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jeudi 1 décembre 2016

L'ECONOMIE - Jeudi 1 er décembre 2016


L'ECONOMIE

Jeudi 1 er décembre 2016

L’OPEP parvient à un accord « historique »

Le ministre de l’énergie saoudien, Khalid al-Falih (en bas à droite), pendant la réunion de l’OPEP à Vienne, le 30 novembre.
Le ministre de l’énergie saoudien, Khalid al-Falih (en bas à droite), pendant la réunion de l’OPEP à Vienne, le 30 novembre. JOE KLAMAR / AFP
C’est la première fois depuis 2008 que les 14 pays du cartel de l’OPEP s’engagent à limiter leur production, coupant court au pessimisme de nombreux observateurs. L’accord trouvé hier à Vienne est donc« historique ». Il a provoqué une hausse de près de 10 % des cours de l’or noir au New York Mercantile Exchange. Globalement les places boursières ont également salué cet accord. L’accord sera effectif à compter du « 1er janvier 2017 », a déclaré le ministre de l’énergie qatari, Mohammed Saleh Al-Sada, qui préside la conférence de l’OPEP, évoquant une décision « historique, qui va certainement aider à rééquilibrer le marché et à réduire la surabondance des stocks » de pétrole. L’OPEP, a-t-il précisé, va diminuer sa production de « 1,2 million de barils par jour, pour porter son plafond à 32,5 millions de barils par jour ». En octobre, le cartel avait produit 33,64 millions de barils. Et l’organisation devrait, comme elle le souhaitait, entraîner dans son mouvement la Russie, le plus grand producteur mondial de pétrole, qui s’est « engagée à réduire de 300 000 barils » sa production, a annoncé le ministre qatari. Moscou a confirmé mercredi soir son intention de participer à l’effort si l’organisation tient ses engagements. La Russie contribuerait ainsi pour moitié à l’objectif de réduction en volume (600 000 barils) demandé aux pays extérieurs à l’OPEP.
L’accord conclut des semaines d’intenses tractations aux allures de poker entre Riyad, Bagdad et Téhéran. L’Arabie saoudite avait clairement annoncé qu’elle ne consentirait à réduire sa production que si l’Irak et l’Iran, respectivement 2e et 3e producteurs du
cartel, faisaient de même. En pratique, les plus fortes baisses de production seront supportées par l’Arabie saoudite (– 486 000 barils par jour ou b/j), l’Irak (– 210 000 b/j), les Emirats arabes unis (– 139 000 b/j) et le Koweit (– 131 000 b/j), les plus gros producteurs mis à part l’Iran, selon un document diffusé par l’OPEP. L’Iran, lui, a obtenu gain de cause et va pouvoir augmenter sa production de 90 000 b/j pour la faire passer à 3,8 millions. L’accord de Vienne reflète les engagements pris par l’OPEP à la fin de septembre à Alger, où les ministres s’étaient fixé pour objectif de ramener leur production entre 32,5 millions et 33 millions de barils par jour. Avec l’effort consenti par la Russie, sa mise en œuvre devrait aboutir à une résorption du surplus structurel de production, qui plombait les cours depuis deux ans.
 
