et le Fonds monétaire international pour sa sortie de crise. Au terme de cette révision par l’Office grec des statistiques, Elstat, de premières estimations faites en février, l’année 2016 se conclurait sur un recul de 0,05 % du PIB, contre une croissance de 0,3 %. Le pays, dont le PIB a chuté de 1,2 % au quatrième trimestre, contre un recul d’abord estimé à 0,4 %, resterait donc en récession depuis huit ans, à l’exception d’un bref retour à la croissance en 2014.
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La Chine s’inquiète de la démondialisation
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Discours du premier ministre chinois, Li Keqiang, en ouverture du Congrès national du peuple, le 5 mars. GREG BAKER / AFP
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Le gouvernement chinois a annoncé son objectif annuel en matière de croissance du PIB pour 2017, projetant une croissance « d’environ 6,5 %, voire plus si possible en pratique ». Bien que plus bas que l’objectif de 2016, il est encore assez élevé. La nouvelle attention du gouvernement chinois à la mondialisation est notable. Les précédents « rapports de travail du gouvernement » – comme on appelle le discours annuel du gouvernement – ont mis en lumière la lente reprise de l’économie mondiale et le ralentissement du commerce comme des menaces potentielles pour la croissance, souligne Quartz. « La tendance à la démondialisation et le protectionnisme se développent », a déclaré le premier ministre, Li Keqiang. « La mondialisation économique est dans les intérêts fondamentaux de tous les pays. La Chine ne changera pas de position dans son engagement à promouvoir la coopération économique mondiale, soutiendra le régime commercial multilatéral comme principale voie du commerce international et jouera un rôle actif dans les négociations commerciales multilatérales », a-t-il insisté. Lors du Forum économique mondial, en janvier, le président chinois, Xi Jinping, avait présenté la Chine comme le champion de la mondialisation. Le mois dernier, il a déclaré que Pékin devrait mener à la création d’un « nouvel ordre mondial ». Mais la Chine défend en réalité ses intérêts, en comprimant sa consommation intérieure, ce qui lui fait acheter moins à ses partenaires commerciaux qu’elle ne devrait. En raison des énormes excédents commerciaux qu’elle accumule, d’autres pays doivent faire face à des déficits importants, ce qui signifie qu’ils doivent emprunter de plus en plus pour acheter des produits chinois. Ces déséquilibres dangereux et déstabilisants sont la cause précise de la croissance mondiale « dégradée » et de cette « démondialisation » que déplore Pékin. Il serait peut-être temps que la Chine change de comportement…
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« Cette rupture constitue un signe de plus que la dépendance forte – excessive, devrais-je peut-être dire – des marchés à l’égard du discours et des mesures des banques centrales a, au moins temporairement, diminué »
La politique a pris le pas sur les préoccupations économiques chez les investisseurs, selon le chef économiste de la Banque des règlements internationaux (BRI), qui note cependant que les marchés avaient prêté moins d’attention, « au moins temporairement », aux décisions des banques centrales.« En décembre, nous avions laissé les marchés financiers à un moment où ils connaissaient un renversement de tendance après l’élection présidentielle américaine », a déclaré Claudio Borio, lors d’une présentation du rapport trimestriel de la BRI. Les inquiétudes de longue date des investisseurs d’un risque de stagnation de la croissance et d’une faible inflation ont alors laissé place à une vague d’optimisme persistante, liée aux publications de statistiques économiques favorables. Les prix des actifs sur les marchés financiers n’ont toutefois pas suivi de direction claire, dans l’attente de signes concrets d’une nouvelle orientation politique.
