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mardi 7 mars 2017

HISTOIRE et MEMOIRE - La Galerie de l'Histoire - REDECOUVERTE DE LA DEPOUILLE DE RICHARD III

HISTOIRE et MEMOIRE

Christian LE Moulec a ajouté 7 photos dans La Galerie de l'Histoire.
   
Christian LE Moulec
7 mars, 10:57
REDECOUVERTE DE LA DEPOUILLE DE RICHARD III 
Richard III (1452-1485) n’a pas vraiment bonne presse. La pièce de William Shakespeare « Richard III » n’a pas amélioré le portrait brossé par les chroniqueurs de la période Tudor. Accusé d’avoir usurpé le trône au détriment de ses deux neveux Edouard V et Richard de Shrewsbury, il est également soupçonné de les avoir fait assassiner après les avoir fait enfermer dans la Tour de Londres. Voilà un court règne (2 ans) qui ne commence pas très bien. En outre, son cercle de fidèles est composé de curieux et très impopulaires paroissiens. On y trouve les Catesby, Ratcliffe et Lovell. On disait d’eux « Le chat, le rat et Lovell notre chien, règnent sur l'Angleterre sous la houlette d'un sanglier ». 
Bref, il est tué le 22 août 1485 à la bataille de Bosworth qui l’opposait à Henri Tudor de la maison de Lancastre. Cette bataille marque la fin de la guerre des Deux-Roses. Le corps de Richard III est inhumé dans l’église de la confrérie franciscaine de Leicester. 
Vint l’année 1538 et la dissolution des monastères orchestrée par Henri VIII. La confrérie disparaît et l’église est détruite. La tombe de Richard III sombre dans l’oubli et les légendes vont bon train. L’une d’elles veut que les ossements aient été jetés dans la rivière Soar, depuis un pont. 
Cela dit, plusieurs associations entendent réhabiliter la mémoire de Richard. Ainsi, Par exemple, la « Richard III Society » se focalise sur l’emplacement des restes du monarque. 
En 1975, le journal de cette association publie un article précisant que les restes sont sous le parking du Leicester County Council. 
2007, la démolition d’un immeuble sis Greyfriars Street s’accompagne de fouilles aux fins de retrouver des traces de la confrérie médiévale. Mais les résultats sont minces. 
2008, découverte d’une carte médiévale de Leicester où l’église franciscaine figure à l’extrémité nord de l’actuel parking. 
2009, le projet « Looking for Richard « est lancé avec le concours de la Richard III Society. Son objectif est de « recouvrer sa dépouille mortelle et l'inhumer avec les honneurs, la dignité et le respect qui lui ont été déniés de manière si frappante après sa mort à la bataille de Bosworth ». 
Les fouilles débutent le 24 août 2012. Elles sont menées par les services archéologiques de l’université de Leicester. Juste avant, l’archéologue Richard Buckley était plutôt pessimiste « Nous ne savons pas exactement où se trouve l'église, encore moins la tombe » et d’ajouter qu’ils avaient « au mieux une chance sur deux pour l'église, et une chance sur dix de trouver la tombe ». Pourtant, bonne pioche ! L’affaire est rondement menée. Le lendemain, on découvre le squelette d’un homme d’une trentaine d’années dont la position indique que le corps a été jeté en hâte dans la tombe. On constate des signes de graves blessures, de même que des caractéristiques anatomiques singulières, dont une importante scoliose. 
Le 12 septembre, l’université de Leicester annonce la découverte de restes pouvant être ceux de Richard. Mais la prudence s’impose et les analyses se poursuivent. Généticiens, ostéologues, médecins légistes, même un expert en armes médiévales, montent aux créneaux. 
Enfin, le verdict, le 4 février 2013, l'université de Leicester annonce que « le squelette est celui de Richard III. Cette identification s'appuie sur l'ADN mitochondrial, l'analyse du sol, les analyses dentaires et les caractéristiques du squelette (la scoliose et les blessures), qui correspondent aux descriptions contemporaines du roi ». 
Les ossements sont scellés dans un ossuaire placé dans un cercueil en chêne. 
Toute une polémique a lieu au sujet du site de la future inhumation : abbaye de Westminster, cathédrale d’York, sous le parking de Leicester, etc. Finalement, la cathédrale Saint-Martin de Leicester est retenue. 
La cérémonie en grande pompe de ré-inhumation a lieu le 26 mars 2015 en présence de l’archevêque de Cantorbéry, de membres éminents d’autres Eglises, de représentants de la famille royale, de la télévision, et tout et tout… 
Une émission de télévision « Richard III : la fin d’une énigme » est prévue mercredi 8 mars sur France 5. 
Ci-dessous : 
Portrait anonyme de Richard III, réalisé vers la fin du XVIe siècle. Il illustre la déformation de la colonne vertébrale dont souffrait le roi. 
Richard III à Bosworth vu par James Doyle en 1864. 
Plaque installée sur le Bow Bridge en 1856, compte tenu de la légende. Une petite plaque a été posée en 2005 par la Richard III Society pour signaler son caractère erroné. 
Site de Greyfriars. 
Site de la tombe de Richard III, au pied d'un mur dans le chœur de l'ancienne église. 
Cathédrale Saint-Martin de Leicester. 
Ré-inhumation, 26 mars 2015.


        


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