Les Français divisés par les mesures économiques de Fillon. Les mesures économiques proposées par François Fillon divisent les Français, les sympathisants de droite les approuvant fortement quand les proches de la gauche les rejettent, selon un sondage Odoxa diffusé jeudi. Près de quatre Français interrogés sur cinq (79 %) se déclarent favorables à une forte baisse des dépenses publiques, 61 % à l’augmentation du temps de travail des fonctionnaires et 60 % à la dégressivité des indemnités de chômage. Mais 37 % seulement soutiennent le report de l’âge de la retraite à 65 ans et 29 % la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), comme le propose le vainqueur de la primaire de la droite, selon cette enquête pour BFM Business, Challenges et Aviva Assurance.
Le chômage sous les 10 % en zone euro. Le chômage dans la zone euro est tombé en octobre à 9,8 % de la population active, après 9,9 % en septembre (chiffre révisé), a annoncé jeudi 1er décembre Eurostat, l’office européen des statistiques. La dernière fois que le taux de chômage dans la zone euro était inférieur au seuil symbolique des 10 % remonte à avril 2011, où il s’était établi à 9,9 %. Le 3 novembre, Eurostat avait annoncé un taux de 10 % pour septembre.
Le marché automobile français est reparti à plein régime en novembre.Avec une croissance de 8,5 % par rapport au même mois de 2015, cela lui permet d’effacer les revers subis en début d’automne, selon les statistiques publiées jeudi. Sur 11 mois, la hausse des livraisons de voitures particulières neuves s’établit à 5%, conforme aux prévisions du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Cela représente 1,82 million d’unités sur 11 mois.
Le dollar, frein pour l’économie américaine. L’activité économique aux Etats-Unis a modestement progressé en octobre et novembre dans la plupart des régions, sauf New York, mais le dollar fort est un facteur de ralentissement, indique le Livre beige de la Réserve fédérale (Fed) publié mercredi.
Un économiste nommé par Poutine. Le président russe, Vladimir Poutine, a nommé mercredi pour relancer la croissance un économiste de 34 ans à la tête du ministère de l’économie en remplacement d’Alexeï Oulioukaïev, inculpé pour corruption. Maxime Orechkine était jusqu’alors vice-ministre des finances.
Plan pour la défense européenne. La Commission européenne a dévoilé mercredi son « plan d’action » pour accélérer la recherche en matière de défense et la mise en commun d’équipements militaires dans l’UE, susceptible de générer des dizaines de milliards d’euros d’économies par an sur fond de rigueur budgétaire. Il s’agit de mettre sur pied « un fonds européen de la défense », dont une partie serait consacrée à la recherche de nouvelles technologies de défense. L’autre partie, abondée par les pays membres, servirait d’instrument financier à ceux qui le souhaitent pour acheter en commun des équipements, par exemple des drones ou des hélicoptères. « Le manque de coopération entre Etats membres dans le domaine de la sécurité et de la défense a un coût annuel estimé entre 25 milliards et 100 milliards d’euros », a fait valoir la Commission.
Récession brésilienne. Le Brésil a vu son produit intérieur brut (PIB) se contracter de 0,8 % au troisième trimestre par rapport aux trois mois précédents, soit le septième trimestre de suite de repli, l’incertitude politique n’incitant pas les investisseurs à la confiance.
Commerce sino-coréen malgré les sanctions. La Chine a fortement gonflé ses importations de charbon de Corée du Nord ces derniers mois, malgré l’imposition de sanctions internationales en réponse au programme nucléaire de Pyongyang, selon des chiffres officiels disponibles jeudi. En réponse au dernier essai nucléaire nord-coréen du 9 septembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi soir, avec l’aval de Pékin, une nouvelle résolution qui plafonne les exportations de charbon de la Corée du Nord vers la Chine.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
2 milliards d’euros
C’est le montant annuel des aides de l’Etat à l’accession à la propriété. Elles constituent un dispositif complexe qui devient de moins en moins efficace,estime la Cour des comptes qui plaide notamment pour « un ciblage social et territorial plus précis ».