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L'éco & moi |
Nouvelles technologies. Fairphone, le portable « éthique », étend son réseau. Le fabricant néerlandais Fairphone, dont les smartphones se veulent éthiques et écologiques, a annoncé avoir étendu son réseau de distribution en Europe, lors du Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC). La jeune société, qui a débuté en 2013 en vendant ses téléphones par Internet, a conclu au cours de l’année écoulée plusieurs partenariats avec des opérateurs de télécoms en Europe, a expliqué à l’Agence France-Presse son porte-parole, Fabian Hühne. Ces opérateurs incluront désormais le Fairphone dans le catalogue de téléphones proposé aux clients qui souscrivent des forfaits incluant un téléphone gratuit, au même titre que ceux des grandes marques internationales de mobile. Cent trente mille téléphones ont été vendus depuis 2013. Les premiers marchés du Fairphone sont l’Allemagne et la Suisse. L’une des principales caractéristiques de l’appareil est d’être démontable et réparable, contrairement à la plupart des smartphones actuels, en principe impossibles à ouvrir pour changer la batterie ; ce qui oblige à racheter un téléphone dès qu’elle est à plat. Il est aussi possible de racheter un nouvel écran s’il se casse, pour seulement quelques euros. Le fait d’être démontable facilite le recyclage de l’appareil, assure Fairphone. La marque ne cache pas qu’elle fabrique ses téléphones en Chine et reconnaît qu’il n’est pas encore possible de fabriquer un téléphone 100 % équitable. Mais elle assure travailler avec des organisations non gouvernementales sur les conditions et le temps de travail, ainsi que sur la rémunération des ouvriers. Elle s’efforce aussi de rendre plus transparent et éthique son approvisionnement en composants et matériaux, comme par exemple le tungstène ou l’or, en privilégiant les fournisseurs achetant en dehors des zones de conflits. La société espère« susciter une prise de conscience » de l’industrie du mobile, cible des critiques des ONG pour son caractère polluant et peu respectueux des droits des travailleurs. Fairphone a réalisé un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2016.
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Innover en entreprise : de l’incarnation à l’action. Des secteurs dits traditionnels à la nouvelle économie. Comment, concrètement, les entreprises innovent-elles ? Pour répondre à cette problématique cruciale, en s’appuyant sur des cas concrets, des témoignages et des échanges entre représentants de start-up et de grands groupes, Valérie Mérindol met en lumière au travers de cette publication issue des travaux de l’Observatoire de l’innovation de l’Institut de l’entreprise, les facteurs-clés des processus d’innovation dans les entreprises. Elle y montre que des dynamiques de transformation profonde sont à l’œuvre et dresse un panorama des outils mobilisés pour innover et des approches retenues. Innover est avant tout une dynamique, le résultat de l’alchimie de nombreux ingrédients tangibles et intangibles. L’enjeu est intimement lié à la stratégie de l’entreprise, à sa culture, à la capacité des dirigeants d’élaborer et partager une vision avec l’ensemble des collaborateurs appelés à la faire vivre.
Europe connectée : objectif 2025. La Commission européenne a présenté cinq textes visant à réformer le cadre réglementaire des télécommunications en Europe. Le précédent « paquet télécoms » avait été adopté en 2009. Ce quatrième paquet marque une étape nouvelle, celle du très haut débit pour tous et de la connectivité permanente. Ce « paquet connectivité » s’inscrit dans la stratégie numérique de l’Union européenne lancée en 2015. Il en constitue la colonne vertébrale, puisqu’il vise le déploiement de réseaux de télécommunications fixes et mobiles à très grande capacité sur l’ensemble du territoire européen. Sans cette connectivité, il ne peut y avoir de développements numériques. La réforme est ambitieuse à plusieurs titres : par ses objectifs, puisqu’elle vise une connectivité à très haut débit sur tout le territoire européen ; par son ampleur, puisque plus de 500 milliards d’euros d’investissements seront nécessaires ; par son calendrier, enfin, puisque l’Union se fixe un horizon très proche, 2025. Au-delà des enjeux de modernisation, de régulation et de compétitivité de notre continent, le premier constat fait par la Commission européenne est qu’il existe de profondes disparités de connectivité entre les parties du territoire les mieux intégrées et ses zones les moins denses. C’est un problème majeur pour les collectivités territoriales, depuis longtemps soulevé par le Sénat et auquel il faut remédier. Il est bienvenu que l’Union européenne s’en saisisse.
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Les promesses économiques des populistes sont-elles réalistes ?
S’ils mettent le doigt sur de vrais problèmes, les mouvements populistes proposent des solutions dont les conséquences sont souvent ravageuses pour les classes populaires.
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Les assureurs sur la brèche face à l’explosion des cyberattaques
Le marché mondial de la cyberassurance pourrait atteindre 10 milliards de dollars de primes en 2020, contre 3 milliards en 2016. En France, Generali et Allianz vont proposer de nouvelles offres aux entreprises.
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Bourse : huit questions à se poser avant de se lancer
Investir en Bourse est moins complexe et moins risqué qu’il n’y paraît, à condition de le faire en toute connaissance de cause.
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