Dans la presse étrangère

Coca-Cola s’implante à Gaza

Canettes de Coca-Cola à Portland, Oregon.
Canettes de Coca-Cola à Portland, Oregon. AP
Coca-Cola a officiellement ouvert mercredi sa première usine dans la bande de Gaza, qui pourrait offrir du travail à des centaines de personnes dans l’enclave palestinienne close hermétiquement, rapporte La Tribune de Genève. La compagnie, qui a investi 20 millions de dollars (19 millions d’euros) pour cette usine, va créer 120 postes dans l’immédiat, puis éventuellement 270 autres, selon un communiqué de la compagnie. Il existe trois autres usines d’embouteillage dans les territoires palestiniens, mais celle-ci pourrait donner un coup de fouet à l’économie moribonde de la bande de Gaza. Le blocus imposé par Israël a de lourdes conséquences sur la population de l’enclave, selon les organisations internationales. Le taux de chômage dans la bande de Gaza dépasse 40 %, et les deux tiers des jeunes sont sans emploi.
« Nous assistons à la reprise totale du pouvoir par une fraction extrémiste des milieux d’affaires »
C’est ce que dénonce Robert Weissman, président de l’ONG Public Citizen. La nomination mercredi par Donald Trump de Steven Mnuchin au Trésor et de Wilbur Ross au commerce confie les commandes de l’économie américaine à des financiers de Wall Street qui s’étaient quelque peu retrouvés écartés du pouvoir ces dernières années. M. Mnuchin, 53 ans, qui prend la tête du Trésor, a passé dix-sept ans chez Goldman Sachs où il s’est spécialisé dans les actifs ultra risqués. Nouveau secrétaire au commerce, le milliardaire Wilbur Ross, 79 ans, est surnommé, lui, « roi de la banqueroute » pour avoir bâti sa fortune en rachetant à tour de bras des entreprises en difficulté revendues ensuite au prix fort.
L'éco & moi
Nouvelles technologies. Régulation d’Internet décentralisée. L’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), l’organisme qui attribue les adresses Internet dans le monde et dont le gouvernement américain vient de lâcher les rênes, est désormais dans une phase où les gens de terrain sont en charge, a déclaré mardi son patron, le Suédois Göran Marby. Il a noté que rien n’avait changé dans le fonctionnement quotidien pour les internautes depuis que les Etats-Unis ont laissé expirer, le 1er octobre, le contrat qui les liait depuis dix-huit ans à l’Icann. L’Icann, sis en Californie, gère le système des noms de domaines en ligne que le grand public connaît sous formes d’adresses de sites, en .com ou .fr par exemple. Après avoir été pendant des années sous la supervision du ministrère du commerce américain, il est devenu au début d’octobre une entité internationale autorégulée et à but non lucratif. Le nouveau modèle, dit « multipartite », donne un rôle à toute une série de groupes d’intérêts, comme des universitaires, des entreprises, des experts techniques ou des gouvernements, faisant de l’Icann « une entité dont personne ne peut avoir le contrôle », assure M. Marby. « C’est intégré au système qu’il n’y a pas un pays, une entité, un gouvernement, une organisation, une personne qui peut contrôler ce que nous faisons », insiste-t-il. Il rappelle toutefois que le rôle de l’Icann est purement technique, et qu’il n’a pas son mot à dire quand certains pays décident de bloquer, filtrer ou censurer la Toile.
Etudes & documents
Révolution numérique et commerce illicite : l’Europe en pointe ? Première puissance commerciale de la planète, l’Union européenne est confrontée à une hausse continue de la contrebande et de la contrefaçon de produits. L’essor du commerce illicite pose un triple défi : sanitaire, avec les risques posés par les produits contrefaits ; sécuritaire, avec la contribution du commerce illicite au financement de la criminalité et du terrorisme ; financier, avec la perte de recettes fiscales. La lutte contre le commerce illicite nécessite un ensemble de mesures politiques. Elle passe également par des réponses technologiques avec la mise en place de systèmes de traçabilité et d’authentification innovants et contemporains des produits qui permettent de sécuriser les circuits logistiques.
Banque mondiale : croissance faible en Europe de l’Est. La Banque mondiale a publié son dernier rapport sur l’Europe de l’Est et l’Asie centrale. Il prévoit que la croissance économique sera faible en 2016 pour les pays d’Europe de l’Est. En fait, le PIB de la région dans son ensemble devrait s’accélérer modestement cette année, 1,6 %, en hausse par rapport à 1,4 % en 2015, grâce en partie à la reprise dans l’Union européenne et un léger rebond depuis la contraction de 2015 dans cette région.
À lire sur Le Monde.fr

Un loup de Wall Street entre à la Maison Blanche

Le choix de Steven Mnuchin, ex-banquier de Goldman Sachs, comme secrétaire au Trésor semble paradoxal, dans la mesure où Donald Trump n’a cessé de fustiger « les élites de la finance » lors de sa campagne.
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